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Après l’ultimatum de Trump, l’ultime atome de Poutine ?

Difficile de choisir entre deux amis qui se frittent. Deux vrais chefs d’État qu’on respecte, au-delà de toute considération politique. Au même titre que Fico, Orban, Netanyahou, Modi, Xi, Bukélé et Bolsonaro qui reviendra s’il ne lui arrive pas un accident. Une dizaine de vrais leaders dans une corporation où les lopettes, les traîtres et les guignols abondent.

Un ultimatum décoratif a ironisé Dmitri Medvedev

Grande gueule, il sait mesurer son propos quand il le faut. Son patron ne veut pas couper les ponts avec l’Amérique à cause d’un nabot hargneux, un inverti déjanté et une bochette filandreuse. Alors il tire gentiment les oreilles de Jumbo. Son ultimatum de cinquante jours, c’est du flan.

Qu’il augmente les droits de douane de 100% si ça lui chante. La Russie a réorganisé son commerce extérieur avec des partenaires sûrs depuis trois ans. Et qu’il laisse passer une nouvelle commande de systèmes Patriot payés par les bellicistes de l’UE. Ils seront pigeonnés une fois de plus, puisque l’amoureux de Fripounette ne règle jamais ses factures.

« Si le monde a tremblé en attendant les conséquences de l’ultimatum, la Russie ne l’a même pas remarqué » résume la position du Kremlin. À la fois fin psychologue et stratège expérimenté, Vladimir connaît bien les forces et les faiblesses de son adversaire. Avec une qualité renforcée lors de ses années passées au KGB : La patience. Il observe, analyse, spécule, et attend que l’adversaire commette la faute.

On dit Donald impétueux. C’est vrai. Mais il est d’abord motivé par l’argent et Vlad l’a intégré dans son équation.

Les tergiversations et les rebuffades de Poutine l’ont sans doute contrarié. Pour la galerie, et aussi pour son ego. Mais le sort du pygmée malappris l’indiffère. L’Amérique aura son droit de préemption sur les terres rares. C’est l’essentiel. En outre, Donald a vu l’occasion de faire une excellente affaire. Les armes achetées par ces couillons d’Européens pour être offertes au petit clown, renfloueront le complexe militaro-industriel US. Généreux donateur aux Républicains.

De toute façon, le commerce direct entre la Russie et les USA est très limité. Il se fait via des proxies, théoriquement neutres. Des États en développement pour la plupart, qui n’ont aucune raison de renoncer aux commissions qu’ils empochent. Tout le monde y trouve son compte.

Quant à la pression sur des grands pays comme l’Inde et la Chine qui achètent massivement du gaz et du pétrole russes, elle serait peu efficace car les membres des BRICS rejettent la souveraineté du dollar et disposent de parades avec leur propre réseau commercial et bancaire. Les représailles des USA se retourneraient contre eux. Comme celles des pays européens, ruinés par leurs « punitions ».

Les sanctions par ricochet visant des partenaires de Vlad les feraient changer de fournisseurs et les entreprises étasuniennes perdraient des marchés. D’autant que ces pays échangent déjà beaucoup de matériel contre des matières premières, dans un troc mondial très bien organisé.

Il n’y a que des politologues franco-français déformés par la pensée sciences pots de chambre, pour imaginer qu’un doublement des droits de douane empêcherait Moscou de continuer à développer son économie dans un cadre semi-autarcique, avec des partenaires privilégiés.

Les dindons de la farce seraient, une fois de plus, les pays européens qui ont essayé de contourner l’embargo, comme Malte, la Grèce ou Chypre avec des pavillons de complaisance. Et plus discrètement, en passant par des sociétés offshore et des banques fantômes, l’Italie, l’Espagne… Et la France. Ce grand fou de Fripounette n’avouera jamais que ses employeurs banksters sont partie prenante dans ce business.

Les armes promises n’auraient pas plus de chances d’influencer le cours de la guerre que celles livrées en abondance depuis quarante mois

Outre des systèmes défensifs Patriot, le nabot frénétique réclame des armes offensives comme les missiles de croisière subsoniques Tomahawk, dont on connaît les limites. Porteurs d’une charge conventionnelle de 450 kilos, ils doivent être tirés en salves pour être efficaces. Or à près de 3 millions de dollars pièce, l’addition peut être salée. Surtout si on la compare avec les bombes planantes des Russes guidées par laser, au moins aussi efficaces, délivrant de 0,5 à 1,5 tonnes d’explosif, au coût unitaire de 25.000 à 35.000 dollars.

Un ratio comparable à celui de la défense contre les drones russes qui battent chaque nuit le record des frappes précédentes. Permettant aux médias asservis de battre de leur côté des records de ridicule : 200 drones + 50 missiles partis, 195 drones et 48 missiles abattus, 210 sites détruits en Ukraine. Et rien que des hôpitaux, des maternités et des supermarchés. Quand les photos satellites confirment qu’il s’agit de casernes, d’arsenaux, de centres de commandement et d’usines de fabrication-réparation des armes.

La défense antiaérienne ukrainienne est peu efficace. Et souvent ses postes de tir constituent eux mêmes des cibles « frappées par des débris » (sic). Trump peut bien annoncer qu’il va autoriser les belligérant de l’UE à livrer quelques systèmes Patriot supplémentaires à Kiev, deux semaines après avoir suspendu toutes les livraisons d’armes américaines, ça va fragiliser un peu plus la Gross Europa en déconfiture. Sans changer la donne sur le théâtre des opérations.

Les frappes russes sont constituées pour une part non négligeable de munitions inspirées des Shahed 136, drones-kamikaze iraniens rustiques, fabriqués en Russie où on les a largement améliorés. En les dotant d’un revêtement carbone qui absorbe les ondes radar et les rend furtifs. Et en intégrant des cartes SIM dans leur système de guidage. Ainsi, ils transmettent des données de position, de déroutement ou d’impact, en contournant la plupart des dispositifs de brouillage ennemis.

Dans cette variante de la guerre électronique, le « Patriot » est la pire solution d’un point de vue technique et financier

Pour abattre un Geran-2 ex S 136, un missile PAC 2 basique coûte dans les 3 millions de dollars pièce avec la maintenance. Les PAC 3 améliorés en valent 4 ou 5. Or un drone russe coûte 20.000 dollars. Ainsi quand un Patriot intercepte un Geran-2, c’est le russe qui tue le Patriot.

Les systèmes les plus efficaces pour abattre ces drones sont les canons automatiques de moyen calibre et les petits missiles anti-aériens de courte et moyenne portée. Les Européens sont assez pointus dans ce domaine, mais leurs industries de défense sont entravées par des difficultés de production. Parce que les circuits électroniques dépendent des livraisons des petits dragons asiatiques qui ne veulent pas contrarier les Chinois et perdre les ouvertures à leur gigantesque marché.

Il est peu probable que Trump souscrive aux exigences du minus de Kiev qu’il méprise ouvertement. Pas plus qu’il n’envisage de lui faire cadeau d’une escadrille de F-16, en supposant que les Ukronazis trouvent des pilotes pour les faire voler. Ceux offerts par les Européens n’ont guère brillé, malgré les efforts désespérés des médias de propagande pour faire croire le contraire.

Quant aux renseignements fournis par les Américains grâce à leurs satellites, ils ont perdu de leur pertinence dans la conduite des opérations. Les Russes disposent des mêmes capacités. Et si les données tombées du ciel peuvent être utiles pour des opérations tactiques utilisant le facteur surprise, elles ne sont pas déterminantes dans une longue guerre de positions.

Sinon, cinquante jours, ça nous mène en septembre, à la fin de l’offensive d’été. Après, avec les pluies d’automne, la guerre de mouvements sera ralentie. Quoi qu’il advienne, la Russie a toutes les chances de continuer à fonctionner comme avant, avec un taux de croissance que tous les pays de l’UE pourraient lui envier… Jusqu’à ce que l’Ukraine s’effondre. Ou que ses généraux soient assez intelligents pour sauver ce qui peut l’être, en jetant à la poubelle leur histrion achondroplasique.

L’usage de l’ultime atome est exclu entre les deux Grands. Pas si fous.

Mais vitrifier Kiev, Londres ou Paris, en commençant par Berlin, sont des options envisagées au Kremlin. Les Boches ont déployé des troupes en Lituanie, en violation des traités de 1945, et se vantent sans vergogne qu’ils s’entraînent à tuer des Russes. Et veulent nous entraîner dans leur folie. Les bisounours vont-ils encore dire que j’exagère ?

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/apres-lultimatum-de-trump-lultime-atome-de-poutine.html

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