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"Certes, la loi est passée mais nous serons là jusqu'à son abrogation"

Près de 170 lecteurs du Monde.fr ont répondu à l'appel à témoignages lancé mercredi 23 avril à destination des personnes qui avaient manifesté contre la loi Taubira. Le Monde en publie une sélection. Extraits :

«Dernièrement, je me suis présenté sur une liste électorale pour les élections municipales du mois de mars en signant la charte de La Manif pour tous à destination des futurs nouveaux élus potentiels. Dès le mois de septembre, je compte rejoindre le réseau Vigi Gender qui surveille les dérives de l'éducation nationale en matière d'inculcation forcée de la théorie du genre chez nos enfants (ma fille entre en effet en maternelle à la rentrée prochaine). Non homophobe mais défendant la famille telle qu'elle est et doit être, je continuerai à demander l'abrogation de la loi Taubira mais aussi à combattre la théorie du genre et le dangereux lobby LGBT. »

« J'ai participé à la Manif pour tous. J'ai arrêté de défiler après le vote de la loi,et j'espère qu'un changement de majorité abrogera ce que j'estime être une absurdité, mais je ne me fais pas d'illusions sur les promesses des uns et des autres. Nous avons été déçus de voir des politiciens haranguer la foule, pour ensuite déclarer, la promulgation venue, qu'ils n'avaient jamais rien eu contre cette loi. [...]

Depuis La Manif pour tous, je me suis engagé en politique, et avec des amis cathos de mon école, nous nous retrouvons beaucoup plus, notamment pour parler politique, et nous formons un groupe plus soudé, notamment à cause de la violence dont ont été capables certains « pro » (...). Je pense que La Manif pour tous a été pour beaucoup de jeunes comme moi un déclic qui nous a permis de constater que la politique de l'autruche n'était pas une bonne stratégie et qu'il ne fallait pas s'étonner si, ensuite, la société ne nous prenait pas en compte. »

 « Je garde de ce mouvement social le souvenir d'un mouvement pacifique, joyeux, déterminé et bienveillant. J'ai eu à l'époque une grande surprise quant au décalage entre le traitement médiatique qui a été fait de l'événement, et la réalité du terrain, de l'intérieur des manifestations. J'ai découvert le manque d'objectivité et le parti pris des grands médias nationaux. J'ai aussi été stupéfait de la fermeture et du manque d'écoute du gouvernement en place, des mensonges éhontés de certains ministres. »

«Oui, un peuple s'est levé que l'on n'attendait pas et je suis fière d'en faire partie. Croire que ce mouvement est éphémère est une erreur. Dix-huit mois de manifestations, ce n'est pas rien ! Toutes ces manifs ont eu pour effet de créer des liens solides entre nous et d'éveiller en nos cœurs un élan de solidarité et de citoyenneté qui font que nous nous impliquons à présent dans la société et que nous nous sentons concernés par les questions politiques.Je me suis ainsi engagée dans des associations. Certes, la loi est passée mais nous serons là jusqu'à son abrogation. Une flamme s'est ravivée en chacun de nous qui ne s'éteindra pas. C'est sans doute cela qui fait notre force. »

« Militant UMP et engagé contre la loi Taubira, cette mobilisation a été l'une des plus importantes des trente dernières années.Elle a permis l'émergence d'un “peuple de droite” qui s'est longtemps replié sur lui-même. Cet engagement a renforcé le devoir d'exigence des électeurs de droite vis-à-vis de leurs candidats. Ces derniers sont dorénavant obligés de clarifier leurs positions sur les sujets de société avant chaque scrutin. En 2017, l'abrogation du mariage homosexuel devra être présent dans le programme du candidat de la droite parlementaire sous peine de voir l'extrême droite rafler la mise. »

"Dans le même temps, je suis devenue Sentinelle de la place Vendôme : j'ai été par deux fois confrontée à la violence des gendarmes et j'ai fait l'objet d'un contrôle d'identité et d'un interrogatoire sur le mouvement. Mais cela ne m'a pas découragé. Volontaire pour la manifestation du 2 février 2014, j'ai ensuite été contactée par le secteur de Paris de la Manif Pour Tous : j'ai donc appelé une centaine d'élus, dans le cadre des municipales, pour vérifier leur signature de la Charte des municipales. Après les élections, j'ai également vérifié si ces élus étaient ou non élus. Voilà ce qu'est devenu mon engagement après 18 mois de mobilisation. Et cela ne s'arrêtera pas là ! »

«Un an après, je reste toujours aussi déterminé à faire abroger cette loiet toutes celles qui ne vont pas tarder à arriver sur le tapis comme la PMA, les mères porteuses, la promotion du “gender”, etc... La seule chose de bénéfique dans cette loi (si je dois y voir quelque chose de bénéfique), c'est le fait qu'elle m'a décidé à m'intéresser encore plus qu'avant à la politique et à commencer à m'impliquer sérieusement dans ce domaine.Peut-être les prochaines législatives... En attendant, dès que je peux, et ce malgré mon emploi du temps chargé, je participe aux actions des sentinelles. »

« Mon engagement ne s'est pas tari, et manifester contre une loi ne me dérange pas, fusse-t-elle en préparation, ou déjà votée depuis un an ou cent ans. Mes espérances sont grandes, nous avons réalisé une formidable prise de conscience dans la société. Aujourd'hui, beaucoup de gens reconnaissent qu'un enfant a besoin d'un père et d'une mère, et que le priver d'un papa ou d'une maman à sa naissance relève d'une méconnaissance de ses besoins, d'une négation de son humanité et d'un grand égoïsme. J'espère donc que cette loi soit supprimée par cette majorité ou une autre, et que le mariage reste ce qu'il a toujours été, l'union d'un homme et d'une femme en vue de la fondation d'une famille (livret de famille), que l'on donne aux homos le droit de payer moins d'impôts ne me dérange pas. Aujourd'hui, je vote FN sans scrupule, moi qui votais UMP il y a encore deux ans, car c'est le seul parti qui propose de supprimer cette loi. »

Michel Janva

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