A-t-il vraiment jamais quitté le devant de la scène, lui qui, le soir de son échec de 2012, avait promis de se retirer de l’arène politique ? Il est vrai qu’on a surtout parlé de lui à la rubrique des faits divers politiques, que le PS, pour être tout à fait juste, nourrit tout aussi consciencieusement que l’UMP.
Certains, au début de l’été, avaient même commencé à s’indigner du sort qui lui était réservé par une institution judiciaire entièrement dominée par un syndicat de magistrats qui n’aurait rien à refuser au pouvoir en place et qui pratiquerait le harcèlement jusqu’à avoir placé en garde à vue, le 1er juillet dernier, comme un vulgaire délinquant, un président de la république honoraire, alors que la chose est devenue illégale pour le premier sans-papier venu.
Pourtant, malgré toute notre bonne volonté, nous n’avions pas participé au chœur des pleureuses. Et n’avions pas versé une larme ce 2 juillet au soir, quand il était venu déplorer sur le plateau de TF1 les crasses que lui faisaient deux méchantes dames du Syndicat de la Magistrature. Quand on est entré dès ses dix-huit ans en politique avec pour seul et unique dessein de conquérir la magistrature suprême, on s’attend d’autant plus à essuyer des coups bas qu’on n’a pas été le dernier à en porter. Quant à se plaindre de la perte de sacralité de la fonction de chef d’Etat, Sarkzoy, là encore, y a participé avec son activisme légendaire durant les cinq ans de son premier et, on espère, unique mandat. Car tout a beau être vrai de la volonté de Hollande d’instrumentaliser la justice à l’encontre de son principal concurrent : les Français ne doivent pas avoir la mémoire si courte que l’impopularité méritée de Hollande leur fasse oublier non seulement le caractère outrancier du personnage mais aussi son bilan objectivement catastrophique.
Déjà, comme ministre de l’intérieur, ce fut, en 2003, la suppression de la prétendue double peine qui a abouti à faire de notre pays un des plus importants réservoirs de délinquants et de terroristes au monde ; ensuite, comme ministre de l’économie, il a fait perdre 9 milliards d’euros à la France en vendant, à partir de 2004, 600 tonnes d’or sur cinq ans, à son taux le plus bas ! Sous son quinquennat, de 2007 à 2012, la dette publique de l’Etat est passée de 921 milliards d’euros à 1 386 milliards (+ 50,4%) et la dette globale publique de la France (Etat, organismes sociaux, collectivités territoriales) de 1 221,1 milliards à 1 818,1 milliards ( + 48,9%), tandis que la croissance descendait de 2,3% à 0% — la France entrant en récession — et que la balance commerciale se détériorait de 56,7%. Quant au chômage, son taux passait de 8,4% à 10,2% (+ 450 000 chômeurs).
Mais Sarkozy ce fut aussi et avant tout une escroquerie politique et morale. Au plan international ? La soumission intégrale aux Etats-Unis, avec notamment le retour dans le commandement intégré de l’OTAN ; la guerre américano-qatarie contre la Libye, qui a fait éclater ce pays et déstabilisé la région en libérant ses potentialités terroristes ; l’alignement sur l’Europe allemande et la perte de souveraineté, avec la forfaiture du traité de Lisbonne puis celle du traité budgétaire ; une politique immigrationniste forcenée avec le bradage de la nationalité française. Au plan de de la famille et de l’éducation ? Le mariage et le pacs mis sur un pied d’égalité, la destruction de toute politique familiale, l’incitation à l’avortement, le retour du pédagogisme à l’école et l’aggravation du retard scolaire de la France, l’introduction de la théorie du genre dans le secondaire que Belkacem n’a plus qu’à faire enseigner dès la maternelle. Au plan de la sécurité intérieure et extérieure ? L’augmentation continue de la délinquance, l’extension des zones de non-droit et la réduction sans précédent des moyens humains et matériels des forces de l’ordre, sans compter la mise en coupe réglée des forces armées. Au plan idéologique ? L’ouverture... à gauche alors qu’il avait été élu sur sa droite, la dictature de la police associative et la toute-puissance du politiquement correct, qu’il avait fait mine de combattre durant sa campagne électorale. Enfin ou presque, car nous n’avons pas été exhaustifs, l’instrumentalisation de la religion, dans le seul dessein d’imposer le multiculturalisme, tandis qu’avec l’aide du MEDEF, il bradait notre modèle social chrétien en remettant en cause la spécificité du repos dominical. Et nous n’avons parlé ni de son mépris proclamé de la culture et de la langue françaises, ni de son désintérêt pour la francophonie... Que le lecteur nous pardonne ce que nous aurions oublié. Le hollandisme ne fait que s’inscrire dans les pas du sarkozysme. Soutenu par Manuel Valls, le MEDEF ne vient-il pas d’en rajouter sur le travail le dimanche et les fêtes chrétiennes ?
Hortefeux a comparé notre grand homme à De Gaulle : ne serait-ce pas plutôt l’Usurpateur revenant de l’île d’Elbe, tant sont nombreux depuis quelques jours les ralliements qui se déclarent sur le chemin qui le mène du Cap Nègre à sa prochaine déclaration télévisée ? Voulant donner une onction presque bonapartiste à l’aventurier, des proches lui déconseillent de briguer la présidence de l’UMP comme un vulgaire politicien pour penser directement à la présidentielle... Il est vrai que si les événements se précipitaient...
Un seul souhait : que cet oiseau de malheur voie son vol (très médiatisé) jusqu’à l’Elysée stoppé net. La justice ferait très bien l’affaire. A défaut, il ne faudra pas hésiter à rappeler sans relâche à nos concitoyens l’imposture que constituerait le retour d’un homme d’Etat à ce point perclus de convictions qu’on ignore encore sur quelle ligne politique (droite forte, droite molle ou centre) il tentera d’attraper ces gogos d’électeurs.
François Marcilhac - L’AF 2893
http://www.actionfrancaise.net/craf/?BLOC-NOTES-DE-L-AF-2893-PAS-LUI