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Éducation nationale : la maison n'est pas tenue !

Le ministère publie un document qui oriente l'enseignement à l'école primaire et au collège. Et qui fait peur.

Mardi 10 juin, la démission surprise d'Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes (CSP), a éclipsé la publication par le ministère de l'Éducation nationale du "socle commun de connaissances, de compétences et de culture". C'est dommage, car ce document, qui pose les fondations de la nouvelle politique d'éducation, de l'école primaire à la fin du collège, a de quoi inquiéter.

Le "socle" est une sorte de "smic" de ce que doivent savoir les élèves en sortant de 3e. Il est né du grand débat sur l'école lancé par Jacques Chirac au début de son second mandat et a été instauré par la loi Fillon de 2005. Il évoque non seulement les connaissances, pierre angulaire de l'instruction, mais aussi les compétences, notion plus floue qui rappelle le catéchisme pédagogiste selon lequel les élèves doivent construire leurs propres savoirs. François Fillon et son équipe avaient alors réussi à limiter les dégâts, en maintenant l'apprentissage des contenus. Avec ce nouveau texte, il y a de quoi s'inquiéter, puisqu'il précède, donc inspire la rédaction des futurs programmes scolaires.

Bons sentiments et langue de bois 

Ce document de 22 pages regorge de bons sentiments, de nobles intentions, de généralités et de langue de bois. Mais de la transmission des savoirs, il n'est guère question. "L'école obligatoire ne peut pas seulement apprendre aux élèves à lire, écrire et compter", prévient le communiqué du ministère qui l'accompagne. Étrange formulation ! Car il faudrait quand même commencer par savoir lire, écrire et compter. Et c'est loin d'être le cas. Un enfant sur sept se trouve en difficulté sérieuse de lecture en 6e.  

Le nouveau "socle" fait pourtant fi du français comme discipline à part entière, préférant s'intéresser aux "langages", qui "sont à la fois des objets de savoir et des outils, toutes les disciplines contribuent à leur acquisition". On n'est pas loin du fameux "référentiel bondissant" ! Les maths ? Intégrées, désormais, dans "l'observation et la compréhension du monde". Ils ne sont pourtant pas nombreux, ceux qui ont découvert des théorèmes par eux-mêmes ! Mais avec le socle, l'enfant devient une sorte de chercheur en herbe : "Il a compris que les mathématiques se nourrissent des questions posées par les autres domaines de connaissances et les nourrissent en retour."

Selon ce nouveau "socle", l'élève est non seulement un futur Einstein, mais aussi un Picasso et un Rimbaud en devenir. Il "exprime ses sensations et ses émotions par des productions littéraires et artistiques, et pratique, sous des formes diverses, la fonction poétique du langage". Et, à l'arrivée, il "a construit de la sorte une citoyenneté critique et partagée, ouverte à l'altérité". Au bout des 22 pages de lecture, une question demeure : qui tient les clés de la maison qui a produit un tel texte ?

Source http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/education-nationale-la-maison-n-est-pas-tenue-11-06-2014-1834496_2134.php

http://www.oragesdacier.info/

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