☞ Variante du politiquement correct, il existe désormais un écologiquement-correct, qui n'a rien à voir avec le véritable respect de la nature. Malheur à qui ose dire que les nitrates ou les dioxines n'ont jamais tué personne, que le trou d'ozone n'existe pas ou que le réchauffement de la terre est naturel ! L'intégrisme vert aboutit ainsi à créer un climat étouffant dans les milieux scientifiques et industriels. Un livre récemment publié (1) revient fort opportunément sur la forme verte de la Terreur moderne...
1) On nous dit : « L'amiante fera des millions de morts en France dans les années qui viennent. »
Il existe deux types de fibres d'amiante, dont une seule, la crocidolite, est susceptible d'entraîner un cancer. Mais elle ne représente que 5 % de la consommation industrielle globale d'amiante. Seules peuvent être atteintes gravement dans leur santé les personnes qui ont travaillé pendant très longtemps dans des mines ou des usines de transformation de cette variété d'amiante. Sur le campus de Jussieu, haut lieu de la propagande anti-amiante, les taux mesurés sont de 0,1 fibre par litres, alors que la limite légale est de 5 : il y a moins d'amiante dans ces locaux que dans les rues alentour. Pourquoi tant de haine, alors ? Peut-être parce que le marché du désamiantage représente des milliards de francs ...
2) On nous dit : « Les rejets industriels de CO₂ amplifient un effet de serre qui fait monter la température moyenne de la planète. »
Contrairement aux déclarations des écologistes, les savants sont divisés sur les preuves d'un réchauffement atmosphérique d'origine humaine, et sur la question de savoir s'il constitue vraiment une menace. Ce réchauffement, attesté mais peut-être temporaire et sans conséquences particulières, pourrait tout aussi bien être dû à une variation naturelle du climat, liée aux modifications des émissions solaires, ou à l'augmentation des aérosols d'origine volcanique. Certes le CO₂ augmente dans l'atmosphère, et la terre se réchauffe. Mais cela ne signifie pas que les deux phénomènes sont liés, ni que ce réchauffement est dangereux, ni qu'il va le devenir en raison du dioxyde de carbone !
3) On nous dit : « La couche d'ozone, qui nous protégeait des rayons cancérigènes, est désormais trouée par le gaz des aérosols. »
Il n'existe pas de "trou" dans la couche d'ozone. C'est une simple image, évoquée pour faire peur. Le "trou" désigne une fluctuation saisonnière de la concentration d'ozone. due aux conditions physiques particulières de la stratosphère au-dessus des régions polaires. D'une année sur l'autre, la couche se reconstitue, et même si elle est à long terme légèrement moins épaisse, ce phénomène n'a pas l'ampleur que les écologistes lui prêtent. En réalité, l'interdiction des fameux CFC (gaz des aérosols) et leur remplacement par des produits de substitution est d'abord motivée par des considérations politico-commerciales ...
4) On nous dit : « Les nitrates employés dans l'agriculture intensive polluent les nappes phréatiques. »
Les nitrates sont un produit naturel, produit de la décomposition de l'humus et des matières organiques. C'est une mauvaise compréhension de leur action, dans les années d'après-guerre qui a conduit à fixer une norme (50 mgl/litre) qui n'a plus de raison d'être. À l'époque. une maladie grave du sang des nourrissons - la méthémoglobiménie - était attribuée aux nitrates dans l'eau. Pour améliorer la prévention de cette maladie, on a donc estimé nécessaire de déterminer un seuil maximal d'ingestion. Récemment, on a compris que ce sont les gastro-entérites qui sont probablement responsables de ces affections, et non les nitrates. Pour autant, le seuil n'a pas été revu, la lutte des écologistes contre les nitrates, probablement liée à d'autres considérations, n'a pas cessé.
5) On nous dit : « Tchernobyl prouve la dangerosité mondiale du nucléaire: la catastrophe a provoqué des cancers en France. »
Le drame de Tchernobyl n'est pas un accident dû à la nature même de l'énergie nucléaire, mais une conséquence du système soviétique : faible qualification des intervenants, insuffisance des précautions, vétusté des matériels. Si dans un rayon de 300 kilomètres autour de la centrale, les cancers de la tyroïde ont augmenté, il n'a jamais été démontré qu'en France ces affections, liées aux retombées de Tchernobyl, avaient notoirement crû : dans notre pays, cet accroissement a commencé dix ans avant la catastrophe, et à partir de celle-ci, la progression a continué au même rythme ...
(1) Pierre Kohler, L'imposture verte, Albin Michel, septembre 2002
✍ FDA décembre 2002