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De la possibilité du Putsch

Putsch impossible ?

Aucune révolution dans l'Histoire n'a fonctionné sans un soutien militaire, mais c'est bien l'addition du peuple, ou plutôt des réseaux révolutionnaires, et des corps constitués, ou plutôt d'une partie de ces corps, qui qualifie, et qui permet, en bien ou en mal, la révolution. Cette "désobéissance" est une forme de putsch.

Dans l'idée d'une contre-révolution - d'une révolution de l'Ordre qui s'oppose au concept de révolution colorée -, l'élément "Bellatores" nous apparait comme un élément de réflexion inévitable à ne pas prendre par-dessus l'épaule.

Nous entendons des camarades rejeter, assez violemment d'ailleurs - et nous voulons dire par là sans plus d'étude que ce que le mot "Putsch" évoque de pouvoir étatique -, ce débat et cette perspective.
Si le putsch est impossible, la possibilité d'une guerre civile à moyen/long terme - ou de grosses perturbations du flux tendu qui entraineront des pillages et des destructions -, l'est beaucoup moins.

Dans cette configuration, à qui l'état fera-t-il appel si ce n'est à l'armée ? La loi martiale, même temporaire, contient en elle l'idée de prise de pouvoir du militaire sur le politique, et donc d'une forme de putsch. Nous pensons que certains réseaux à l'intérieur de l'armée "attendent" cette configuration de guerre civile, car au-delà de l'idée du putsch, il y a les conditions du putsch, or, nous savons, et les militaires le savent aussi, qu'un putsch n'est soutenu par le peuple que dans les deux cas où, 1 : il le demande, 2 : la situation telle qu'il le perçoit comme un acte libérateur, du moins nécessaire.

La quenelle, aussi bien cuisinée soit-elle, c'est bon une fois de temps en temps, mais tous les jours, ça devient indigeste... En attendant, les quenelles que les corps constitués nous servent, c'est un putsch symbolique, c'est en tout cas les prémices d'une défiance annoncée.

Nous pensons que la question n'est pas "De la possibilité du Putsch" ou de son impossibilité, que d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard, l'armée interviendra et/ou aura de toutes façons un rôle a jouer. Voilà où se place la véritable question que soulève "Putsch" de Vincent Vauclin : de quel côté sera l'armée ? Est-il possible de la rallier à notre cause nationaliste et anticapitaliste ? Et si oui, comment ?
Ne pas penser le putsch dans une démarche authentiquement révolutionnaire aujourd'hui, c'est mettre la poussière historique sous un tapis idéologique.

Faire semblant de ne pas comprendre la question hautement logistique et pragmatique que pose "Putsch", nous semble être particulièrement incapacitant, sans doute une façon de reculer le problème, de reculer sans cesse le moment où nous devrons prendre nos responsabilités, ce qui est humain, ça n'est pas pour rien si cette idée de putsch, de désobéissance, est actuellement, sans doute inconsciemment, tournée en dérision, ou en tout cas, ne sert qu'à l'humour et à la détente de la "dissidence".

L’Évitement n'est pas la fuite.

Soit nous prenons ce thème au sérieux, soit nous continuons d'en rire, soit nous le rejetons, mais dans ce cas précis nous expliquerons à nos camarades comment nous combattrons l'armée physiquement puisque nous décidons de ne pas nous battre intellectuellement pour lui faire comprendre son intérêt et l'honneur, historique, que la grande muette aurait de pencher de notre côté quand ça sera le moment, et d'ouvrir les portes des couloirs Élyséens ? Qui ne dit mot, consent.
Le défi de rallier le potentiel dissident des corps constitués à notre combat est-il hors sujet ou est-ce exactement tout le sujet ?

Source: L'Heure Asie

Sur le même sujet:
- Chronique de Putsch, de Vincent Vauclin

- Il n'y aura pas de Putsch, un texte de Guillaume Lenormand

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