A la veille de l'anniversaire de l'Armistice de la Grande guerre, lundi 10 novembre à 20h40, la chaîne Histoire, diffuse un film documentaire, Si je mourais là-bas, La guerre des écrivains 1914-1918, dont le titre repend un vers célèbre de Guillaume Apollinaire.
"Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur"
Après ses films sur Céline et Gustave Thibon, Patrick Buisson a fait réaliser par Guillaume Laidet ce film lyrique en faisant lire des textes d'écrivains ayant participé à la guerre de 14 (les fantassins Péguy et Barbusse, l’artilleur Apollinaire, « poète canonnier » et le légionnaire Cendrars, le cuirassier Céline et le dragon Bernanos, l’officier de commando Jünger, le lieutenant Genevoix et le caporal Drieu La Rochelle, le médecin militaire Elie Faure et le chirurgien Duhamel, l’ambulancier Dos Passos, le brancardier Kessel et l’infirmier Hemingway, les biffins Dorgelès, Chevalier, Manning et Remarque) le tout sur fond d'images d'archives et de fictions, de photos et de films d'époque.
Lors de l'avant-première à Paris, pas une personnalité politique de la sarkozie n'était là. Sauf une : Jeannette Bougrab, qui a prêté sa voix pour le film. Et Patrick Buisson a insisté sur la seule fidélité de cette fille de harki :
"Je n'ai pas eu longtemps à m'interroger pour trouver la voix féminine de ce film. Ce ne pouvait être qu'elle. Me sont revenus à l'esprit ces vers du poète français Rutebeuf : Ce sont amis que vent emporte/Et il ventait devant ma porte/Les emporta. Eh bien, le vent a soufflé devant ma porte. Il a emporté beaucoup beaucoup d'amis et de ceux qui se prétendaient tels. Il ne t'a pas emportée, toi, Jeannette, et quelques autres non plus, si j'en juge la composition de cette salle."