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De la crise grecque sans fin comme prolégomènes aux « fins dernières » de la crise mondiale du spectacle de la marchandise…

« Ce qui doit vraiment être est aussi en fait, et ce qui seulement doit être sans la puissance d’être n’a aucune réalité »

Hegel, Phénoménologie de l’Esprit

« C’est dans les crises du marché mondial qu’éclatent les contradictions et les antagonismes de la production capitaliste. Or, au lieu de rechercher en quoi consistent les éléments opposés qui finissent par exploser dans la catastrophe, les apologistes se contentent de nier la catastrophe elle-même : même face au renouvellement périodique et déterminé des crises, ils s’obstinent à répéter que si la production se conformait aux règles de leurs manuels, elle n’arriverait jamais à la crise. Pour cela, ils tronquent les rapports économiques les plus simples, et ne voient qu’unité là où il y a d’abord contra-diction. »

Karl Marx, Sur la Crise

Pour paraphraser Le Manifeste, il faut bien considérer qu’un spectre ne cesse de hanter l’Europe et le reste du monde : le spectre du communisme et du retour radical à la vraie vie humaine générique débarrassée de l’argent et de l’État… Toutes les puissances de la vieille Europe asservie au gouvernement mondialiste du spectacle de la marchandise se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et tous les gangs politiques de droite et de gauche, les progressistes de France et les conservateurs d’Allemagne ainsi que tous les compétiteurs périphériques et négociants de Moscou, de Pékin et d’ailleurs…

Le spectacle de la décomposition grecque nous rappelle là quelque chose d’essentiel qui va bien au-delà du simple phénomène en question. En effet, la crise capitaliste n’est pas l’éternel retour cyclique d’un même mouvement de production en simple rupture momentanée et partielle de lui-même, elle est l’expression organique du processus historique de la dynamique d’une production qui brise la production de sa propre dynamique et dont le mouvement sans cesse se déploie en un cataclysme de plus en plus élargi et dévastateur. C’est ainsi que l’histoire de l’histoire ne peut que mener à l’auto-négation du despotisme démocratique de la valeur lui-même lorsque l’économie du crédit abroge in fine tout crédit pour l’économie. Dans ces conditions, chaque grande crise se produit à un niveau d’accumulation de dettes et de productivité chimérique bien supérieur à ceux qui l’ont précédé et préparé. C’est pourquoi la question de savoir quand aura lieu la crise historique terminale de la marchandise devenue enfin irréalisable revient essentiellement à se demander à quel moment la dialectique de la crise généralisée du taux de profit s’auto-manifestera en tant que procès visiblement advenu de son in-exécutable souveraineté et donc de la sénescence de tous les mécanismes illusoires de fausse solution antérieurs en tant que là, leur trompeuse validité aura effectivement perdu toute possibilité de pouvoir continuer à se possibiliser.

Le temps de la domination réalisée du capitalisme intégral est celui où la temporalité précipitée des aliénations historiques propres à la tyrannie du spectacle de l’équivalent-général démontre partout que l’argent accélère de façon in-calculable l’érosion, la désagrégation et la liquéfaction de tous les moments par lesquels pourtant il s’est constitué en dépliement de son cheminement nécessaire. En domination formelle, c’est à dire avant la grande boucherie impérialiste de 1914, le Capital fonctionnait encore sur la stabilité relative de son antériorité non encore totalement soumise. Dés lors que devenu pleinement lui-même, le fétichisme de la marchandise est devenu l’économie-monde de la réification en mouvement, il s’empresse et bascule dans le brusque chaos haletant d’une vampirisation despotique et indistinctive qui dévore tout dans l’emprise désintégratrice de la vitesse marchande constamment redoublée.

La dialectique du sort de l’histoire en est ainsi jetée ! Il avait fallu à Fouché, montagnard extrémiste des impostures de l’extrême gauche de la bourgeoisie, plus de vingt ans pour révéler la vraie nature capitalistique du projet révolutionnaire issu des Lumières du marché. Au contraire, il n’aura fallu que quelques courtes et grotesques journées pour que Tsípras idéologue des mensonges alter-mondialistes de l’extrême gauche du Capital, fasse tomber les derniers masques de la soumission généralisée au gouvernement du spectacle mondial de la marchandise. 

Joseph Fouché, fut le propagandiste maçonnique ardent des progrès révolutionnaires de la propriété et du commerce, mitrailleur de Lyon et briseur de toutes les grèves possibles puis ministre de la police durant le Consulat et l’Empire. Il incarna l’expert en dilapidations, détournements et retournements ainsi que toutes les vastes affaires bancaires et policières de son époque. Il fut même ministre de transition de Louis XVIII pour assurer la métamorphose des finances de l’Empire déchu en monarchie des finances restaurées. Il eut de cette manière et pendant plus de vingt ans une carrière d’intrigues, de déloyautés et de parjures qui rendent admirablement compte de la dynamique des paradoxes historiques par lesquels la vieille société d’ancien régime à argent encore illusoirement contrôlé allait donner naissance à la société démocratique de l’argent incontrôlable désormais dépourvue de toute illusion sur elle-même…

Aléxis Tsípras est, lui, passé par divers mouvements rénovateurs de la gauche du Capital et notamment le « Forum social grec » qui contre la version droitiste d’une mondialisation purement financière, souhaitent impulser la farce socio-écologiste d’un mondialisme capitaliste tempéré avec ornementations à âme éthique… Mauvais magicien du temps expéditif des leurres, tripotages et fantasmagories de la crise précipitée du Capital, il ne lui aura fallu, début juillet, qu’une pauvre petite semaine pour reconvertir à l’envers le vote référendaire du NON en un accord d’austérité accrue qui livre la Grèce pieds et poing liés aux combinaisons des marchés financiers des polices diverses et loges variées de l’impérialisme de l’OTAN.

De cette manière, le spectacle de la décomposition grecque démontre une fois de plus qu’il est totalement impossible de lutter en vérité contre les attaques du Capital par la voie électorale et réformiste et que tous les gangs politiques disponibles du marché qui voudraient sur le terrain de la monnaie maintenue et re-combinée, ouvrir des voies nouvelles qui auraient prétention à ne pas être capitalistes constituent bien entendu et comme toujours les pires ennemis du prolétariat… Tsípras a ainsi fini par accepter comme condition à l’obtention de nouveaux crédits à l’État grec en faillite quasi déclarée, un plan d’austérité beaucoup plus dur que celui qu’il avait néanmoins refusé une semaine auparavant et contre lequel il avait organisé le fourbe carnaval d’un référendum purement tortueux. En ce sens, la Grèce est bien un véritable champ d’expérimentation sociale pour la classe capitaliste mondiale et ses serviteurs d’extrême gauche lesquels se sont là toujours et en tout lieu, situés aux avant-postes de l’ingénierie sociale de la mystification comme sur tous les territoires de métamorphoses où l’humanisme de la marchandise travaille pour l’artificiel sans limites, de l’immigrationnisme au sans-papiérisme en passant par le revenu de base sans oublier la PMA et la GPA…

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