Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

MAURRAS : L'aristocratie du travail, une véritable élite

Les meilleurs des « ouvriers d'état » appartiennent « à la véritable élite de la nation », nous dit Maurras, selon lequel chacun d'entre eux « est beaucoup plus qu'un individu et plus même qu'une personne ».
L'ARISTOCRATIE du travail : tel est le titre d'un article de Chartes Maurras paru dans Le Soleil du 21 septembre 1900. L'auteur y met en avant la qualité de l'ouvrier, qu'il appelle, à la suite de Frédéric Amouretti, « ouvrier d'état », par opposition au manœuvre.
Le fruit d'un long apprentissage
Il s’explique : « L'ouvrier d'état travaille dans un atelier. [...] Serrurier, menuisier, mécanicien-constructeur, typographe, l'ouvrier d'état a fait un long apprentissage. Il est instruit d'une profession particulière. [...] C'est beaucoup plus qu'un individu et plus même qu'une personne. [...] Les meilleurs de ce groupe des ouvriers d'état appartiennent donc à la véritable élite de la nation. Ils forment les éléments d'un patriciat. [...] Leur rôle est vraiment capital et, par l'importance croissante du machinisme non seulement dans l'industrie la plus technique, mais aussi dans la vie générale, ce rôle ne cesse de s'accroître. [...] L'intérêt bien entendu de nos ouvriers d'état [...] se trouve donc du côté de la royauté. Et que peuvent-ils donc attendre de ta démocratie ? C'est leur ennemi nécessaire. Elle est le règne du nombre ; ils sont la qualité puisqu'ils sont beaucoup plus que de simples éléments numériques. Ils sont de vivantes fonctions. [...] L'aristocratie du travail, comme toutes les aristocraties nouvelles, qui cherchent, forment et conspirent à se donner des points d'appui, sera sans doute, un jour, la plus vivace et la plus agile ouvrière du rétablissement de la monarchie. » Ce texte, fort peu connu, qu'hélas, nous avons dû abréger, m'a paru prémonitoire mais surtout s'adapter remarquablement à notre époque. En effet on ne nous parle qu'emplois, que force du travail. On amalgame tous les hommes actifs dans une même catégorie, sans distinctions, que l'on place face au capital. Notre discours politique actuel a éliminé l'homme au profit du groupe qui soutient l'idéologie que l'on veut dominante. On met sur le même plan le migrant qui cherche un emploi pour survivre et celui qui a un métier qu'il aime et qu'il défend.
On a trop souvent tendance à mélanger les notions de noblesse et d'aristocratie. La noblesse est une classe dont les membres ont acquis leurs titres par les services qu'ils ont rendus au pays et au roi. Ils ont plus de devoirs que de droits, noblesse oblige. L'aristocratie regroupe les meilleurs. Ainsi, bien qu'on ne le fasse que très peu, on peut parler d'aristocratie intellectuelle, militaire, artistique, etc. Il y a donc une aristocratie du travail, comme nous le dit Maurras, qui est constituée par tous ceux qui, dans leur métier, sont devenus les meilleurs, ceux qui ont un savoir-faire particulier. Les techniques modernes n'ont pas fait disparaître cette aristocratie. Au contraire, elle ont créé de nouveaux champs d'action dans lesquels les "meilleurs" peuvent exercer leurs talents.
Folie égalisatrice
Le drame actuel est que dans la folie égalisatrice que nous a léguée la Révolution, on ne veut même plus reconnaître qu'il y a des hommes qui, par leur métier, leur spécialité et leur talent, sont meilleurs que d'autres et forment une véritable aristocratie du travail. La démocratie, ne pouvant donner du talent à ceux qui n'en ont pas, a préféré ramener tout le monde au niveau le plus bas ; pour elle, un travailleur en vaut un autre. Ils ont tous les mêmes droits, les mêmes devoirs.
Ils convient de rendre ceux les meilleurs dans leur travail conscients qu'ils appartiennent à une aristocratie et qu'à ce titre ils doivent réagir et ne pas se laisser assimiler à une "plèbe" qui, hélas pour elle, ne peut lutter que pour survivre. Ces aristocrates du travail sont peut-être ceux par qui notre pays retrouvera sa fierté et qui feront comprendre aux autres que seule la monarchie peut engendrer une société dans laquelle chacun à son niveau fait son devoir et vit heureux.
Louis de Galice Action Française 2000 février 2013

Les commentaires sont fermés.