Plus volatil que l’air, l’information est perméable, modulable et, plus encore, malléable. Qu’elle se nourrisse de témoignages, de récits écrits ou oraux, elle est à la source de l’histoire, de la vérité et du mensonge. Et que vaut la vérité quand le menteur la met lui-même en scène ? Telle pourrait être la question philosophique qui se dégage immédiatement à la lecture de cet instructif ouvrage de Patrick Pesnot.
Après Les grands mensonges de l’histoire paru en 2013, l’auteur récidive sur un thème analogue : on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes, et ce que l’on croit être la vérité historique ne l’est pas forcément. Ainsi apprend-on comment les Américains ont justifié leur guerre en Irak (2003) avec la complicité des… Italiens ; comment la CIA a aidé Staline à se débarrasser des dirigeants d’États frères qui lui faisaient de l’ombre ; comment les rédacteurs de la Bible auraient emprunté à la légende mésopotamienne du roi Sargon pour écrire l’enfance de Moïse ; comment les Alliés ont failli ne pas débarquer le 6 juin 1944 ; comment l’incendiaire du Reichstag en 1933, Marinus van der Lubbe, aurait été manipulé et aurait donc vraiment commis cet attentat que Herman Göring présenta comme le « début de la révolte communiste », etc.
Si beaucoup de questions restent encore en suspens, il n’en demeure pas moins que l’ouvrage, très documenté, très accessible et pédagogique, reste passionnant. Entre machiavélisme, manipulations, intoxications, fabrications de preuves et désinformation, il délivre des histoires dignes des grands récits d’espionnage. Un livre captivant sous toutes ses formes.
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