D'Yves de Kerdrel dans Valeurs actuelles :
"Le problème de l’UMP, c’est que ses nouveaux leaders sont obsédés par le centre quand ses électeurs veulent une ligne politique claire, nette et réellement à droite.
Depuis dimanche soir l’UMP n’a plus un chef, mais trois. C’est-à-dire qu’elle est dépourvue d’un leader capable de porter haut et fort la voix d’une opposition ferme face aux délires de la majorité socialiste. [...]
Nous vivons un étrange paradoxe. Jamais la gauche n’a été moribonde à ce point. Jamais elle n’a fait l’objet d’une telle défiance de la part de tous les Français, comme en ont témoigné les récentes élections municipales et européennes. Jamais elle n’a été aussi décrédibilisée, en raison de l’absence de résultats, notamment dans le domaine économique. À tel point que même Manuel Valls n’a pas hésité à parler du risque de disparition de la gauche et François Hollande de sa « possible sortie de l’Histoire ». Et dans le même temps, jamais la droite n’a été aussi absente des enjeux économiques et sociétaux qui menacent notre pays. Jamais elle n’a été aussi inaudible, à cause de ses propres affaires, à cause de sa guerre des chefs, à cause surtout de son absence de ligne politique. [...]
Leur problème n’est pas tant de regarder vers le centre — c’est une maladie historique de la droite française — que de refuser de comprendre les préoccupations des électeurs. Ceux-ci ne sont pourtant pas compliqués. Ils veulent simplement qu’on leur parle de la patrie et d’un État qui assume enfin ses fonctions régaliennes (la police, la défense, la justice, l’éducation, voire la santé), plutôt que de s’occuper de leur mode de vie. Ils souhaitent une droite qui n’ait pas honte de brandir ces valeurs incontournables que sont le travail, le mérite, la réussite, la liberté, le progrès grâce au génie humain, la propriété, la famille, le droit à la vie, le respect des aînés et la richesse de la différence. Ils désirent enfin une droite qui n’ait pas peur de parler des dangers du communautarisme qui gangrène le corps social français, qui se préoccupe vraiment de l’immigration, clandestine ou pas, qui se soucie de l’assimilation des étrangers vivant légalement sur notre territoire, mais qui n’ait aucun état d’âme avec tous ceux qui refusent notre culture, brûlent notre drapeau, crachent sur nos institutions et sèment la terreur dans des zones de non-droit, estimées désormais à 650 dans toute la France. [...]"