La nébuleuse terroriste connue sous le nom d’AQMI (« Al Qaïda au Maghreb islamique »), vient de désigner un nouvel ennemi prioritaire. Dans une vidéo de propagande d’une quarantaine de minutes diffusée, mi-septembre 2013, sur son site al Andalus, l’organisation terroriste dirigée par l’Algérien Abdelmalek Droukdel, attaque violemment le Maroc et ses institutions en appelant les jeunes Marocains à rejoindre le combat terroriste. AQMI a trouvé quelques porte-voix dans certains milieux marginaux marocains qui font leur fonds de commerce de ce genre d’événement et ne perdent jamais une occasion de tirer dans le dos de leur pays, et en Espagne où, par exemple, un journaliste spécialisé dans l’agitation anti-marocaine a complaisamment mis en ligne sur le site du journal el Pais la vidéo des terroristes incitant à commettre des attentats au Maroc.
Le choix du Maroc n’est pas fortuit. Le Royaume chérifien est l’Etat de la région le plus résolu et le plus crédible pour ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. Périodiquement, des cellules terroristes sont démantelées, la dernière en date, en août, tentait de recruter des volontaires susceptibles de rejoindre AQMI. Par ailleurs, le Maroc a une position très ferme dans la lutte contre les groupes terroristes au Sahel où sa détermination tranche avec l’ambiguïté de certains autres Etats de la région. Quand on sait que le Sahel est devenu, après l’Afghanistan, une base arrière de première importance pour AQMI, qui a réussi à y implanter des réseaux également actifs dans les pays avoisinants et en relation aussi bien avec les groupes maffieux des narcotrafiquants que des milices d’agitateurs comme le Polisario, on comprend mieux la stratégie d’AQMI visant à déstabiliser l’Etat qui est son adversaire le plus déterminé et le plus constant.
Il n’est pas sans intérêt de remarquer que les invectives anti-marocaines de la vidéo d’AQMI font étrangement écho aux insultes régulièrement propagées par les réseaux activistes gauchistes ou pro-iraniens qui ont vainement tenté de semer la perturbation au Maroc, par les pamphlets régulièrement publiés par des pamphlétaires français obsessionnellement anti-marocains ou encore par la propagande des séparatistes du Polisario et de leur généreux sponsor. Il est d’ailleurs notoire que les groupes terroristes sévissant dans la région sahélo-saharienne, AQMI et autre MUJAO, ont avec le Polisario des relations d’autant moins surprenantes que tous ont la même matrice algérienne.
En tout cas, le Maroc apparait bien comme la seule puissance crédible d’équilibre et de stabilisation dans cette partie du monde. C’est sans aucun doute la raison de la violence de vidéo d’AQMI qui en fait son ennemi numéro un. C’est pour la même raison que les pays qui –comme la France- souhaitent la paix et la stabilité au sud de la Méditerranée et sont résolument engagés dans le combat contre le terrorisme –notamment au Mali, doivent considérer le Royaume comme leur partenaire stratégique essentiel.
Charles SAINT-PROT, Directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques