De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 vérités :
"Mardi 22 avril, une jeune femme a été agressée (elle été frappée et a subi des attouchements sexuels) dans le métro lillois par un individu ivre. [...] Ce qui est révélateur dans ce « fait divers », c’est que la scène s’est produite devant plusieurs usagers du métro et qu’aucun n’a bougé, alors que l’agression a duré une bonne demi-heure. Une enquête est même ouverte pour « non assistance à personne en danger ». Mais c’est tout de même se moquer du monde que de faire porter sur les spectateurs la responsabilité de l’agression. La vraie responsabilité, elle porte clairement, en premier lieu, sur ce beau spécimen de la « diversité », violent et méprisant nos femmes et nos lois. Et elle porte, en second lieu (et c’est plus grave), sur l’État français. Depuis des années, on nous répète à longueur de colonnes et de reportages que l’insécurité, c’est principalement un « sentiment » ne correspondant à aucune réalité précise. On nous explique en long et en large que l’insécurité, c’est principalement l’insécurité routière – les ministres de l’Intérieur successifs se gargarisant de leurs mirifiques succès dans ce domaine, pour mieux faire oublier et le racket anti-automobilistes et le fiasco complet dans la lutte contre la délinquance. Il est sûr qu’il est plus facile de lutter contre les honnêtes gens que contre les voyous. [...]
Et, surtout, on ne peut pas à la fois condamner des personnes qui ne bougent pas… et condamner (souvent plus sévèrement) des personnes qui se défendent et prennent les choses en main, comme le bijoutier de Nice ou le buraliste de Marignane. L’apathie des spectateurs, c’est d’abord la conséquence de l’espèce de criminalisation de la légitime défense. Dans l’état actuel de la loi et de la jurisprudence, il était plus « rationnel » de ne pas bouger. Je ne dis pas que c’est une attitude honorable; mais j’affirme que c’est une attitude, hélas, parfaitement compréhensible. Il est urgent de réarmer moralement les Français. Non, il n’est pas criminel de refuser d’accueillir sur notre sol des personnes qui viennent y perpétrer toutes sortes de méfaits. Non, la « justice sociale » n’exige absolument pas de traiter « également » les voyous et les honnêtes gens. Non, la légitime défense n’est pas criminogène et mortifère. Elle est simplement l’attitude saine et normale d’une personne qui aime la vie, et qui préfère ses proches à ses lointains. Si « non assistance à personne en danger » il y a, dans cette sordide agression lilloise, elle est, bien sûr, le fait des usagers. Mais elle est, bien plus encore, le fait des pouvoirs publics qui n’ont cessé d’encourager les prédateurs en les victimisant et de décourager la légitime défense en en faisant le crime par excellence. C’est l’État-providence lui-même qui est responsable de cet avachissement moral des Français. À force de tout attendre de l’État, nos concitoyens ne se prennent plus en main. C’est vrai de l’assistanat en matière économique. C’était vrai aussi de la canicule de 2003, où tant de familles avaient « oublié » leurs anciens. Simplement parce que l’État-providence était supposé être là pour les dispenser de ce devoir pesant ! À force de tout attendre de l’État, non seulement nous sommes en faillite, mais nous avons aussi cessé d’être une société. C’est-à-dire que l’État-providence nous a conduits à la loi de la jungle. Et en nous faisant payer la facture !"