Les énormes écarts constatés d’un pays à l’autre auraient dû conduire à admettre que l’euro ne pouvait pas être considéré comme une monnaie unique.
Comme l’écrit Jean Goychman (gaulliste historique et fils d’un Compagnon de la Libération), dans une tribune parue en février dernier, l’euro mérite un « zéro pointé » car c’est une de ces idées fumeuses qui semblaient intéressantes sur le papier mais qui s’avère, à l’épreuve des faits, une utopie euro-socialiste de plus.
Dans le cas présent, c’est évidemment un échec absolument total. Monsieur Goychman explique pourquoi. C’est un peu technique, mais je vais essayer de résumer son article sans trahir sa pensée pour bien faire comprendre l’extrême dangerosité de ce remède pire que le mal.
La tare initiale de l’euro est liée à l’absence de ce que l’économiste Robert Mundell théorisait, dans les années 60, à propos de ce qu’il appelait « une zone monétaire optimale », c’est-à-dire la capacité qu’ont certains pays de pouvoir (éventuellement) se regrouper pour adopter la même monnaie, autrement dit : être relativement homogènes entre eux (structure des coûts de production, impôts des sociétés, charges des entreprises, protection sociale, coûts des financements, etc.).
Les critères essentiels pour réussir ce type de regroupement sont la diversification des productions, une langue commune, des taux d’inflation presque identiques et des tailles de pays comparables, situés en outre à des distances raisonnables. On voit bien, ici, qu’aucun de ces critères n’est réuni, spécialement pas la langue commune (25 langues parlées dans l’Union européenne !). À part la diversification des productions (à 28, le contraire serait invraisemblable), aucun des autres critères listés n’est présent.