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Qui refuse l'avortement sort du jeu politique

De l'abbé de Tanoüarn dans Monde et Vie, à propos du vote de la résolution sur l'avortement :

"Dans cette affaire, c’est le cas de l’écrire, nous ne luttons pas contre la chair et le sang mais contre les puissances et les dominations de ce monde de ténèbres… Contre le Progrès majusculaire, contre la Technique qui envahit tout, même le plus intime, contre les lobbies de l’individualisme triomphant, contre le sens de l’histoire, contre la loi (celle de 1974) et maintenant contre… « le droit ».

Les députés français ont tous compris l’ampleur de la bataille. Courage fuyons ! Ce 27 novembre, ils étaient sept – sept en tout et pour tout dans l’hémicycle – qui ont refusé de faire de l’avortement un droit fondamental. Il faut citer ces sept héros du coeur et de l’esprit, sept contre Babylone : Jean- Frédéric Poisson, Jacques Bompard, Yannick Moreau, Xavier Breton, Olivier Marleix, Nicolas Dhuicq et Jean-Christophe Fromantin. On peut compter les absents, remarquer que la propagande est telle que parmi ces opposants au droit à l’avortement, il n’y a pas une seule femme et souligner que le seul membre de la Démocratie chrétienne (UDI), parmi ces sept héros, Jean-Christophe Fromantin, s’est vu prié de démissionner par certains de ses collègues qui sont pourtant « de la même sensibilité ».

– Démissionner ? dites-vous. – C’est que l’avortement devient un droit de l’homme, un droit « fondamental ». Qui le refuse sort du jeu politique par le fait même. Une loi, on peut toujours voter contre. Mais une loi républicaine représente l’unanimité des citoyens, comme l’a très bien expliqué Jean-Jacques Rousseau : une fois votée, il est interdit de s’y opposer. Et maintenant, cette loi, après 40 ans d’expérience, devient un droit : qui s’y opposera d’une façon ou d’une autre (ne serait-ce qu’en essayant de décourager une femme qui est tentée d’avorter) risque de le payer très cher, jusqu’à être frappé d’indignité civique. Et pourtant ce droit à l’IVG semble naturellement opposé au droit naturel le plus imprescriptible, qui est le droit à la vie de tout être vivant que l’on peut qualifier d’humain. Mais qu’importe le droit à la vie dans une culture de mort ! Celui-là d’ailleurs, si évident soit-il, n’a jamais pu être voté. Il n’aura jamais cette sacralité-là."

Michel Janva

Posté le 6 décembr

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