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Dimanche, il y a quinze jours, devant l’immense foule qui emplissait la perspective de la place Saint-Pierre jusqu’au Tibre, le nouveau Pape, Léon XIV, débutait son homélie par une citation célèbre de saint Augustin : « Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi. »
La double adoption, ce mardi 27 mai 2025, des textes relatifs, d’une part, aux soins palliatifs et, d’autre part, à l’euthanasie et au suicide dit assisté montre l’incohérence d’une Assemblée nationale indifférente au bien commun et qui ne se positionne qu’en fonction d’une opinion publique préfabriquée.
199 députés ont dit non à la loi sur l’euthanasie. Quelques irréductibles « Progressistes » de droite, Macronistes infiltrés sans doute, ont cependant convolé avec la gauche et le centre. Pour justifier leur choix, ils se sont barricadés derrière des slogans qui se sont voulus d’une haute compassion humaniste, comme toujours. La gauche se place en moralisatrice à géométrie variable, la prétendant multiple, alors qu’elle ne peut qu’être unique et qu’on ne saurait considérer que l’assassin à la sienne au détriment de sa victime, que l’une vaut autant que l’autre.
Les vieux ? A dégager ! Pas assez performants. Trop coûteux pour la société. Mais c’est pourtant au nom de l’humanisme que les députés ont voté hier (305 voix pour, 199 contre) le « droit à l’aide à mourir », euphémisme pour ne pas désigner l’euthanasie et le suicide assisté. Même le délit d’entrave à ce processus de mise à mort médicale sera sanctionné (jusqu’à deux ans de prison, 30.000 euros d’amende). Olivier Falorni (MoDem) s’est immédiatement félicité sur X d’avoir emporté cette première manche : « L’Assemblée nationale a adopté ! Un moment historique pour une très grande avancée républicaine car elle porte en son cœur la liberté, l’égalité et la fraternité. Il est des jours dont on sait qu’on ne les oubliera jamais. » En 1882, Friedrich Nietzsche écrivait : « Encore un siècle de journalisme et les mots pueront ».
En 1975, sous l’impulsion de la grande bourgeoise méprisante Simone Veil, dans la foulée des combats féministes de toujours et de l’élan de mai 1968, ils ont voté l’interruption volontaire de grossesse, appelée IVG. Au départ, cette loi ne devait s’appliquer que pour les femmes ne dépassant pas les dix semaines de grossesse, elle n’était pas destinée aux mineures et l’acte n’était pas remboursé par la Sécurité sociale. Elle ne devait concerner que les situations de détresse. Puis on est passé à 12 semaines, puis à 14 semaines, puis on a ouvert ce droit aux mineures, puis on a remboursé intégralement l’acte par la Sécurité sociale, puis on est passé à 230 000 avortements par an, quand le nombre de naissance a chuté à 600 000. On a même rendu légal l’infanticide si la mère était, à l’accouchement, en « détresse psycho-sociale » (sic) !
Ils ont d’abord voulu tuer Dieu. Puis la famille. Puis le père. Ils ont ensuite tué la patrie, la mémoire, l’histoire, la virilité. Il ne leur restait plus qu’une cible, ultime et dérisoire dans leur marche funèbre vers le néant : la vie elle-même.
Du dégoût vers la colère, il n’y avait qu’un pas et nous l’avons franchi, plus exactement les députés nous ont permis de le faire, par leur attitude. La loi sur l’euthanasie si chère aux progressistes, entendez les enfants spirituels du III Reich, vient de consacrer le délit pour celui qui tenterait de convaincre un patient, un proche que sa décision de mourir, obtenue sans formalisme précis ni obligation de témoins, est absurde et que vivre est plus précieux que tout. Cet acte est qualifié de « délit d’entrave au droit de disposer de son corps ». Quid du désespéré qui du haut d’un immeuble, crie au monde entier sa détresse et sa volonté de se jeter dans le vide ? Les pompiers n’auront plus la légitimité pour déployer un matelas afin que le malheureux ne s’écrase pas sur le trottoir ? Mieux auront-ils l’obligation de l’inciter à accomplir son geste le plus vite possible, en ayant pris soin de dégager la chaussée des véhicules qui pourraient être endommagés par la chute ? Penser que raisonner une personne qui se trouve en détresse psychologique est un crime est déjà une aberration, une honte, un recul civilisationnel, le renvoi vers les sociétés tribales, dont on a tenté de s’éloigner et qu’une poignée de fanatiques dégénérés, recréé avec sourire et fausse compassion.
Ce samedi 24 mai, les députés ont terminé l’examen des deux propositions de loi relatives, l’une aux soins palliatifs, l’autre au droit à « l’aide à mourir ». Mardi 27 mai auront lieu les votes solennels de ces deux lois. Soyons honnêtes : l’examen de ces textes, notamment le second, s’est déroulé dans une relative indifférence de l’opinion publique. Pas de grandes mobilisations dans la rue pour défendre ou combattre la création de ce nouveau droit, celui de « l’aide à mourir », comme cela avait été le cas pour le PACS en 1999 et pour le « mariage pour tous » en 2012.
Sandrine Rousseau (EELV) “pète les plombs” parce que Patrick Hetzel (LR) a l’incroyable culot de dire qu’une euthanasie est… une euthanasie et un suicide assisté… un suicide assisté. Si on la comprend bien (mais nous ne saurions prétendre que nous avons bien compris cette ahurissante logorrhée!), parler de suicide assisté serait encourager le suicide tout court.