Cet après midi, nous avons écoute, la Princesse et moi, sur Radio Classique, la Passion selon Saint Jean de Jean Sébastien Bach. A l’image de ceux qui ont su exprimer cette Passion, la France conserve le souvenir de ce qu’elle fut, souveraine, belle. Elle rayonnait par sa culture et ses arts.
Son industrie et son agriculture étaient enviées ou citées en exemple et le bras armé de sa diplomatie était respecté. La langue diplomatique était alors le français.
Aujourd’hui, la France oubliée dans les limbes, la France moquée par la presse internationale, ne provoque aucune réaction de la part du "château" qui s’entoure d’une "barbe à papa" au centre de laquelle il a fait son cocon. Il ne peut ni ne veut entendre, voir ou dire. Et une grande majorité de la France commence à percevoir sa honte, sinon sa peur.
Pourtant notre pays peut et doit, tel le phoenix, renaître de ses cendres. Si l’on ne peut compter sur ceux qui tiennent les commandes du bateau ivre, encore, toujours et trop occultés derrière un rideau de fumées, du moins, nous Français pouvons, nous devons compter sur nous même, sur nous seuls.
En dépit du pouvoir de ceux qui pourraient le souhaiter pour eux même, en dépit des chiffres, en dépit des prédictions des Cassandre, notre pays est encore riche. il peut redevenir puissant et briller de toute sa souveraineté retrouvée grâce aux peuples de France, aimé et respecté de nos amis dans le monde, car ils existent. Certes les Français sont riches en projets politiques, culturels, scientifiques et technologiques, témoignage de la pluralité de cette belle terre et porteurs de leurs espérances. Ne laissons pas ces trésors disparaître dans les égouts de l’Histoire. Ne laissons pas l’Histoire se répéter comme en 1789, lorsqu’il s’était agît de faire évoluer une société bloquée par les normes et les privilèges, pour accomplir les mutations nécessaires et urgentes et permettre à la société d’évoluer, de croître et de vivre. Le redressement d’une société se bâtit par la base et sur des fondements : l’éducation, l’instruction, la culture et le sens de la solidarité. Habilement, les "grands ordonnateurs" tentent d’enfermer l’enseignement dans une caserne dont ils auraient obstrué fenêtres et portes. Sans contact avec l’extérieur, avec la vie. Chaque individu risquerait d’être, à son insu, formaté idéologiquement, et plus il est jeune, fragile et malléable, plus cela deviendrait sans retour.
Interrogeons-nous sur les raisons des échecs scolaires croissants. Inconsciemment les jeunes attendent sans doute autre chose. Ils voudraient peut être, sans encore le savoir, que l’enseignement mobilise en eux les fondements archétypiels du monde intérieur de l’être, trop souvent rejetés par leurs "mentors". L’âme se nourrit de l’Esprit, mais également du monde extérieur. Celui-ci cultive l’image dans la beauté. Celle-ci épouse l’infini variété des rythmes naturels en les combinant selon les lois de la création.
En parallèle nous subissons une révolution culturelle sans précédent, mais révolution sans réflexion profonde qui nous permet d’abolir le temps et l’espace et qui peut, de ce fait perturber, bouleverser celui qui n’y prend garde et se croit sans souci. La "toile" peut devenir outil merveilleux de créativité, de libération des contraintes ressenties obsolètes. Mais n’oublions jamais que la machine est faite pour l’Homme et non l’inverse. Comme il est facile de considérer passéiste tout ce qui, par un passé encore récent, indiquait des socles fondamentaux à notre société.
Pourtant cet environnement ne saurait être que provisoire, passager. Et après ? Quel avenir ? Le rôle fondamental du pouvoir devrait être d’agir afin que l’avenir puisse s’ouvrir à la vie, et que l’être humain, "animal social" et s’il s’en donne la peine, sociable, puisse exercer sa responsabilité dans la vie de la cité et que chacun redevienne Seigneur en son domaine, dans les compétences qui lui sont siennes. Le pouvoir devrait avoir pour mission première de maintenir l’unité du pays et que chaque citoyen retrouve une pleine confiance en la justice. L’Etat n’a pas à s’impliquer dans les questions sociétales, alors qu’il ne fait pas ce pour quoi il existe : rétablir l’équilibre dans les finances publiques, faire baisser le chômage, relancer la croissance et veiller à la sécurité intérieure et extérieure de notre pays.
Tous nous sommes conscients que les dépenses engendrées par le pouvoir sont en constante inflation et alourdissent la dette publique. Mais quel homme politique aurait le courage de supprimer ce que Napoléon avait instauré, l’inamovibilité des fonctionnaires, car le clientélisme politique s’effarouche lorsqu’on touche à l’obésité de la fonction publique, pour lui substituer des employés d’entreprises privées comme au Canada. Il faut, certes, du courage et du temps pour surmonter la déficience des forces de Sisyphe qui poussait son rocher jusqu’au sommet de la montagne (d’après la mythologie grecque). Si l’Etat nous montrait l’exemple et la voie à suivre,je ne doute pas que nous serions nombreux à l’aider pour supprimer les freins et les privilèges afin que le bateau France poursuive droit son cap. Par ailleurs la France terre d’asile, terre des droits de l’Homme est, tout comme l’Europe, prise actuellement en tenaille, entre son hospitalité, son respect de la liberté d’autrui et la nécessité urgente de ne pas mettre son identité propre en péril. On demeure stupéfait de constater l’importance accordée à l’islam eu Europe, terre de civilisation chrétienne, alors que l’on connait les paroles d’un Emir qui déclare haut et fort que l’Europe sera bientôt convertie à l’islam, toute l’Europe... L’implacable décision d’éliminer toute religion en France, d’obliger tout un chacun au nihilisme qu’implique la laïcité, serait-elle d’ouvrir grandes les portes à une seule religion, la charia ?, car la nature a horreur du vide.
Louis XIV écrivait : "Délibérer à loisir sur toutes choses importantes et en prendre conseil de différentes gens n’est pas, comme les sots se l’imaginent, un témoignage de faiblesse ou de dépendance, mais plutôt de prudence et de solidité. C’est pourquoi je déterminerai un jour de chaque semaine, auquel ceux qui auraient pu me parler ou me donner des mémoires, auraient la liberté de venir dans mon cabinet et m’y trouveraient précisément appliqué à écouter ce qu’ils désireraient me dire."Je souhaiterais que ceux qui nous gouvernent puissent prendre exemple sur ce Roi qui a su donner tant de lustre à La France.
Aujourd’hui on finit par reconnaître que ce Roi tant décrié a au moins donné à la France, ce qui lui permet de survivre : des palais dénommés furtivement et étrangement, les "ors de la République" et les musées de Versailles et du Louvre visités par les touristes du monde entier... Nul n’est parfait, c’est pourquoi "sans cesse sur le métier remettez votre ouvrage".
Henri Comte de Paris Duc de France - IMRF