Le billet de Bernard Anthony :
"D’abord ce qui suit :
1° J’ai désapprouvé les regrettables réitérations par Jean-Marie le Pen d’un « détail » qui n’en fut pas un et je pouvais comprendre l’irritation de celle à qui il a transmis sa succession politique.2° Je ne puis guère regarder la manière dont on vient de l’éjecter du Front National sans me souvenir des conditions de ma propre éviction en 2004 par le secrétaire général du parti, Louis Aliot.Voyant bien que si j’avais été le premier sur la liste des « indésirables », je n’allais pas être le dernier, je qualifiais alors Louis, auquel je n’avais jusque-là, dans notre région de Toulouse, jamais témoigné que de l’amitié, du sobriquet de « Loulou la purge ».Sans le moindre esprit de vindicte, je ne puis que me rappeler aujourd’hui à des seules fins d’explication analogique, que Jean-Marie le Pen m’avait alors déçu en faisant semblant de croire au prétexte invoqué par Louis Aliot pour m’exclure du FN, celui d’un retard de cotisation, ce que démentait tout bonnement la date de ma carte d’adhérent…Jean-Marie le Pen d’abord, et plus tristement encore son avocat qui avait été aussi le mien, Wallerand de Saint-Just, me refusèrent de pouvoir m’exprimer devant les instances d’arbitrage et de discipline du FN. Wallerand de Saint-Just savait il est vrai fort bien que si je suis toujours prêt à batailler judiciairement contre les ennemis de notre patrie et de nos valeurs sacrées, je n’aurais pas eu le cœur de le faire contre le mouvement auquel je me suis longtemps consacré et encore moins contre son président.Je regarde aujourd’hui le déroulement de sa propre élimination du parti dont il a été, lui, pendant quarante ans, le créateur et le chef. Elle se fait au mépris de toute piété filiale par sa fille après qu’il lui en ait transmis l’héritage. Je trouve cela indigne.Marine le Pen aurait pu en effet simplement et dignement exprimer sa ferme opposition aux regrettables déclarations renouvelées de son père, marteler qu’elles n’engageaient nullement le Front National. Cela lui aurait évité de perpétrer un parricide politicien qui demeurera sur elle, quel que soit son avenir, comme une tâche indélébile. Et le fait d’avoir fait exécuter son père en se gardant, avec M. Philippot, d’être présente à l’hallali, ajoute à la misère du procédé.