Bruno Retailleau, sénateur de Vendée, nouveau patron des sénateurs UMP,réagit à la volte-face de Manuel Valls sur les mères porteuses :
"Cela montre qu’un large consensus commence à se dessiner pour condamner cette pratique qui consiste in fine à l’exploitation de femmes pauvres pour assouvir les désirs d’hommes et de femmes riches. Ce consensus est le fruit d’une prise de conscience générale qui émerge depuis le début du mouvement social de 2013 même s’il reste encore quelques idéologues qui voient dans la GPA un progrès de l’humanité. Mais cela n’est pas suffisant. Il faut des actes et pas seulement des paroles. Si Manuel Valls juge la GPA insupportable, alors inscrivons son interdiction dans la constitution et commençons par poursuivre les sociétés américaines qui viennent dans les grands hôtels parisiens proposer des ventres de femmes à la location.
Pensez-vous que la pression de La Manif pour tous soit utile ? Et suffisante ?
Le mouvement social a eu et continue d’avoir son utilité, il alimente un débat nécessaire sur des questions essentiellespour notre civilisation. Mais l’engagement politique reste essentiel. J’ai souvent eu l’occasion de le dire à ceux qui manifestent depuis deux ans : faites de la politique, dans vos territoires, dans vos quartiers, dans vos communes. C’est par l’engagement politique que chacun peut réussir à ce que ses convictions se traduisent concrètement dans la vie de nos concitoyens.
L’abrogation de la loi Taubira vous paraît-elle aujourd’hui de l’ordre du possible, du souhaitable ou de l’utopique ?
Il y a des questions juridiques qu’il faut prendre en compte mais je crois qu’il faudra revenir sur ce texte. Je ne connais pas l’article de la constitution qui explique que les textes votés par la gauche sont éternels. Nous nous sommes battus contre ce texte et c’est une question de cohérence politique de proposer une alternative à la loi Taubira. J’ai défendu la motion référendaire quand le texte est passé au Sénat et je maintiens ce que je disais à l’époque : il faut un référendum pour que le peuple s’exprime enfin sur ce sujet qui divise tant. [...]"