Est paru ce jour dans l'hebdomadaire Marianne, un sondage effectué par l'institut Louis Harris, consacré au second tour de l'élection présidentielle de 2017. On s'amusera bien volontiers du ridicule d'une enquête effectuée près de quatre ans avant l'échéance au motif que bien des sondages effectués six mois avant le résultat final, se sont avérés faux le jour du résultat.
Pour autant, cette étude est bien loin de ne pas présenter d'intérêt.
Peu nous importe qu'en ce début août 2013, ils soient 49% les Français à préférer voir élu Manuel Valls à Nicolas Sarközy (44%) à la mi 2017 puisque les chiffres vont évoluer et que nous n'avons aucune certitude à ce jour concernant la présence réelle des deux hommes lors d'un second tour qui se déroulera dans quatre ans. En revanche, le fait de les avoir fait s'opposer de façon virtuelle est éclairante: et Nicolas Sarközy et Manuel Valls sont déjà considérés comme acteurs majeurs dans les prochaines années à venir. Après tout, d'autres hommes politiques de gauche eurent pu être choisis à la place du ministre de l'intérieur et le fait que ce ne fut le cas, n'est nullement un hasard: Manuel Valls est aujourd'hui très probablement à gauche aujourd'hui celui qui pèse le plus lourd. On comprendra aussi, et en cela les sondages ne sont nullement sans effets, que le résultat de cette étude propulse, encore davantage, le ministre de l'intérieur sur les devants de la scène, les Français sachant désormais qu'il est très probablement en ce jour, le seul à gauche, à pouvoir battre la droite en 2017.
Le statut de Manuel Valls nous montre à quel point la gauche aujourd'hui est paradoxalement défaite. Quand bien même gagnerait-il la présidentielle de 2017 que ce serait alors la consécration de la droite victorieuse. Afin d'imager, on peut noter qu'il fut un temps où le ministre de prédilection de l'électorat de gauche, quel que soit l 'homme, était celui qui de façon emblématique, se trouvait à la tête du ministère de la Justice. Que ce soit aujourd'hui un homme travaillant place Beauveau qui soit désormais le chouchou de l'électorat de gauche mais aussi d'ailleurs, en dit long sur l'évolution de l'état d'esprit au sein de l'électorat de gauche. De surcroît, on peut aussi constater que Manuel Valls, est situé au sein du parti socialiste anormalement à droite, au point même d'en être devenu franc-tireur. Souvenons nous aussi qu'il fut celui qui demanda dans le cadre d'une brocante sise au sein de sa ville d'Evry en date du 7 juin 2009, qu'on rajoute «quelques blancs, quelques white, quelques blancos». Il est très probable qu'à une autre période, il eut été au motif de ses propos, exclu du parti socialiste.
Le parallèle avec Nicolas Sarközy en matière de psychologie comme de comportement est ici frappant: on trouve la même propension chez les deux hommes à verbaliser de façon définitive, comme si la phrase en elle même, suffisait à solutionner le problème. A titre d'exemple, le fait d'avoir promis comme l'a fait Nicolas Sarközy d'utiliser le karcher afin de nettoyer la cité des 4000 à la Courneuve ne fut nullement suivi dans les faits. Et de la même façon, le point de vue martial de Manuel Valls quant à la triple agression de policiers puis d'émeutes à Trappes très récemment, s'est concrétisé par la remise en liberté des principaux concernés: n'écoutons pas ce qu'ils disent, mais observons plutôt ce qu'ils font, ou plus exactement dans le cadre de l'exemple qui nous préoccupe, de ce qu'ils ne font pas. Au demeurant, le point de vue martial de Manuel Valls, s'est vu de suite relativisé par une autre déclaration effectuée peu de temps après, indiquant que "Il y a trop de mots, trop de gestes, trop d'hostilités qui visent aujourd'hui les musulmans de France". Après donc avoir rassuré l'électorat policier et français après Trappes, voilà notre homme reparti sur le mode de la séduction, sourire câlin adressé à la communauté musulmane; il faut d'ailleurs bien reconnaître que 87% des arabo-musulmans de France, ont choisi Hollande contre Sarközy en 2012...
Se pose dès lors le problème du pourquoi du choix des électeurs que personne n'oblige à voter comme ils le font, choisissant candidats superficiels et arrivistes. Je persiste à penser que la plupart des hommes sont formatés par toute structure en place et qu'il est illusoire de pouvoir considérer que nous serions à l'abri, comme protégés par un globe de pendule, du monde dans lequel nous vivons. Celui qui veut poser un jugement objectif et rationnel ne parviendra jamais totalement à ses fins, marqué qu'il est, notamment inconsciemment, par le formatage qu'il a subi. Ainsi donc, ce choix de candidats indésirables, n'est nullement celui du corps électoral sain, mais d'individus, souvent de bonne foi d'ailleurs, plus ou moins marqués par la structure en place. Cette dernière a donc toute latitude pour que ce soit ses candidats que le corps électoral choisisse. Laissons donc aux adeptes du libre-arbitre, psychorigides et idéologues qu'ils sont, la possibilité de naïvement penser qu'ils votent pour qui ils veulent réellement.
Quant à nous, nous savons très bien que 2017 est très loin et que même si déjà il faut y songer et s'y préparer, ce n'est nullement en ce jour que l'on peut proposer des orientations tactiques. Nous savons aussi que parmi les deux objectifs phares, il faut que le premier, présence du Front National au second tour, soit atteint. Il nous faudra alors choisir celui que nous souhaitons voir affronter lors du second tour, et ainsi agir de tel sorte que le second larron en soit exclu. En ce jour, ce sont bien sur municipales et européennes de 2014 qui doivent monopoliser notre attention, élections dont j'ai déjà écrit qu'elles allaient se traduire par un raz de marais du Front National.
Pour autant, cette étude est bien loin de ne pas présenter d'intérêt.
Peu nous importe qu'en ce début août 2013, ils soient 49% les Français à préférer voir élu Manuel Valls à Nicolas Sarközy (44%) à la mi 2017 puisque les chiffres vont évoluer et que nous n'avons aucune certitude à ce jour concernant la présence réelle des deux hommes lors d'un second tour qui se déroulera dans quatre ans. En revanche, le fait de les avoir fait s'opposer de façon virtuelle est éclairante: et Nicolas Sarközy et Manuel Valls sont déjà considérés comme acteurs majeurs dans les prochaines années à venir. Après tout, d'autres hommes politiques de gauche eurent pu être choisis à la place du ministre de l'intérieur et le fait que ce ne fut le cas, n'est nullement un hasard: Manuel Valls est aujourd'hui très probablement à gauche aujourd'hui celui qui pèse le plus lourd. On comprendra aussi, et en cela les sondages ne sont nullement sans effets, que le résultat de cette étude propulse, encore davantage, le ministre de l'intérieur sur les devants de la scène, les Français sachant désormais qu'il est très probablement en ce jour, le seul à gauche, à pouvoir battre la droite en 2017.
Le statut de Manuel Valls nous montre à quel point la gauche aujourd'hui est paradoxalement défaite. Quand bien même gagnerait-il la présidentielle de 2017 que ce serait alors la consécration de la droite victorieuse. Afin d'imager, on peut noter qu'il fut un temps où le ministre de prédilection de l'électorat de gauche, quel que soit l 'homme, était celui qui de façon emblématique, se trouvait à la tête du ministère de la Justice. Que ce soit aujourd'hui un homme travaillant place Beauveau qui soit désormais le chouchou de l'électorat de gauche mais aussi d'ailleurs, en dit long sur l'évolution de l'état d'esprit au sein de l'électorat de gauche. De surcroît, on peut aussi constater que Manuel Valls, est situé au sein du parti socialiste anormalement à droite, au point même d'en être devenu franc-tireur. Souvenons nous aussi qu'il fut celui qui demanda dans le cadre d'une brocante sise au sein de sa ville d'Evry en date du 7 juin 2009, qu'on rajoute «quelques blancs, quelques white, quelques blancos». Il est très probable qu'à une autre période, il eut été au motif de ses propos, exclu du parti socialiste.
Le parallèle avec Nicolas Sarközy en matière de psychologie comme de comportement est ici frappant: on trouve la même propension chez les deux hommes à verbaliser de façon définitive, comme si la phrase en elle même, suffisait à solutionner le problème. A titre d'exemple, le fait d'avoir promis comme l'a fait Nicolas Sarközy d'utiliser le karcher afin de nettoyer la cité des 4000 à la Courneuve ne fut nullement suivi dans les faits. Et de la même façon, le point de vue martial de Manuel Valls quant à la triple agression de policiers puis d'émeutes à Trappes très récemment, s'est concrétisé par la remise en liberté des principaux concernés: n'écoutons pas ce qu'ils disent, mais observons plutôt ce qu'ils font, ou plus exactement dans le cadre de l'exemple qui nous préoccupe, de ce qu'ils ne font pas. Au demeurant, le point de vue martial de Manuel Valls, s'est vu de suite relativisé par une autre déclaration effectuée peu de temps après, indiquant que "Il y a trop de mots, trop de gestes, trop d'hostilités qui visent aujourd'hui les musulmans de France". Après donc avoir rassuré l'électorat policier et français après Trappes, voilà notre homme reparti sur le mode de la séduction, sourire câlin adressé à la communauté musulmane; il faut d'ailleurs bien reconnaître que 87% des arabo-musulmans de France, ont choisi Hollande contre Sarközy en 2012...
Se pose dès lors le problème du pourquoi du choix des électeurs que personne n'oblige à voter comme ils le font, choisissant candidats superficiels et arrivistes. Je persiste à penser que la plupart des hommes sont formatés par toute structure en place et qu'il est illusoire de pouvoir considérer que nous serions à l'abri, comme protégés par un globe de pendule, du monde dans lequel nous vivons. Celui qui veut poser un jugement objectif et rationnel ne parviendra jamais totalement à ses fins, marqué qu'il est, notamment inconsciemment, par le formatage qu'il a subi. Ainsi donc, ce choix de candidats indésirables, n'est nullement celui du corps électoral sain, mais d'individus, souvent de bonne foi d'ailleurs, plus ou moins marqués par la structure en place. Cette dernière a donc toute latitude pour que ce soit ses candidats que le corps électoral choisisse. Laissons donc aux adeptes du libre-arbitre, psychorigides et idéologues qu'ils sont, la possibilité de naïvement penser qu'ils votent pour qui ils veulent réellement.
Quant à nous, nous savons très bien que 2017 est très loin et que même si déjà il faut y songer et s'y préparer, ce n'est nullement en ce jour que l'on peut proposer des orientations tactiques. Nous savons aussi que parmi les deux objectifs phares, il faut que le premier, présence du Front National au second tour, soit atteint. Il nous faudra alors choisir celui que nous souhaitons voir affronter lors du second tour, et ainsi agir de tel sorte que le second larron en soit exclu. En ce jour, ce sont bien sur municipales et européennes de 2014 qui doivent monopoliser notre attention, élections dont j'ai déjà écrit qu'elles allaient se traduire par un raz de marais du Front National.
Alain Rebours http://www.voxnr.com/