Près d’une centaine de députés conservateurs britanniques demandent à David Cameron que la chambre des Communes du Parlement du Royaume-Uni puisse mettre son veto à toute législation européenne existante et future, rapporte le Sunday Telegraph.
« Nous vous appelons à [...] faire de l’idée d’un veto national sur les lois actuelles et futures de l’Union européenne, une réalité », écrivent 95 députés au premier ministre britannique, de nouveau pressé par son aile droite de durcir sa position vis-à-vis de l’UE. Ce veto, qui nécessiterait l’adoption d’une loi par les parlementaires britanniques, « permettrait au Parlement [de Westminster] de ne pas appliquer la législation européenne quand il en est de notre intérêt national », ajoutent-ils.
Actuellement, le Parlement britannique n’a pas de droit de veto automatique sur les lois européennes, et le premier ministre ne peut utiliser de veto que sur des sujets très sensibles, comme la défense et le budget de l’UE. Peu de temps après son élection en 2010, M. Cameron avait cependant mis en place « un verrou législatif » rendant obligatoire le recours à un référendum à chaque future velléité d’abandon de prérogatives au profit de Bruxelles.
Downing Street a réagi dimanche à la lettre des députés en assurant que le premier ministre allait « étudier de près cette idée. Mais nous avons besoin de savoir ce que cela signifierait sur le plan pratique ». « Cependant, a poursuivi un porte-parole de M. Cameron, si des Parlements nationaux rejetaient régulièrement et unilatéralement des lois européennes, le marché unique ne fonctionnerait pas. »
EUROSCEPTIQUES FRUSTRÉS, UKIP EN HAUSSE
La lettre des députés traduit la frustration des eurosceptiques dans le camp du premier ministre sur le dossier européen, alors même que M. Cameron s’est engagé, sous la pression précisément de cette aile, de renégocier les relations entre Londres et Bruxelles et d’organiser d’ici à 2017 un référendum sur une sortie éventuelle du Royaume-Uni de l’UE. Pour que ce référendum soit organisé, il faudra cependant que les conservateurs gagnent les élections générales prévues en 2015. M. Cameron avait aussi fait cette promesse dans un contexte de montée en puissance du parti populiste et antieuropéen UKIP à l’approche des élections européennes de 2014.
Par ailleurs, le ministre du travail britannique, le conservateur Iain Duncan Smith, a formulé le souhait, dans le Sunday Times, que les immigrés issus de l’Union européenne et installés au Royaume-Uni attendent deux ans, et non plus trois mois, avant de pouvoir être éligibles aux prestations sociales. Le Royaume-Uni devrait leur demander de « démontrer qu’ils s’engagent vis-à-vis de ce pays [...], travaillent et contribuent » à l’économie, a-t-il estimé dans une interview au journal.
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