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A l'exception du Front National, les partis politiques suscitent un désespoir croissant chez leurs électeurs et militants: le cas des écologistes.

Les écologistes, tels que l'on peut les définir étymologiquement, m'ont souvent plu et me séduisent encore. Si l'est un principe qui insupporte l'homme, d'hier comme d'aujourd'hui, c'est bien celui d'irréversibilité: nous avons ainsi une propension à rejeter ou à nier, un phénomène ou un événement dès lors ou, parce qu'irréversibles, nous n'y pouvons rien. Tel est par exemple le cas pour la mort contre laquelle, nous sommes sans défense. Tel est aussi le phénomène des désastres écologiques, dont rien ne nous indique à ce jour, si nous pouvons encore les enrayer. Après tout, des espèces disparues, surtout dans le cadre des dernières décennies, il en est beaucoup. Tel est aussi la déforestation qui se poursuit, amputant progressivement les poumons de la planète: rien ne permet, quand bien même nous commencions à replanter, que le phénomène puisse être enrayé. Idem pour la fonte des glaces, notamment aux pôles.

Des écologistes, il en est beaucoup, en terme de positionnement sur le segment politique. Ceux pour lesquels mon cœur bât sont souvent adeptes de ce que l'on appelle écologie profonde (deep ecology) ou à un degré moindre, du courant environnementaliste. Je songe aussi aux eco-guerriers. Dans un cas comme dans l'autre, se voit fustigé l'aspect politicien des dirigeants politiques écologistes qui, dans les faits, ont constitué un pôle dont l'intérêt est d'être une courroie de transmission d'une certaine tendance de la gauche, que l'on peut qualifier de gouvernement (social-démocrate), du système, ou de progrès. Croire, comme le font beaucoup de Français que Hollande et son gouvernement, ne sont pas de gauche au motif qu'ils ne le sont pas assez, s'avère donc une erreur: il existe, notamment en France, un courant d'origine socialiste qui depuis plus d'un siècle, a décidé de rompre avec le socialisme tel qu'on le définissait naguère. Partant du principe que c'est le capitalisme qui crée le plus de richesses, ils l'ont donc rejoint, espérant que de ce type d'organisation économique, il soit possible de soutirer et de redistribuer des avantages sociaux, ce au profit des plus démunis.

En un peu moins d'une quarantaine d'années, aussi bien la gauche ultra (que les spécialistes nomment aussi « gauche de contestation »), que la gauche nationale ou républicaine, ont quasiment disparu, l'une comme l'autre: la sociale-démocratie a presque tout balayé sur ce segment. Parenthèse, il en est de même à droite où les courants légitimiste (René Rémond, initiateur de la formule, a préféré par la suite, et cela me semble bien mieux ainsi, la qualifier de droite-contre-révolutionnaire), mais aussi bonapartiste (qui est à l'équivalent à droite de ce qu'est à gauche le courant national républicain, dont le gaullisme est une des émanations.) ne sont plus. Peut être bien que le ralliement du Rpr au libéralisme économique des libéraux de l'Udf, ainsi que le choix occidentaliste en matière de défense de ces chiraquiens, constituent la cause de cette disparition. Pour la droite contre-révolutionnaire (majoritairement, ceux que l'on nomme « royalistes », malgré les efforts du GAR, il n'est pas impossible que l'effondrement soit la conséquence d'une erreur non tactique mais stratégique: quand bien même distribue t-on tracts et faisons collages d'affiches invitant à la monarchie ou au Roy, que ces deux mots clefs si péjoratifs dans l'opinion publique, ne feront à nouveau sens, que lorsque le Peuple saura ce que fut réellement la monarchie d'avant 1789, l'idée qu'ils en ont étant bien trop erronée. A gauche, il n'est pas certain que l'initiative de Jean-Pierre Chevènement, créant sa propre structure, extérieure au parti socialiste, ait été un succès. D'une part, son mouvement qui a pris plusieurs appellations, n'a pas décollé; d'autre part, extérieur au parti, il s'interdisait de facto de pouvoir y peser. Quant à Montebourg, qui cherche à se placer dans la foulée de l'enfant terrible du Ceres, il me fait songer à une phrase-constat du Général de Gaulle : «Un porte-avions avec un moteur de Vespa.»

Ne reste donc plus, aussi bien côté droit que gauche, sur notre échiquier politique national, que presque exclusivement des libéraux aux doctrines interchangeables. Parti nouveau, si on considère toute l'histoire de la cinquième république, les écologistes avaient leur carte à jouer, et leurs dirigeants à l'origine, de proclamer, avec sans doute conviction, une nouvelle façon de faire de la politique. Le déroulement de l'histoire depuis, nous a montré toute autre chose. Des écolos purs et durs d'ailleurs, il n'y en a plus guère aujourd'hui. Où sont donc passés par exemple, les post-soixantehuitards, soucieux de vivre en dehors de la structure capitaliste, dans le cadre d'une ferme autogérée, permettant d'exister frugalement mais conformément à leurs idées ? Et la postmodernité qui, une fois de plus, a tout laminé, et l'arrivisme crasse des dirigeants écologistes ont balayé ce qui restait – ou presque - de noble dans l'engagement écologiste.

Une étude du Cevipof vient d'être publiée et nous apprend ce qu'il en est de l'écologie politique actuelle et notamment des rapports entre la base et le sommet. L'insatisfaction règne chez les écolos, conscients désormais que EELV "Europe Ecologie les Verts" n'est qu'un parti comme il en est tant d'autres, à savoir politicard. Ainsi l'approbation à la participation des écolos à un gouvernement de gauche (ils ne sont plus que 49% a approuver alors qu'ils furent 79% en 1999: quelle chute !). Même en matière d'âge, c'est d'une révolution dont il s'agit (32% des adhérents avaient plus de cinquante ans en 1999 alors qu'aujourd'hui, les adhérents ont bien vieilli puisqu'ils sont 56% à avoir plus de cinquante ans.). C'est bien sur très inquiétant pour le parti écologiste dont l'avenir peut maintenant être peint en noir. De même, alors qu'à gauche, on a vocation à bêler de façon pavlovienne, dès lors où il est question d'Europe, ils sont désormais 56% à craindre la diminution des avantages sociaux en France, suite aux desiderata des dirigeants européens. Quant à Noël Mamère, figure phare du mouvement, s'il envisage maintenant le départ des écolos du gouvernement, il s'apprête à solliciter un cinquième mandat de maire, ce qui est bien contraire à l'état d'esprit des écologistes...

Pendant ce temps, le Front National engrange....

Alain Rebours http://www.voxnr.com/

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