Le Front national s'est trouvé un nouveau combat. Un collectif "Non au défilé des troupes algériennes le 14 juillet 2014" est en cours de création au sein du parti d'extrême-droite, avec le député Gilbert Collard et le vice-président du FN Louis Aliot, afin de s'opposer à l'invitation de l'armée algérienne le 14 juillet.
Pour la première fois cette année, l'Algérie participera aux cérémonies du 14 juillet. Trois militaires algériens seront présents lors d'une animation initiale sur la place de la Concorde, mais "il n'y aura pas de défilé", précise-t-on au ministère de l'Intérieur. "80 autres pays ayant participé à la première guerre mondiale ont également été invités cette année par le président de la République", ajoute-t-on dans l'entourage du secrétaire d'État aux anciens combattants, Kader Arif.
"Problème politique et problème moral grave"
"Cette présence militaire honteuse sur le sol français est une provocation indigne et le signe d'un très grand mépris pour tous les morts, disparus ou suppliciés victimes de cette armée", déplorent dans un communiqué les deux responsables frontistes ainsi que Mohammed Bellebou, conseiller municipal FN de Perpignan et président d'une association "France Harkis".
D'après eux, "la présence de l'armée nationale algérienne pose un problème politique et un problème moral grave". "Nous appelons donc à la création d'un collectif du 'Non au défilé des troupes algériennes le 14 juillet 2014' qui rassemblera des organisations patriotiques, d'anciens combattants, de harkis et de rapatriés afin d'organiser la contestation face à cette infamie !", écrivent-t-ils.
Le gouvernement se "réjouit" de la présence de l'Algérie
De son côté, le ministère de la Défense se "réjouit" de la participation de l'armée algérienne le 14 juillet. "C'est une preuve que nous sommes rentrés dans une phase pacifiée avec l'Algérie", y explique-t-on. Jean-Yves Le Drian, qui s'est rendu en Algérie le 20 mai, "s'est fait confirmer par les autorités algériennes leur volonté historique d'y participer", dit-on également.
Pour l'entourage de Kader Arif, on souligne qu'il est important de rappeler le contexte historique : "173.000 combattants qui habitaient l'Algérie sans distinction de confession sont venus combattre (pendant la guerre 14-18), 23.000 ont été tués (...) la France reconnaît le sacrifice de leurs pères et de leurs grands-pères". Par ailleurs, "il ne faut pas mélanger les conflits, il ne s'agit pas de la guerre d'Algérie", a-t-on ajouté.