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Certaines banques européennes n’ont pas d’avenir

Danièle Nouy, la nouvelle responsable de la régulation des banques européennes, ne donne pas dans la langue de bois. Dans sa première interview depuis son entrée en fonction à Francfort, elle explique au Financial Times s’apprêter à mener une évaluation de la santé des banques européennes sans pitié.

L’ancienne haut fonctionnaire de la Banque de France reconnaît que, pour être crédibles auprès des investisseurs internationaux, les examinateurs de la Banque centrale européenne (BCE) ne pourront qualifier toutes les banques participantes à la série d’examens qui se déroulera cette année. Elle admet juste «ne pas savoir exactement combien de banques devront échouer» pour que les marchés soit rassurés sur la qualité de l’audit.

Ces examens se dérouleront en deux temps: d’abord une revue des actifs détenus dans les bilans au printemps, puis à l’automne des tests de résistance - stress tests - à des scénarios économiques adverses. Les résultats seront connus en novembre, au même moment où la BCE assumera sa nouvelle fonction de superviseur direct des grandes banques européennes. Cette mission ainsi que l’organisation des tests a été confiée à une émanation de la BCE, le Mécanisme de supervision unique (MSU), présidé par Danièle Nouy. La supervision unique européenne est l’un des trois piliers de l’Union bancaire, le grand projet de l’Europe pour solder les années de crise financière.

«Certaines banques n’ont pas d’avenir»

Danièle Nouy reconnaît que l’ensemble des banques du Vieux Continent ont fait des efforts considérables depuis l’éclatement de la crise financière afin de consolider leurs bilans. Le ratio de solvabilité médian des établissements (rapport entre fonds propres durs et total du bilan) atteint ainsi 11,2% à fin juin 2013, soit quatre points de plus qu’en 2008.

Danièle Nouy, qui se concentrait jusqu’ici sur la surveillance des banques hexagonales, entend néanmoins détricoter les liens qui unissaient traditionnellement les banques aux États qui cherchaient à sauver à tout prix les établissements en difficulté. «Nous devons admettre que certaines banques n’ont pas d’avenir», assume ainsi Danièle Nouy.

Dans ce contexte, le grand jeu d’ici novembre sera pour les observateurs de spéculer sur le nom des banques qui ne passeront pas les tests de la BCE. Quelques milliers de personnes travaillant sur le projet, il sera difficile pour la BCE d’éviter les fuites, qui devraient alimenter les rumeurs. D’ici là, les analystes occupent le terrain. À tour de rôle, ils dévoilent leur perception des maillons faibles du système bancaire européen.

Pressions politiques en Allemagne

La dernière étude sérieuse en date est celle de Davide Serra, le directeur du fonds alternatif Algebris, par ailleurs conseiller de l’État britannique sur les questions bancaires. Il estime qu’il manque 50 milliards d’euros de capital à l’ensemble des banques européennes. Selon lui, l’Allemagne, à la tête du «pire secteur bancaire au monde», ne devrait pas sortir indemne de l’évaluation. Le financier table sur le recalage de trois ou quatre de ses banques régionales, les Landesbanken.

«Le pays d’où j’attends le plus de mauvaises nouvelles est celui qui est réputé le plus fort, et qui n’a pas été scruté de près», affirme en effet Davide Serra. Il accuse le régulateur allemand, la BaFin, de s’être laissé influencer au fil des années par les pressions politiques. Au-delà du cas allemand, le financier pointe du doigt la faible capitalisation des établissements portugais et grecs.

Source : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/02/10/20002-20140210ARTFIG00139-certaines-banques-europeennes-n-ont-pas-d8216avenir.php

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