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Front national : Marine Le Pen voit les signes d'une «victoire future»

En pleine campagne pour les départementales, la présidente du Front national invite ses troupes à « accélérer le mouvement ».

Entendant les cris d'orfraie socialistes faire écho aux appels anti-FN de la droite, la présidente du Front national regarde l'avenir avec confiance et même optimisme. Elle interprète la «panique fébrile» de ses adversaires politiques comme le signe positif du poids de plus en plus perceptible de son parti dans le paysage politique. Marine Le Pen encourage d'ailleurs ses troupes à «accélérer le mouvement» et, tout en condamnant le ton de ses adversaires contre le parti et ses électeurs, elle les mobilise en leur disant: «Tout cela est très bon signe. C'est la démonstration de notre victoire future car si la classe en est arrivée à une telle outrance, c'est qu'elle prend conscience que nous pouvons arriver au pouvoir et que le peuple va leur arracher ce pouvoir des mains, par les urnes.»

Le vice-président du FN, Florian Philippot, croit possible une victoire en 2017. Sa confiance s'appuie sur les résultats d'une série de sondages ayant envisagé la présence de Marine Le Pen au second tour. Tout en relativisant la fiabilité des mesures deux ans avant le scrutin, il juge cependant qu'elles révèlent de réelles dynamiques et qu'avec une telle avance, la présidente du FN peut être «à peu près certaine» de se qualifier au second tour. Surtout, il pense que dans deux ans, le contexte politique sera très différent de celui de 2002. «Contrairement à ce qui s'est passé cette année-là, note-t-il, les Français auront intégré l'hypothèse d'une victoire frontiste. Les gens voteront en parfaite connaissance de cause et c'est d'ailleurs la preuve d'un vote d'adhésion et d'un vote consolidé.»

Calcul politique

Si le politologue Pascal Perrineau ne conteste pas le poids politique du Front national aujourd'hui, ni les perspectives ouvertes pour un parti aujourd'hui crédité de 30 % des voix, voire plus, dans les sondages, il appelle cependant à une très grande prudence sur le sujet. Nombre d'enquêtes réalisées à plus de deux ans d'une élection, rappelle-t-il, se sont révélées souvent hâtives. Et celles portant sur la prochaine présidentielle le sont d'autant plus que les acteurs du second tour ne sont pas connus. Les projections ont donné Marine Le Pen «battue dans toutes les hypothèses face à Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé», prévient-il encore. Un sondage Ifop réalisé en septembre 2014 avait néanmoins annoncé une victoire de la présidente du FN au second tour face à François Hollande (54 % contre 46 %). C'était une première.

À l'institut CSA, Bernard Sananès identifie deux inconnues de la présidentielle: les conséquences d'une participation électorale généralement plus forte et la capacité de mobilisation du front républicain le jour J. Pour autant, il affirme ne pas pouvoir dire qu'une victoire du Front national est impossible en 2017. «La dynamique électorale du FN est telle que l'on ne peut pas écarter cette hypothèse», confie-t-il en soulignant deux atouts du parti frontiste qui s'affiche non seulement comme le seul à croître face à «l'impopularité record» de l'exécutif mais qui a également démontré des marges de progression «spectaculaires» entre deux tours d'une élection (plus de 15 points) comme ce fut le cas, par exemple, dans l'Oise, le Lot-et-Garonne et le Doubs.

Pour Philippe Martel, directeur de cabinet de Marine Le Pen, si toute prévision est très aléatoire, les dernières sorties de Manuel Valls et de Benoît Hamon sont plus limpides. Elles sont même les fruits, selon lui, d'un calcul politique. Pour lui, à droite comme à gauche, les candidats potentiels à la présidentielle «sont tous persuadés que Marine Le Pen ne peut pas gagner au second tour». Raison pour laquelle ils s'appliqueraient à doper le vote FN. «Chacun sait que le fait d'être excessif avec le FN fait monter le FN», considère Philippe Martel, en dénonçant le jeu aux conséquences imprévisibles des autres partis politiques. «Ils jouent avec le feu et tant mieux pour nous, conclut-il, car nous sommes dans une situation incroyable: nous donnons le tempo partout et sur tout!»

Emmanuel Galiero

Le Figaro :: lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EukVAVVFlAnVRGxjix.shtml

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