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Faire sa révolution intérieure :

Nous pourrions aller plus loin en constatant que la disparition du respect, de la courtoisie, du service, de l’éducation, de la tenue, sont les conséquences tardives de ce mal profond qui gangrène nos vies communautaires détruites. « Ce qui avait été, au temps de Voltaire, le triomphe de l’esprit dénigrant et ironique, attaquant néanmoins toujours sur le terrain des idées, devient désormais une organisation mécanique et froidement calculée pour servir des intérêts.» (M-M. Martin)

Ce nouveau mécanisme de pensée amènera les français à agir en opposition avec la pensée de leur père. On est loin de tout complot ourdi par des loges mais plutôt d’un état d’esprit sur lequel les loges bâtiront et dirigeront de nouvelles idées, réflexes et systèmes politiques. La dégradation de la pensée chrétienne d’Occident commença à fléchir bien avant l’arrivée des loges, que l’on situe vers 1715-1721. Ces sociétés de pensée se sont multipliées parce que l’esprit du temps leur était favorable et cela correspondait aux attentes de l’opinion publique d’alors. Ces sociétés de pensée, loges, clubs, cafés, salons, structureront ces «déviances» devenant attrayantes et feront force de lois auprès du peuple qui les accepte parce qu’en fait, il en est l’initiateur. Ces idées fausses, parce que corrompus par le mercantilisme naissant, ont contaminé, telle une maladie ce rythme évolutif, détourné du sens naturel, social et traditionnel du monde médiéval : « La psychologie même de notre peuple en a été transformée… » (M-M. Martin).

Ces idées dites « nouvelles », furent le fruit du développement vicié de la pensée, contraire à l’élévation, la grandeur d’esprit et aux valeurs de nos pères. C’est ainsi que les organisations qui détruisent la France, bénéficient d’un silence, voire d’une approbation populaire empêchant toute organisation saine désirant reprendre les rênes de notre destinée. « Il est frappant que, pendant plusieurs siècles, les doctrines subversives s’étaient heurtées chez nous à la monumentale solidité de la société de l’Ancien Régime, avec ses familles centrées sur la maison, bien quasi immortel dominant les passions fluctuantes des individus ; avec ses professions organisées à partir de la notion d’intérêt commun entre employeurs et employés, du respect, aussi, d’idéal professionnel transcendant la notion de bas profit ; avec son organisation politique, héritière à la fois de Rome, gardienne du Droit, et de la chevalerie médiévale exaltant les notions de service et de fidélité... » (M-M. Martin).

Bref, lorsque les élites démissionnent, la société se dirige alors, vers ses bas instincts qui mènent les peuples à la mort, c’est-à-dire, à l’auto destruction de toute société policée. On met en place des lois antisociales et antinaturelles qui détruisent toute vie organisée, alors que d’autres lois pourraient fleurirent et prospérer. Ce fut le cas avec les libertés (républiques) multiples qui garnissaient jadis, notre terre de France. La perte de repères engendre les idées fausses qui amènent une perversion de la pensée. Cela entraîne des idées floues, inexactes, laissant libre cours aux pulsions qui ne sont plus contrariés par l’apprentissage dans une vie communautaire, un enseignement et des réflexes éducatifs cohérents. Celles-ci correspondent à une demande, une mode, une volonté. « Après 1789, la société se désagrège, de façon très peu apparente d’abord, puis à partir de 1860 de manière frappante... Les doctrines ne se heurteront donc plus au rempart d’un ordre quasi intangible, mais viendront accélérer une anarchie qui aboutira à la véritable dissolution étalée aujourd’hui sous nos yeux. » (M-M. Martin) D’où un échec cuisant pour des partisans de la tradition qui ne pourront aller contre ces nouveautés, tant qu’ils n’ont plus le consensus populaire. « L’obscurcissement du monde vient de l’atrophie puis de la cécité spirituelle des hommes » (C. Levalois).

Ce problème existe depuis la nuit des temps, il est dans l’homme. Le comportement extérieur de tout individu reflète l’âme intérieure. Le peuple est consentant à son malheur, comme « les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent » disait Rivarol. Si les loges prolifèrent, si l’anti-France prospère, c’est que le corps social est malade. Les bactéries se multiplient sur un corps en décomposition. Pourtant s’il existait encore le « bon sens » populaire de jadis, toute tentative de pénétration et d’implantation seraient vouées à l’échec dans une société saine, composée d’élites libres et responsables, protectrices du corps social. Nous ne pouvons soigner une maladie sans en attaquer les causes. « Le processus de cette dissolution aura été de pair avec l’influence de plus en plus importante de la bourgeoisie d’affaires, grande triomphatrice de 1789, à la fois contre le pouvoir royal, contre la noblesse terrienne et contre le peuple lui-même. Au lendemain de la Grande Révolution, seule une certaine partie de la classe bourgeoise vit restaurer et même accroître ses privilèges : la noblesse et le clergé avaient perdu les leurs ; le peuple était blessé à mort par la suppression des corporations et des autonomies locales ou provinciales. La haute bourgeoisie, au contraire, a conquis en 1789 cette place qu’elle avait cherché pendant si longtemps à arracher aux autres privilégiés ; de plus, elle a institué dans les assemblées révolutionnaires, un système électoral donnant prépondérance au pouvoir de l’argent (elle affirmera ce système, dans toutes les Assemblées de la Restauration, où le suffrage cen­sitaire consacrera la suprématie des détenteurs de biens). Grisée par son pouvoir grandissant, la bourgeoisie d’argent voit bientôt dans la monarchie le seul ennemi qui défende l’intérêt général contre ses intérêts particuliers ; les débuts du XIXe siècle sont remplis par ce conflit entre le monde de la finance et une autorité royale héroïquement accrochée pour la dernière fois à la grande tâche capétienne : la défense de la nation contre les excès des féodalités … Et c’est l’argent, prenant une place primordiale dans la vie du pays, qui va pervertir une partie de l’aristocratie, après avoir fait, de la haute bourgeoisie d’Ancien Régime, une caste plus implacable que celle des tyrans de la société antique : c’est l’argent qui enfin, un jour, arrachera le peuple lui-même à ses traditions séculaires de respect du travail et de l’économie, à sa désinvolture moqueuse, à son mépris joyeux envers les forces matérielles, pour faire naître un troupeau sans réaction devant la mainmise de l’Etat parce qu’il aura été préalablement annihilé par le goût du confort. » » (M-M. Martin)

Le peuple de France nage dans l’hédonisme, le subjectivisme, bref une superficialité qui le mène vers le néant. Pourquoi être contre le socialisme si au préalable on ne détruit pas la racine du mal, qui est le libéralisme ? Allons-nous reprocher à l’Islam ses progrès alors que nous avons laissé un vide spirituel, déserté nos Eglises et renié notre foi ? Pourquoi avons-nous abandonné la foi de nos ancêtres et suivi ce chemin qui nous conduit vers l’abîme ?

A suivre... Frédéric Winkler

http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/etre-royaliste/1340-faire-sa-revolution-interieure-

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