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La nation a t’elle un avenir ? Sege Ayoub

Avant de rentrer dans le vif du sujet il est important de définir de quelle nation on parle. De tout évidence, et cela m’est d’autant plus aisé que j’en suis issu, de la nation française.
Cette précision faite, il nous faut tenter de la comprendre afin d’extrapoler son avenir possible. Partant de l’adage que tout arbre ne se juge non pas à ses fruits mais à ses racines, un retour sur nous-mêmes en tant que peuple français constituant une nation spécifique: la nation française est nécessaire.
La nation est issue d’abord, comme l’affirme Aristote, d’un peuple homogène et qui a la volonté d’être Un dans le temps.
Donc pour saisir cette nation en marche, en devenir constant à travers les siècles, il faut en extraire les spécificités et les valeurs qui nous en donnent le sens historique propre.
Pour cela nous allons survoler son histoire et cette unité de volonté qui font ce ‘’sens”.
La troisième République assimilatrice et égalisatrice faisait tout partir de cette célèbre phrase si critiquée, à tort, que l’on répétait d’un bout à l’autre de notre ancien Empire: «nos ancêtres les Gaulois».
Pour faire un aparté sur cette expression, hautement édifiante à sa création, il y a plus d’un siècle, et savamment détournée et déviée par les tenants de l’idéologie dominante actuelle; cette introduction à nos anciens manuels historiques, loin de mépriser l’autre et sa culture tentait de la transcender par une vision assimilatrice républicaine et égalisatrice.

1) HISTOIRE

Cette parenthèse fermée, les prémices de l’esprit français, de l’âme de son peuple et de sa conception si particulière de la nation sur des principes politiques émergent dés les temps les plus reculés de son histoire.
En effet, souvenons nous, Vercingétorix, est issu d’une longue tradition de chefs acclamés (et non pas héréditaires) qui ont pour objectifs dans ces temps de crise, non de régner, mais de sauver, par la victoire, du péril immédiat – que représente Jules César pour Vercingétorix-, l’échec du chef étant souvent sanctionné par la mise à mort du roi celte défaillant.
A y regarder de plus près la défaite de Vercingétorix est celle de toute la Gaule, en effet, mises à part des résistances sporadiques, c’est bien la Gaule toute entière qui se soumet au général romain. La nation gauloise vient de naitre ! Dans la défaite, soit, mais l’unité est effective.
En une campagne; où nous découvrons la genèse de notre peuple, les piliers de notre différence et de nos valeurs émergent du désastre: Les prémices d’une nation, le culte du sauveur et la lutte contre l’impérialisme. Ces traits nous suivront toute notre histoire. Plus avant, la colonisation latine nous fait aimer le culte de l’Etat, du droit écrit et scelle définitivement notre sort politique à Rome.
Quelques siècles après, alors que tout s’effondre, un duc, Clovis, en prenant le pouvoir sur ce qui va devenir la France, fonde un autre acte politique majeur en interdisant les mariages claniques. Il préfigure, ainsi un autre fondement de ce qui commence à devenir une nation, le refus du communautarisme. (A titre de contre exemple les wisigoths, à la même époque, interdisant les mariages mixtes, sombrèrent dans l’oubli).
Il y a plus de 1500 ans, presque toutes les cartes de ce qui allait être l’âme du peuple français se gravait dans le marbre, pour subsister jusqu’à aujourd’hui.

Nos revendications sont restées identiques :
1) acclamations des chefs qui donnera siècles après siècles naissance à la démocratie si chère à nos concitoyens et une forte propension aux régimes plébiscitaires qui vont souvent de pair avec le culte du sauveur (Philippe Auguste, Jeanne D’Arc, Napoléon, Pétain et De Gaulle). Sur ces bases se greffent avec la vocation étatique et centralisatrice spécifiquement française héritée de Rome (autre mythe récurrent français). Cette démarche initiée dés le Xème siècle grandira de rois en rois de Philippe Auguste à Louis XI continuant sous Louis XIV et perdurant avec Robespierre et Napoléon.

2) Dernière pierre à l’édifice français, la lutte contre l’impérialisme fonde véritablement la nation française et cela toute au long de son histoire : lutte perdue contre l’impérialisme romain, puis lutte victorieuse contre le Saint Empire Romain Germanique, quand Philippe Auguste par sa victoire de Bouvine produit l’acte de naissance de la France et des Français contre l’empire. Plus tard ce sera l’empire Austro-hongrois, anglais jusqu’à Waterloo puis allemand et pour finir américain qui alimenteront le ressentiment quasi viscéral de beaucoup de nos contemporains, tous bords confondus.

3) J’ai laissé pour la fin la lutte contre un autre impérialisme: celui de la religion. Une lutte qui sera fracassante en provoquant l’excommunication de nombreux de nos rois, et son cortège de meurtre de pape, schismes et kidnappings ! Sans oublier l’esprit critique qui engendrera les lumières, les spoliations, l’anticléricalisme et une fracture profonde entre le culte et la res-publica.
On y verra la lutte d’une nation contre sa propre religion : on aura tort. Le sens du baptême de Clovis, ce n’est pas qu’un roi s’incline devant une religion. C ‘est que la force s’incline devant la Loi, devant la Foi, devant l’Idéal. L’âme de la France repose sur ce geste, couronnement d’une vocation bien antérieure : chez nous, le pouvoir n’est légitime que s’il sert plus grand que lui, et la religion aussi.
Et c’est encore cette vision politique de la construction nationale qui nous pousse à un universalisme des cœurs et des esprits communiant sur des valeurs admissibles par tous.
Nous le voyons en quelques phrases et plusieurs centaines d’années, tous nos combats actuels sont présents et forment notre âme commune et notre volonté dans le temps!

II EVOLUTION RECENTE

1)Jusqu’en 1980
Quelles sont les branches de l’arbres, et qu’elle tournures prennent elles ? Voilà les questions que l’on peut légitimement se poser après avoir dégager les racines.
Il est évident que la nation n’est pas immuable, qu’elle n’est pas stable, qu’elle évolue et, plus encore, que l’idée même de nation diffère d’un pays à l’autre ! Il est évident que les climats, les continents, les langues, la culture, l’histoire et la spécificité géoéconomique de chaque pays interfèrent sur son destin et ses particularités. Par exemple l’Allemagne qui est séparée de nous que par un fleuve, a un code de la nationalité qui en se rapprochant du droit du sang n’a pas la même logique que nous Français; et que dire des Japonais qui perpétuent un statut spécial, depuis plus de 300 ans, pour sa minorité coréenne, et plus encore du régime des castes indiennes !
Notre nation que l’on peut qualifier de communauté ouverte (on peut y entrer facilement sans liens du sang) réunit sur un sol, associant les citoyens libres (dans la limite de la loi) et égaux (dans le droit au respect et l’exercice des droits civiques). Nous parlerons de nation française.
Cette définition issue directement de la révolution de 1789 en est la dernière évolution significative et est un fait non contestable.
Les régionalismes l’ont parfois bousculée (au nom d’une définition par la coutume, voire, dans certains cas sur une base ethnique). Mais fondamentalement ces contestations n’ont porté que sur la place des régions dans le cadre national. Le cadre national, en lui même, n’est plus guère contesté; en pratique il s’est substitué au cadre défini jadis par la monarchie capétienne, issue du terreau initial de l’Isle de France (littéralement la petite France, qui donna ”little” en anglais), multiple par ses provinces et une par la personne de son souverain. Par la suite le Peuple souverain sera pensé comme le peuple français.

2) Mais ces faits non contestables jusqu’à une époque récente sont battus en brèche ces dernières décennies et cela pour plusieurs raisons :
La principale est le renversement radical du ‘’sens”.
En effet, la structure traditionnelle de la société ayant pour objet la pérennité familiale comme base de la nation a été transformée radicalement en volonté de réussite individuelle par le profit, ce principe qui a révolutionné toute la perception du monde a fini d’en changer le ‘’sens”. Jusqu’à une date récente, ce qui faisait «sens», c’était la réalité de la production et de la reproduction. Désormais, le «sens» n’est plus dans le réel. Il est dans l’accumulation d’un signe abstrait.
Maintenant tout a changé. Le but au-dessus de tout est le profit. Ce profit, érigé en idole, est un dieu cruel et parricide, il se suffit vite à lui même et se transforme en une mécanique inhumaine avec sa propre logique, sa propre vie !

III LES OPPOSITIONS ET LEURS EFFETS

Ces dernières décades la machine s’est emballée emportant tout avec elle : hommes, mesures et sens. La financiarisation du capitalisme a transformé le capitalisme du réel et de la production en spéculation folle et virtuelle.
De fait cette révolution s’oppose totalement aux règles humaines et sociales millénaires dont est issue toute nation;
Pour entrer dans le vif du sujet :
- L’exigence de réduction des coûts entraine indubitablement la mobilité des travailleurs, donc des peuples, ce qui dans les faits conduit à la déportation, ou plus exactement ce qu’on appelle pudiquement l’immigration, et à la délocalisation.
- Comme l’avait démontré le sociologue Durkheim dans son ouvrage ‘Le suicide’,’ l’effet immédiat de cette mobilité est la désagrégation du tissu social. Ce tissu social qui fait le liant d’une nation.
- La flexibilité, c’est à dire la précarité qui s’oppose à la pérennité voulue par les sociétés traditionnelles, est le contrecoup de la première offensive menée par la mobilité tous azimuts. En effet, nos peuples déportés, au gré des intérêts d’une minorité, sont déracinés et se retrouvent sans repère («après tout ici ou ailleurs», logique ultime: tout vaut tout, à cela s’ajoute l’accumulation d’information qui se substitue à la connaissance, il n’y a plus de hiérarchie de l’information, donc plus de… «sens», précisément).
Voici l’homme boulon, coupé de toutes ses références propres, qui a du mal à se structurer, et surtout à se défendre. Ceci explique l’effondrement des revendications syndicales en général, et du monde ouvrier en particulier.
- Il ne faut pas croire que cette résultante n’est pas voulue. Elle découle, bien au contraire, d’une stratégie globale bien préméditée, et c’est dans ce cadre qu’il faut comprendre cette préférence pour des populations déplacées venues de pays à ”l’Histoire Immobile” comme le Maghreb et le Moyen-Orient. Ils n’ont, et c’est flagrant, jamais connu de révolutions ou de révoltes à contrario des populations européennes. En effet les fameux plombiers polonais (pour l’anecdote), les Européens en général et les Français, en particulier, ont une longue tradition de jacqueries, révoltes et révolutions qui nuisent aux profits…
A long terme, tout cela ne peut que conduire nulle part. Mais qu’importe aux maîtres de ce système. Leur horizon de réflexion, c’est le sacro-saint retour sur investissement en trois ans (et encore). Le temps long, nécessaire au développement effectif des pays, n’est plus pris en compte.
Oui, tout cela concourt à ce que dans la perception globalisée de l’économie, il n’ait qu’un ennemi à abattre, et c’est la nation !
A cette véritable déclaration de guerre, il faut adjoindre le déploiement du dispositif ennemi, maintenant visible :
- l’émergence d’une intégration supérieure à l’échelle continentale, via l’Europe de Bruxelles, voire mondiale via les diverses instances mondialistes comme l’OMC qui sont les squelettes de cet ordre nouveau.
- L’apport de, et la confrontation avec, des populations immigrées qui désintègrent le tissu social construit en mille ans de luttes, et qui font que le sentiment d’appartenance à une entité, quel qu’elle soit, devient difficile, voire impossible
- Et pour finir l’augmentation très significative de la proportion de Français qui vivent à l’étranger, ou y ont vécu, ou y retourneront vivre (souvent avec mariage mixtes), et développent donc, par rapport à leur pays d’origine, un rapport plus distancié.
Toutes ces évocations de la transformation radicale de notre nation pourrait sembler catastrophiques… mais en allant plus avant, le constat n’est pas si sombre.

IV LES RESULTANTES

La nation assure, si l’on résume très sommairement, quatre fonctions principales: elle dit le droit, structure en partie la coopération économique des acteurs, défend le territoire et le gère en collectant des impôts et taxes – puis, enfin, organise l’espace ou le suffrage populaire s’exerce.
A l’heure actuelle, l’intégration supérieure attaque toutes ces fonctions. Mais à y regarder de plus près, elle échoue sur toutes ces fonctions, sauf quand la nation lui vient en aide.

1) Le droit issue de la technocratie européenne de Bruxelles se heurte fréquemment à l’hétérogénéité excessive des sociétés auxquels il prétend s’appliquer. Par exemple, les directives européennes doivent être transposées – ce qui montre bien que, telles quelles, elles ne sauraient avoir force de loi.
La manière de dire le droit, parfois son contenu même, dépend en effet des coutumes et des modes d’organisation collective des peuples;
La France constitue à son niveau un espace spécifique cohérent qui permet à un même droit de s’appliquer sur tout son territoire. Spécificité issue de son histoire propre, que nous avons détaillé plus haut. La France est un des rares pays d’organisation non fédérale en Europe.
Au final et vu le ridicule des directives européennes qui essaient de tout régenter en dépit du bon sens (comme pour l’agriculture et l’élevage), en France on ne voit pas comment Bruxelles pourrait se passer de la «transposition» en droit français.
L’Europe est trop vaste et diverse pour pouvoir se permettre de court-circuiter les échelons nationaux. On ne peut avoir le même droit pour les Carpates et la Beauce et dans un avenir plus lointain, n’en déplaise aux mondialistes forcenés, il est complètement exclu qu’un même droit prévale à l’échelle globale: on imagine mal un même droit de la famille à La Mecque et à San Francisco !

2) Plus rapidement encore, l’unité fiscale indispensable à toute cohérence européenne est plus qu’une utopie. Si elle est inexistante à l’heure actuelle, il ne faut pas imaginer qu’il s’agit d’un oubli ou d’un retard, mais bien plutôt de l’intérêt bien compris du système capitaliste global, qui se sert délibérément de ces inégalités comme outil de dumping fiscal et les conçoit comme autant de moyens spéculatifs, ce qui remet, de fait, toute uniformisation fiscale, toute efficacité économique, aux calendes grecques.
Dans la théorie libérale les hommes, les biens et les services circulent librement et sont interchangeables dans une politique mondiale du laissé faire, laissé passer si chère à Israël D’Israëli.
Dans la réalité, il en va tout autrement, surtout en ce qui concerne les hommes.
En effet les descendants de l’Histoire Immobile se syndiquent et revendiquent de plus en plus. Ce qui était aux yeux des théoriciens de cet ordre nouveau une population de «soumis» taillables et corvéables n’attendant que le salut du ciel s’oppose, maintenant, par leur religion même, aux fondements de l’idéologie mercantiliste et affirme dans un repli identitaire une différence source de conflits internes nuisibles à la structure et, même, à l’économie marchande mondialisée!
De fait l’homme et le réel se comportent comme autant de grains de sables dans la machine économique mondialisée.
Par ailleurs; l’intégration supérieure aboutit aujourd’hui, à l’échelle globale, à construire une économie caractérisée par des chaines logistiques extrêmement longues, donc fragiles. En pratique l’échelon national notamment pour la France est encore le mieux adapté en terme de robustesse.
Pour conclure sur ce point, la répétition des crises économiques du système financier international transforme l’expérience économique mondialisée en crise systémique causé précisément par le fantasme d’une économie totalement intégrée à l’échelle mondiale.

3) Sur le plan de la défense du territoire, l’Europe est à ce jour complètement inexistante, pire, l’OTAN, organisation inféodée à une structure supérieure encore plus grande, ne nous a menés par ses visées impérialistes qu’à une somme de guerres insensées, dont une en Europe même !
On arrive donc à ce constat délirant que depuis qu’une défense européenne a été envisagée en collaboration avec l’OTAN, nous n’avons jamais été autant en guerre, et le danger n’a jamais été si présent, alors que nous n’avons en réalité aucun ennemi !
De surcroit il faut rajouter une dimension humaine trop vite oubliée par les technocrates européistes et mondialistes : il faut risquer sa peau pour défendre son sol, mais qui aurait envie de la risquer pour la commission de Bruxelles ?
La nation parce qu’elle est charnelle, parce qu’elle incarne une communauté vivante, parce qu’elle représente le plus grand échelon réel, de solidarité et de protection mutuelle permet ce sacrifice.

4) Sur le plan de l’expression du suffrage populaire l’expérience loin d’être probante, tourne à l’échec.
Intrinsèquement, pour qu’il y ait suffrage populaire, il faut un peuple, et comme il n’y a pas de peuple européen, cela semble pour le moins difficile d’avoir un suffrage populaire européen…
Mais plus concrètement les élections européennes sont vues comme des ”tests” nationaux, ce qui est un deuxième échec.
Pour terminer, et c’est le pire, lorsque les peuples sont amenés à s’exprimer sur leur attachement même à une intégration européenne, la réponse est majoritairement négative. Il semble impossible, sauf par la tyrannie, d’imposer aux peuples un gouvernement qu’ils refusent: le bilan de l’Europe de Bruxelles est terrible.
Au final, on voit que l’intégration de notre nation dans une structure supérieure n’est pas, à ce stade, réellement possible – ou alors dans un système entièrement refondé, dans le cadre d’alliance structurelle, de confédération qui engloberait des états nations.
Loin de nous l’idée de refuser la présence de la France en Europe, ni de nier la communauté de valeurs qui imprègne profondément notre continent, mais nous voulons, avant tout, affirmer le grand avenir de la nation dans le cadre européen.
La réalité de l’Europe est tissée par ses nations !

CONCLUSION
La dislocation du tissu social est un grave problème dans notre société et l’immigration y joue un rôle majeur.
C’est en réalité, là, le plus grand défi.
Nous avons aujourd’hui crée une société qui, d’une certaine manière n’en est plus une. Il faut reconstruire le lien. Une masse d’individus atomisés, sans attaches familiales solides, sans inscription dans des réseaux relationnels stables, ne fait pas une nation.
Notre capacité à gérer la question migratoire va d’ailleurs largement dépendre de cette question: saurons nous donner quelque chose à quoi s’intégrer ?
La société totalitaire marchande nous propose l’intégration par l’accession à la consommation; Cela ne saurait suffire. L’homme de tout temps à tendu au spirituel, au transcendant (des grottes de Lascaux à la chapelle Sixtine en passant par la mosquée Bleue); L’homme pour se réaliser a besoin de se concevoir dans un dessein le dépassant.
En d’autres temps, un empire cosmopolite à réussi à dépasser ce problème de restructuration du tissus social, et cet empire, c’est Rome. Cela a marché pour deux raisons très simples, le premier est un adage :”A Rome on vit comme un romain”, le second est un principe religieux, l’Etat déifié représenté par son empereur, image vivante de la force de l’assimilation et du dépassement de chacun dans une volonté globale.
Si l’application du premier adage est sans équivoque transposable à la France, par contre la déification de notre président ne semble pas la meilleure solution à l’heure actuelle… Plus sérieusement le concept de nation, pour un pays comme la France, constitue une réponse adaptée. Parce qu’elle renvoie à des réalités vécues (une langue, un cadre juridique stable, une culture partagée), elle est un instrument incontournable de la construction concrète de la société. Cela n’enlève rien, évidemment aux échelons infra, communes et régions. Mais ces échelons sont, aujourd’hui, trop petits pour pouvoir défendre effectivement leurs populations dans une opposition avec l’ogre globalisé.
La nation paraît, au final, la mesure qu’il faut en toutes choses, le meilleur compromis entre l’exigence de mobilité et celle de stabilité, pour la plus grande part de la population.
Si, face à la crise systémique mondiale et à l’ordre mondial délirant, la réponse ne peut être que raisonnable et à l’échelle nationale…
Si, à la folie globale on répondait par la mesure, dosée à l’échelle de chaque spécificité économique ou sociale locale, le monde n’irait-il pas mieux ? Il faudrait, encore, mettre à bas les profiteurs de cette véritable tyrannie: ces fous du profit s’attachant à leurs prérogatives comme des satrapes à leurs trônes !
Pour pouvoir les faire tomber de l’arbre moribond ou ils s’accrochent il faudra une révolution, et elle ne se réalisera que par la nation.
La nation a t’elle un avenir ? Telle était la question. Oui, bien sûr, car elle résonne dans le cœur des peuples comme un cri de liberté.
Par Serge Ayoub  http://fr.altermedia.info

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