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Municipales : que reste-t-il de la souveraineté du peuple ?

Michel Pinton revient, pour Liberté politique, sur l'évolution récente des élections municipales :

"En glissant un bulletin dans l’enveloppe officielle, nous acceptons de nous soumettre à une contrainte qui est si bien entrée dans les mœurs qu’elle nous paraît naturelle. Mais elle ne va pas de soi dans son principe : nous limitons notre liberté de citoyens au choix d’une liste de noms dont nous ne pouvons changer ni la composition ni l’ordre de présentation. (...)

Il n’en a pas toujours été ainsi. Jusqu’il y a trente ans, les [électeurs] pouvaient rayer les noms des candidats qui leur paraissaient indignes de la charge, composer l’assemblée communale selon leur propre idée par la méthode du « panachage » des listes rivales et même ajouter les noms de personnes qui n’avaient pas fait acte de candidature. (...)

Ce n’est pas tout. Les listes qui nous sont proposées sont toutes construites selon le principe dit du millefeuille : après un homme vient une femme et réciproquement. (...) On aurait pu penser que les électeurs — et plus encore les électrices — de chaque collectivité locale étaient plus qualifiés que quiconque pour décider de la place à confier aux candidates dans les affaires municipales. (...) À nouveau notre liberté de citoyen est sévèrement bornée.

Enfin, les lecteurs de Liberté politique qui s’intéresseront aux conséquences de leurs votes, constateront, dans les semaines qui viennent, que le verdict des électeurs n’aura pas changé grand-chose au cours de la vie dans leurs communes. S’ils cherchent à comprendre pourquoi, ils apprendront que les décisions importantes et les options essentielles se prennent aujourd’hui dans d’autres instances qui portent les noms anodins de « communautés de communes » ou « communautés urbaines » ou autres. La distribution des responsabilités y est obscure, le contrôle des électeurs inexistant et le lien avec les administrés si mou qu’il répond rarement aux sollicitations. (...)

Qui recueille la puissance politique qui nous est retirée ? Je le résumerai en un mot : des initiés. Parfois ceux-ci sont des politiciens malins qui ont compris que ce système leur permettait de mieux asseoir leur pouvoir et leur influence ; parfois, des technocrates irresponsables mais persuadés de mieux savoir que quiconque où est le bien commun ; parfois encore des groupes de pression très minoritaires mais astucieusement placés ; le plus souvent, une coalition de ces trois familles. Elles ont le trait commun de se méfier de la liberté citoyenne ; elles la repoussent à leur profit dans des canaux le plus étroit possible. (...)"

Louise Tudy

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