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[Revue de presse] Vu de gauche numéro 1 : Jaurès, sport, décroissance, théorie du genre

Dans le droit fil des travaux entrepris par le Grece pendant plusieurs décennies, il nous semble toujours aussi important d’envisager le réel sans œillères idéologiques. Notre vision du monde doit pouvoir se nourrir de positions en apparence antagonistes et s’affiner en se confrontant à elles. C’est un fait : les questions de fond ont déserté l’arène politique. Loin des (trop) superficielles querelles politiciennes, qui emploient le plus souvent l’invective et la reductio ad hitlerum (y compris dans notre propre famille), nous tranchons pour un travail des idées dans la sérénité et le sérieux. Ce travail d’actualisation des concepts et analyses qui sont nôtres a pour principal souci de pouvoir s’inscrire dans le réel. Nous rejetterons donc, autant que faire se peut, les réflexions absconses et les jargons en tous genres. Le crayon en main, disséquant et annotant, mâchonnant et méditant, nous préparons les victoires sémantiques, idéologiques et politiques de demain.

Chaque mois, Novopress vous propose une courte synthèse du meilleur et du pire de la presse de gauche. Pas la gauche caviar, amie de la finance, façon Nouvel Obs. Pas la gauche Beaubourg ou Télérama. Bienvenue dans cette gauche où soufflent encore l’espérance révolutionnaire et la défense d’un peuple encore vivant. Bonne découverte de ses richesses … et de ses contradictions.

Revue de presse réalisée par Pierre Saint-Servant

Quand la gauche cherche ses racines et retourne à Jaurès

politis-jauresLes deux dernières échéances électorales ont vu l’effondrement du pouvoir socialiste, pourtant solidement implanté et malgré le soutien conjoint de l’Education nationale et du pouvoir médiatique. Cette débâcle n’a pas touché que le Parti socialiste (ramené à moins de 14 %) mais toute la gauche, du Front de Gauche (6,61 %) au Nouveau Parti anticapitaliste (0,39 %). Etourdie par ce choc électoral, la gauche doit également composer avec une équipe au pouvoir qui développe une politique clairement libérale-libertaire, bien loin des aspirations des classes populaires et moyennes (fonctionnaires compris). Comment ne pas s’interroger alors sur l’identité de la gauche ? « La notion est fragile, en plus d’être relative. Etre à la gauche de Sarkozy – ce qu’on peut à la rigueur concéder au gouvernement actuel – suffit-il à être “de gauche” ? », s’interroge Denis Sieffert dans son édito du hors-série de Politis consacré aux « Grands Débats de la gauche depuis Jaurès ». On comprend facilement son interrogation !

Il n’est pas inintéressant de revenir à Jaurès. Quoique l’on pense du personnage, il fait partie de ces intellectuels qui, à l’égal de Maurras ont façonné en profondeur les luttes politiques françaises. Et le Jaurès qui constate en 1893 que « la puissance de l’argent [a] réussi à s’emparer des organes de l’opinion et à fausser à sa source, c’est-à-dire dans l’information publique, la conscience nationale (…) qu’un Etat nouveau, l’Etat financier, a surgi dans l’Etat démocratique, avec sa puissance à lui, ses ressorts à lui, ses organises à lui » sonne encore juste en 2014. Nous ne partageons pas cependant l’analyse de Jérôme Pellissier qui dans son article “Jaurès et la République sociale” évoque à propos de la Révolution française, la puissance « d’un grand peuple voulant se diriger lui-même ». Là où nous voyons une insurrection organisée et pilotée par une partie de la bourgeoisie, œuvrant à une véritable transformation anthropologique, avec le soutien actif de puissances étrangères(1).

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