Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les eurodéputés inquiets de l'initiative de Martin Schultz

Lu ici :

"Pas sûr que l'initiative de Martin Schulz contre les assistants des élus Front national fasse sauter de joie les eurodéputés des autres partis. Le président social-démocrate du Parlement européen a saisi l'Office  européen de lutte anti-fraude (Olaf) qui décidera de lancer ou non une enquête pour savoir si les assistants des 24 eurodéputés FN travaillent réellement, ou non, à l'activité européenne de l'élu qui les a déclarés (...)Certains cas intriguent: ainsi le directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen est-il aussi assistant parlementaire «local» de Bruno Gollnisch, alors que le propre assistant du président d'honneur du FN est en fait celui de l'eurodéputée Marie-Christine Arnautu.

En revanche, qu'un attaché parlementaire soit aussi chargé de mission du FN sous l'autorité de Florian Philippot ou délégué national sous celle de Steeve Briois  ne semble pas spécialement incompatible, d'autant que «chargé de mission» ou «délégué national» n'est pas forcément synonyme de permanent salarié d'un parti politique. L'Olaf aura bien du mal, s'il ouvre une enquête, à démêler cet écheveau de responsabilités.

Dans les autres partis, on s'inquiète à l'idée que l'enquête pourrait aller au-delà du Front national, même s'il semble évident pour beaucoup que la concordance de calendrier avec les élections départementales n'est pas une coïncidence. «Depuis quand l'assistant local d'un député européen ne ferait pas de la politique pour le parti qui a permis à son député de se faire élire?» interroge un élu UMP. Dans le passé, déjà, certains eurodéputés avaient été montrés du doigt. Dans une longue enquête publiée en mai 2014, Médiapart avait déjà visé un collaborateur de Jean-Marie Le Pen, mais aussi un assistant de Jean-Luc Mélenchon et un collaborateur parisien de François Fillon recasé au Parlement européen, et donc payé par celui-ci.

Dans un livre publié en décembre 2014 (Les mains propres, éditions Autrement), l'ancienne ministre Corinne Lepage est encore plus précise: elle assure que, lors de son élection en 2009 au Parlement européen avec l'étiquette du MoDem, le parti avait, écrit-elle, «exigé de moi qu'un de mes assistants parlementaires travaille au siège parisien». Elle assure qu'elle avait alors refusé mais que ses collègues avaient été «contraints de satisfaire à cette exigence» Ainsi, écrit Corinne Lepage, «pendant cinq ans, la secrétaire particulière de François Bayrou a été payée... par l'enveloppe d'assistance parlementaire de Marielle de Sarnez, sur fonds européens» (...)"

Philippe Carhon

Les commentaires sont fermés.