
22/07/25
Selon France 3 Provence-Alpes, c’est un trafic international de cocaïne qui a fait éclater, par ricochet, une affaire de corruption tentaculaire au sein de la Semivim, l’office HLM de Martigues. L’enquête a conduit à la mise en examen du maire communiste Gaby Charroux pour favoritisme en avril 2025, mais l’information n’est rendue publique qu’en juillet.
Tout commence en février 2020, lorsque les douanes interceptent à Marseille 3,3 tonnes de cocaïne dissimulées dans un conteneur de bananes. Une balise GPS mène les enquêteurs jusqu’à une villa près de Martigues, occupée par un chef d’entreprise local lié à la Semivim. Là, Adel Baha, médiateur de l’office HLM, révèle aux policiers un système de corruption et de favoritisme dans l’attribution des marchés publics du logement social.
L’enquête ouverte en 2021 par la JIRS de Marseille débouche sur onze mises en examen, dont l’ancienne directrice du patrimoine Patricia Baptiste, compagne d’Adel Baha, ainsi que trois entreprises du BTP ayant acheté leurs marchés avec des espèces, des voyages, ou des cadeaux. Certaines ont payé jusqu’à 1,7 million d’euros pour éviter un procès.
Des figures locales du PCF, des adjoints au maire et la directrice générale de la Semivim sont également poursuivis. Le juge reproche au maire, alors président de l’office, de ne pas avoir empêché ces dérives, malgré de nombreuses alertes internes. Charroux, 83 ans, clame son innocence : « Dès que cela me sera rendu possible, je ferai la démonstration de mon innocence à propos du supposé favoritisme. »
16/05/2022
Tout commence par une cargaison de purée de bananes qui se révèle cacher un trafic international de drogue. Sur les bords de l’étang de Berre, l’enquête a conduit à d’incroyables révélations sur un système de corruption au sein de l’organisme de logements sociaux de la ville. Une affaire aux allures de polar marseillais qui fragilise la mairie, communiste depuis 1959.
Si le cargo parti d’Amérique du Sud à destination de Marseille avait, en ce mois de février 2020, réellement transporté la cargaison prévue, c’est-à-dire quelques tonnes de purée de banane, on dormirait encore sur ses deux oreilles à la mairie de Martigues. Gaby Charroux, le maire communiste depuis 2009 de cette ville des Bouches-du-Rhône, la quatrième municipalité du département acquise au PCF depuis 1959, serait probablement le plus heureux des hommes. A 77 ans, à la tête d’une ville de bord de mer au budget transfusé par l’Etat à coups de millions (compensant la perte de la juteuse taxe professionnelle de l’industrie pétrochimique), il pourrait être réélu aux municipales de 2021 et terminer son mandat en beauté, voire parvenir à désigner son successeur. Après tout, lui-même n’avait-il pas accédé au fauteuil de maire par le coup de pouce de son prédécesseur ?
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