Lu ici :
"[...] La lecture communément faite de la loi de 1905 vise à exclure toute visibilité de la religion. Petit à petit, la laïcité est devenue l’athéisme, ce qui est un contresens. Il existe une différence entre séparer l’État de la religion, qui relèverait alors de la sphère privée alors que l’État et ses institutions sont publics, et vouloir ôter toute image de la religion et la loi de 1905 stipule précisément dès son premier article que « la République assure la liberté de conscience » et qu’elle « garantit le libre exercice des cultes », donc de l’intégralité des cultes, sauf en cas de trouble à l’ordre public ou de dérive pouvant mettre en danger autrui.
La dérive de la laïcité en athéisme ne se voit pas uniquement au sujet des cantines où certains veulent retirer les plats halal, casher et le poisson du vendredi, mais aussi lors des processions, ou au cours des intentions de prière, comme la prière universelle du 15 août 2012 où des personnalités publiques ont parfois même demandé l’annulation d’une prière touchant à un fait de société. Il s’agit là pourtant d’une intrusion de l’État dans la dimension privée qu’est la religion au risque d’aller contre la loi de 1905.En effet, depuis la séparation de l’Église et de l’État, ce dernier ne peut demander un droit de regard sur le Culte, excepté pour des raisons de sécurité.
Le point souligné par cet article montre que la restauration scolaire n’est que la partie visible d’un iceberg. Les enfants ont suffisamment de caractère pour ne pas manger ce qu’ils ne souhaitent pas manger, mais cela souligne l’importance de la laïcité en France à ce jour. Une importance grandissante qui vise à séparer tout à fait le privé du public, en oubliant que l’homme n’est pas un être privé ou public, mais que ces deux domaines font partie de sa vie. Il est alors malaisé de mettre en valeur un équilibre entre vie personnelle et relations publiques sans tenter un compromis qui se heurte nécessairement à l’un ou l’autre de ces composants.
La difficulté que rencontre celui qui souhaite mettre en place la laïcité explique les dérives de cette dernière. Il est bien plus aisé d’interdire que de chercher un équilibre, même si cette interdiction ne garantit plus les libertés individuelles et omet la duplicité de l’homme. Même au cœur de l’isoloir, l’homme est tant le citoyen que l’être de conviction. Il n’y a, en aucune façon, deux êtres qui s’opposent, mais un être fait de différentes sphères."