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Le grand écart des écologistes

Les écologistes n'ont pas voté la motion de censure déposée par l'UMP et l'UDI, alors que le Front de gauche avait décidé de censurer le gouvernement.

Alors qu'ils sont alliés au Front de gauche pour les départementales, les écologistes ne l'ont pas suivi pour faire tomber le gouvernement, au moment de voter la motion de censure. Le grand écart des écologistes met en avant les divergences de fond qui secouent le parti, partagé entre les tenants de l'opposition au gouvernement et ceux qui rêvent d'y entrer. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), serait "la championne du monde de gymnastique grand écart", selon un député PS saluant à sa façon la patronne des écologistes qui "essaie de tenir les deux bouts" de son parti.

Europe Écologie-Les Verts, qui sera présent dans 950 des 2 054 cantons, sera associé "dans 43 % des cas avec au moins une composante du Front de gauche", a détaillé David Cormand, secrétaire national du parti en charge des élections, et "dans 80 % des cas, les militants ont choisi d'y aller sans le PS".

"Deux lignes caricaturales"

Parallèlement, les députés écologistes annonçaient qu'ils voteraient en grande majorité contre la loi Macron, tout en précisant que la décision avait été prise "uniquement sur le fond du texte, pas favorable aux idées écologiques", mais ne reflétait "pas de position pour ou contre le gouvernement". Ils ont d'ailleurs refusé de s'associer au groupe Front de gauche, dont une partie des membres a voté la censure avec l'opposition de droite. "Nous sommes dans la majorité. Il y a maintenant trois groupes dans l'opposition - l'UMP, l'UDI et le FG - et trois groupes dans la majorité - le PS, les écologistes et les radicaux de gauche", a réagi François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée.

Mais chez EELV, c'est bien deux groupes qui se dessinent. "Deux lignes caricaturales", comme les a définies Dominique Voynet, ancienne ministre écologiste. "Après la prise de pouvoir de Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, nous assistons aujourd'hui en spectateurs impuissants à leurs déchirements, sommés de choisir entre deux lignes incompatibles qui sont assises essentiellement sur des choix personnels", a-t-elle estimé.

"Qu'elle vive sa vie avec Mélenchon"

Depuis qu'elle a refusé de participer au gouvernement de Manuel Valls, en avril 2014, Cécile Duflot a multiplié les attaques envers l'exécutif et s'est affichée avec Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF) lors d'un meeting de soutien à Syriza. "Qu'elle vive sa vie avec Mélenchon. On verra comment elle s'en sortira", a lancé en forme de boutade à un visiteur François Hollande, qui y voit "une alliance de circonstance". "On ne peut pas empêcher les gens de se suicider", commente, plus acide, un parlementaire écologiste. "Une écologie d'extrême gauche [...], ça ne marche pas", juge François de Rugy, "entre des idées d'extrême gauche, anti-européennes, et les idées écologistes, je pense que ça n'a rien à voir". "L'obsession de devenir ministre l'emporte sur tout raisonnement politique chez François de Rugy", lui a répondu Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes, favorable à un retour "en 2015" des écologistes au gouvernement, critique, lui, "un déplacement vers l'extrême gauche" de son parti. "Pour celles et ceux qui pensent que la priorité de l'année à venir est de casser du socialiste et de fracturer la majorité, je dis que cela n'a aucun sens". "Il n'ira pas au gouvernement parce que c'est Cécile qui tient le parti", assure à l'AFP un parlementaire écologiste.

Et pourtant, François Hollande leur a encore fait un signe lors de sa conférence de presse, début février : "Si les écologistes veulent venir participer" au gouvernement, "ils sont les bienvenus", a-t-il dit, tout en affirmant qu'ils n'avaient "pas le monopole de l'écologie", à quelques mois de la Conférence sur le climat, à Paris. Mais que pense la base du parti de ces divisions ? "La base déteste ça, elle déteste les invectives", assure-t-on du côté de la direction. "On a beaucoup de gens qui parlent stratégie et pas de ce que l'on porte, de nos idées."

Source : Afp via Le Point :: lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EukuVVEyZlbSsdDJMM.shtml

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