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Gaël Brustier : le combat culturel a été gagné par La Manif pour tous

Gaël Brustier n’est pas un homme de droite. Il a travaillé un moment auprès d’Arnaud Montebourg. C’est aussi un observateur très attentif des mouvements de société, où il discerne l’importance des phénomènes culturels. Il publie, ces jours-ci, un essai intitulé « Un Mai 68 conservateur » aux éditions du Cerf, qui fait preuve de la part d’un militant comme lui d’une singulière indépendance d’esprit, si j’en crois l’entretien qu’il a donné à Henrik Lindell sur le site de l’hebdomadaire La Vie. J’en retiens d’abord cette affirmation qui peut paraître surprenante : « La France est plongée dans un état d’anxiété extrême. Dans le débat public, des solutions conservatrices sont avancées. Le pays est aujourd’hui plus enclin à écouter ce message qu’il y a quelques années. Ces conservateurs (entendez les gens de La Manif pour tous) sont en position de domination culturelle. »

Cette dernière proposition ne renverse-t-elle pas toutes les idées reçues ? Elle hérissera d’ailleurs pas mal de monde. Mais on devrait y prendre garde, car elle n’émane pas d’un allié, elle sort de la bouche d’un militant qui enrage que la gauche n’ait pas pris la mesure des évolutions profondes en cours, et notamment des débats de fond. Il n’y a pas si longtemps, on voulait ridiculiser La Manif pour tous sous le signe de la ringardise. Eh bien, c’est tout le contraire, explique Gaël Brustier. De fait, ce qui m’a frappé dès le début du mouvement, c’est la façon libre et décontractée dont s’affirmaient des convictions qui se moquaient de la culture dominante dans les médias. La jeunesse, l’élan, l’imagination étaient désormais de ce côté, au grand désappointement de ceux qui avaient cru qu’il s’agissait d’une cause perdue, déjà condamnée par l’histoire. La force du mouvement, c’était sa fierté de dire tout haut ce qu’il était malséant d’oser dire jusqu’alors. Oui, il s’est produit un retournement, semblable à celui que Clavel avait observé en 68. Est-il de nature conservatrice ? On pourra toujours discuter sur le terme, dont le duc d’Orléans autrefois remarquait qu’il commençait très mal. Mais l’essentiel est sur le fond. Quand Brustier affirme encore que la gauche doit apprendre ce qu’est le combat culturel, il nous livre ce sur quoi tout se joue aujourd’hui et se jouera demain.

par Gérard Leclerc

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Gael-Brustier-le-combat-culturel-a

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