L’ancien patron du SAC (Service d’action civique), cette police privée qui recrutait ses gros bras dans le milieu, n’a jamais pratiqué la langue de bois.
C’était en 1995, les islamistes du GIA algérien frappaient la France. Charles Pasqua, l’exécuteur des basses œuvres du gaullisme, régnait alors sur le ministère de l’Intérieur. Je n’ai pas oublié un dessin de l’époque paru un matin dans Le Parisien. On y voyait deux secouristes évacuant sur une civière un barbu qui se lamentait : « Allah Akbar, Pasqua malabar ! »
Pasqua malabar, donc. À en croire certains, c’était même la Terreur sous le masque de Fernandel. On lui prêtait, sous son accent ensoleillé, des méthodes aussi expéditives que ses propos, et beaucoup de « petits papiers » pour faire taire ses ennemis.
L’ancien patron du SAC (Service d’action civique), cette police privée qui recrutait ses gros bras dans le milieu, n’a jamais pratiqué la langue de bois. Il a le verbe assez peu précautionneux, ce qui le faisait craindre de ses amis comme de ses ennemis. À 87 ans, Charles Pasqua s’embarrasse encore moins, comme en témoigne l’entretien qu’il a accordé avant-hier à Laurent Delahousse, dans son émission « 13 h 15, le dimanche ».