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A Marseille, Marine Le Pen a exclu toute réconciliation avec son père

Lors de l'Université d'été du Front national à Marseille, la direction du FN a essayé de mettre le co-fondateur du parti sous l'éteignoir.

Marine Le Pen a exclu samedi toute réconciliation avec son père Jean-Marie, qui a annoncé la création d'un "Rassemblement bleu blanc rouge" aux contours peu clairs, qu'il souhaite tout à la fois distinct du FN mais associé à lui. "Chacun est libre à l'extérieur du FN de monter toutes les associations qu'il souhaite. Il fait ce qu'il veut, il est un homme libre, mais au sein du FN, il n'y a pas d'associations politiques constituées, ce qui s'apparenterait à un courant politique", a tranché sa fille lors l'Université d'été du Front national à Marseille.

A quelques kilomètres, dans un restaurant d'un quartier cossu de Marseille, M. Le Pen a réuni une large partie de la journée quelques 300 fidèles et nombre de médias autour d'un déjeuner-débat. L'occasion de renouveler un appel à "marcher vers l'unité" et à intégrer ses proches dans les listes du FN pour les régionales, une exigence jusqu'ici insatisfaite. Mais M. Le Pen a surtout lancé un Rassemblement bleu blanc rouge, qui vise à réunir des militants qui n'ont pas ou plus leur carte du parti, mais également des membres du Front national souhaitant rester fidèles à M. Le Pen. Parmi ces amis du FN "canal historique" comme ils l'appellent, plusieurs élus frontistes de Paca en rupture de ban, des membres de petites formations d'extrême droite comme le Parti de la France, et pour assurer la sécurité, des anciens du DPS, les gardes du corps maison du FN.

Cette formation sera selon lui "le pendant" du Rassemblement Bleu Marine, créé pour élargir la base du parti d'extrême droite, selon M. Le Pen qui semble faire peu de cas du fait que le FN interdit dans ses statuts la double appartenance "à un autre parti ou mouvement politique, quel qu'il soit". Qu'importe : son discours a été copieusement applaudi, même si à la sortie, beaucoup se montraient sceptiques. Laurence Trichet, Niçoise, a quitté très récemment le FN pour suivre le "patriarche" : "Moi, Jean-Marie, je le suivrai jusqu'au bout. Mais si c'est pour travailler avec Marine, j'irai pas." Des proches de Jean-Marie Le Pen peinaient à faire l'exégèse de cette annonce, d'autant que le "Rassemblement Bleu Blanc Rouge" est déjà une marque déposée par... Nicolas Dupont-Aignan. Interrogé par l'AFP, Carl Lang, patron de la formation d'extrême droite le Parti de la France et un temps numéro deux du FN, n'a ni avalisé ni exclu une collaboration.

"Coup de balai" pour les régionales

Alors que M. Le Pen faisait au sein des rangs frontistes présents à l'Université d'été figure de Godot ("Va-t-il venir?" ; "Si oui, quand?"), la direction du FN s'employait à mettre l'encombrant co-fondateur du parti sous l'éteignoir, vantant à longueur de journée l'unité d'un parti "tourné vers les Français", avec les régionales en ligne de mire. Mise en pratique tout au long de la journée, avec plusieurs tables rondes consacrées au "mondialisme" ou au "rayonnement international" ou au "communautarisme" et des discours de nombreux ténors, dont les vice-présidents Florian Philippot et Louis Aliot et la députée Marion Maréchal-Le Pen.

M. Aliot, lui-même candidat aux régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, a ainsi appelé à "un coup de balai" général en décembre pour écarter les élites "corrompues". Mais c'est surtout la présidente du FN Marine Le Pen elle-même qui a oeuvré en ce sens, mettant l'accent sur les régionales en réaffirmant ses espérances, ou parlé de la crise des migrants. Malgré l'ombre de M. Le Pen qui planait sur cette première journée "un peu parasitée", de l'aveu d'un parlementaire frontiste, le FN a pu phosphorer sans irruption du "Vieux", qui pourrait toutefois toujours s'inviter dimanche, par exemple pour le discours de sa fille, prévu en milieu d'après-midi devant plus de 2.000 personnes. "Le seul directeur de conscience, directeur de la communication, directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, c'est Jean-Marie Le Pen", s'amusait un de ses proches, résumant le sentiment général : lui seul sait ce qu'il fera dimanche. "Qu'(il) ne mésestime pas la réaction des gens qui sont là pour parler politique et qui n'apprécient pas le carnaval", a mis en garde un dirigeant historique du FN.

source : Afp via le Point ::lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuEVplZEAxrIyfYfj.shtml

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