Peste Noire, Peste Noire, La Mesnie Herlequin, 201
Quelle sauce nous a préparé Famine (pseudonyme du meneur du groupe) avec cet album éponyme ?
A la première écoute, comme d’habitude avec les derniers opus de Peste Noire, on trouve la sauce un peu indigeste. L’ensemble apparaitrait chaotique, quelques aigus troublent notre audition et les morceaux sont assez différents les uns, des autres. Trop, peut-être.
Mais un album de Peste Noire est comme une demoiselle un peu rétive, qui aurait gardé les valeurs d’antan, il faut prendre le temps de se familiariser avant d’espérer pouvoir pénétrer son intimité. Et après plusieurs écoutes, l’album me paraît tout à fait excellent. Je le trouve encore meilleur que L’ordure à l’Etat pur dont il reprend certains traits d'humour et les sonorités me font plus penser aux vieux PN, un peu de La Sanie des Siècles, beaucoup de Ballade contre lo Anemi Francor.
Famine ajoute quelques nouveautés ou poursuit certaines touches personnelles, un peu de champs féminin, des instruments anciens, du rap (sur Niquez vos villes) et des samples qui sont tout à fait clairs sur le gros doigt d’honneur ultra-nationaliste que balance le groupe. Certains parleraient surement de « quenelle auditive ». Pour être plus clair, l’introduction, Le Retour de la Peste, se compose d’extraits du grand congrès de lancement de la LVF (Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme) avec entre autre un extrait du très fameux discours de Jacques Doriot. Vient ensuite Le Démonarque dont les paroles sont inspirées d'une chanson de croisade de Gaucerant de Leidier. Véritable appel à se soulever contre les ennemis intérieurs de la France. On retrouve les références à la période médiévale, omniprésentes dans la plupart des albums du groupe. Quant au morceau « La Bêche et l’Epée contre l’Usurier », qui est le meilleur morceau de l’album et pour moi un des meilleurs du groupe, il nous berce avec les paroles de Joseph Darnand et du S.O.L. Les heures sombres sont décidément partout. Rarement un morceau m'aura donné autant de frisson. Les paroles sont absolument géniales et presque tragiques vers la fin:
"R'garde ma France
C'qu'elle est devnue
L'est toute rance
Depuis qu't'es rvnu :
Un hosto-zoo
Une psychiatrie
C'est tout c'qu'il en reste
De ma patrie...
Ma patrie."
Musicalement, l’album est très varié, certains morceaux sont décomposés, comme souvent chez PN, en plusieurs parties donnant l’impression d‘écouter des morceaux différents. Parfois cela peut entraîner quelques longueurs. L’album demeure plutôt dynamique avec quelques passages plus calmes, comme dans « Ode », morceau qui rend hommage entre autre à la Garde de Fer de Codreanu ou aux JONS de Primo de Rivera. Fraternité européenne bien illustrée par le chant en ukrainien de Saenko, du groupe Hate Forest. Famine n’a pas fait dans la demi mesure sur cet album. Le rap s’infiltre dans « Niquez vos villes », morceau qui déplore que nos villes soient devenues laides et le théâtre d’expression de foules bigarrées et de punks crasseux. L’autre morceau qui m’a semblé ressortir de l’album est « La Blonde » qui parle de la bière. D’aucuns considéreront que les paroles sont complètement débiles, personnellement je les trouve très amusantes. Cette blonde là est fidèle, pas chiante, signe de convivialité et ravivait déjà la bonne humeur chez nos ancêtres.
Quant aux visuels ils sont vraiment excellemment réalisés, le "digibook" est très richement décoré à l'or fin, un bel objet pour les collectionneurs. Ceux qui ne voudront pas verser 30 euros pourront toujours se consoler avec l'édition simple en noir et blanc pour "parasite social" à 8 euros. Pour ma part j'ai bien évidemment acquis le "digibook" et je ne me lasse pas de contempler les visuels.
Plus que jamais PN poursuit dans son style propre et Famine dans son univers bien à lui. Un bon CD qui ravira les adeptes du groupe, comme moi, mais qui risque de rebuter ceux qui ont déjà lâchés prises depuis quelques années. Ce sera peut-être une très bonne découverte pour d'autres. PN a très largement dépassé le Black Metal traditionnel pour créer une sorte de post Black Metal, medieval, paillard et nationaliste totalement assumé. Une évolution très intéressante, des influences musicales qui piochent dans l'intégralité du répertoire du groupe et des paroles qui traduisent bien qu'il serait temps de se réapproprier notre pays...