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Taguieff : « l‘Europe et la mondialisation, principales causes des réactions nationalistes »

L’historien des idées Pierre-André Taguieff publie un passionnant ouvrage sur le retour des nationalismes. Il a répondu à nos questions.

FIGAROVOX-. Dans votre dernier essai, La Revanche du nationalisme, vous décrivez l’émergence d’une puissante vague nationaliste. La percée du Front national en France s’inscrit-elle dans ce mouvement ?

Pierre-André TAGUIEFF-. Bien entendu. Derrière la montée des mouvements et des partis « néo-populistes » en Europe, on assiste depuis le milieu des années 1980 à une réinvention imprévue des nationalismes, alors qu’on les croyait définitivement affaiblis ou marginalisés par la mondialisation et l’intégration européenne. La plupart des formations politiques dites « populistes » ou « néopopulistes » de droite, sans perdre leur dimension protestataire et anti-élites, sont devenues de plus en plus identitaires, anti-européistes et anti-immigrés. On observe donc l’apparition de nationalismes non classiques, qui ont substitué aux visées expansionnistes ou impérialistes des préoccupations défensives ou conservatrices, centrées sur la préservation des identités collectives perçues comme menacées. Dans ces nouvelles mobilisations nationalistes qui séduisent de plus en plus de citoyens, l’orientation xénophobe est moins politique que culturelle. L’ennemi principal n’est plus le pays voisin, rival menaçant, mais l’ensemble des forces et des flux censés mettre en péril les manières de vivre, de penser et de sentir des citoyens de telle ou telle communauté nationale. C’est à ce titre que l’« américanisation » ou l’« islamisation » des mœurs sont dénoncées. Loin d’avoir mis fin aux mobilisations nationalistes, la construction européenne et la mondialisation sont devenues les principales causes de ces réactions nationalistes non prévues par les experts. Cette évolution de nombreuses formations politiques vers une nouvelle forme de nationalisme, idéologiquement compatible avec le néolibéralisme comme avec le social-étatisme (l’État-providence), a été masquée par le style populiste de leurs leaders, pratiquant l’appel au peuple contre le « système » ou les élites dirigeantes, ainsi que par un étiquetage polémique consistant à les inclure dans la catégorie diabolisante d’« extrême droite », interdisant toute analyse fine et non biaisée de leurs conditions d’apparition, de leurs traits distinctifs et des facteurs de leurs succès électoraux. [....]

La suite sur Le Figarovox

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Taguieff-l-Europe-et-la

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