
Il se murmure que le RN freinerait des quatre fers concernant l’union des droites. On peut se demander quel serait son intérêt à faire échouer ce qui apparaît comme l’unique stratégie plausible pour gagner une élection ? Ne pas vouloir accéder au pouvoir sans l’avouer ? Prétendre y parvenir seul, revanche d’années de frustration ? Le premier cas, s’il est avéré, va finir par se voir et les électeurs se détourneront du RN, cela mettra du temps pour que la chute arrive, mais elle surviendra. Dans la seconde hypothèse, c’est faire preuve d’un égo surdimensionné ou d’une folie suicidaire, c’est jouer les « Asselineau », qui ne jure que par lui-même, persuadé que les Français vont soudainement voter pour lui et le faire passer de 0.5% à 51%. Pour qui travaillent-ils ? La question mérite de leur être posée. Pour eux, où pour les Français qui leur font confiance ?
L’acharnement à trouver des excuses pour ne pas établir un programme commun des droites finit par dévoiler une supercherie qui n’est plus acceptable compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes. Entre la volonté de l’UE de devenir un super État qui contrôle tout, et la guerre vers laquelle elle tente de nous entraîner depuis des mois, il y a des choix, des directions qui ne sauraient être renvoyés aux calendes grecques. Il y a urgence, et ceux qui refusent de le voir sont complices de l’abandon de notre souveraineté, ou trop naïfs pour mériter que l’on vote encore pour eux. Cette union est devenue vitale, c’est une question de survie, et si le RN s’oppose toujours à la réaliser, alors il faudra qu’une figure qui est capable de mobiliser des millions de sympathisants, qui possède une tribune médiatique et l’envergure d’un chef d’État, se lève et fédère les bonnes volontés. Cette personnalité existe, inutile d’en dire plus, elle se reconnaîtra. Mais en attendant, on ne peut que déplorer le temps perdu. Le RN ne peut gagner seul, tout comme ils ont fini par comprendre qu’ils ne pourraient censurer un gouvernement qu’en votant toutes les motions de censure, d’où qu’elles viennent, ils finiront par se rendre compte de cette évidence. Hier personne ne voulait s’allier avec eux, aujourd’hui ce sont eux qui boudent !
En attendant c’est toujours le camp d’en face qui gagne, intelligent comme attitude, non ? Il y a des postures qui ne sont plus tenables sauf à fuir ses responsabilités. Ils devront faire des concessions sans aucun doute, elles seront à la hauteur du poids qu’ils représentent dans cette alliance, et il est certain que ceux qui s’échinent à la réussite de ce projet ont conscience de ce paramètre. Les mains doivent se tendre de chaque côté, et ce qui ne sera pas directement au programme initial ne sera pas pour autant enterré, car les événements mettront en évidence la nécessité de repenser notre participation à cette UE qui ne fonctionne pas dans l’intérêt des Français, ni d’ailleurs dans l’intérêt d’aucun peuple européen. La bataille de la souveraineté passe d’abord par celle de la communication. Mais cette étape ne sera réalisable qu’une fois au pouvoir, et sans l’union des droites, c’est un vœu pieux. En face, la gauche ou le centre gauche que l’on pense divisés, seront sans doute très proches de parvenir à une nouvelle union, ils savent faire, quitte à se déchirer après. Une union des droites pour en finir avec ce socialisme déguisé qui produit plus de pauvres que de richesses, qui ne sait que prélever et interdire.
Il faut une rupture totale, notamment en matière de fiscalité comme le propose Sarah Knafo. En s’obstinant à ne pas faire l’union des droites, le RN admet qu’il abandonne le combat de la France pour la France, qu’il se couche devant le diktat de Bruxelles, de la submersion migratoire, du wokisme et autres joyeusetés destinées à effacer notre histoire notre identité. La balle est dans son camp. Il y a une autre explication à ce défaut de vouloir faire l’union des droites, c’est que ce parti, appelé d’extrême droite et qui sert d’épouvantail à tout va, n’est non seulement pas d’extrême droite, si on s’en réfère aux partis d’extrême droite hollandais ou autrichiens, mais il n’est même pas de droite. C’est structurellement un parti de gauche, avec un interventionnisme de gauche, un programme économique de gauche et la seule question de l’immigration et de l’islam ne suffit pas à en faire un parti d’extrême droite. Georges Marchais, le leader du Parti Communiste Français, en 1972, était lui aussi contre l’immigration dans ses discours. Fort heureusement, ce RN semble quand même avoir compris que l’heure était à l’arrêt du gaspillage et plus à la création de nouveaux impôts. Encore un petit effort et ils deviendront suffisamment de droite pour envisager la libre entreprise, le travail, le mérite, la production de richesses et la rupture d’avec cette Europe mâtinée de nazisme et de stalinisme.
Au RPF nous avons depuis de longs mois appelé à cette union, sollicité individuellement les responsables des partis sans être trop écoutés, ou d’une oreille qui se voulait vaguement bienveillante parfois. Nous rééditons notre souhait de voir cette union se faire en embrassant une coalition la plus large possible. Nous serons encore une fois attentifs aux efforts de chacun, ainsi qu’aux refus de ceux qui ne jurent que pour leur paroisse, sans tenir compte de l’intérêt général ni de leurs réelles capacités à gagner. Nous soutiendrons toujours l’initiative d’union contre la démarche individuelle. Il est temps de montrer de la cohérence dans la pensée, et d’affirmer sa volonté de renverser la table.
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