Le livre sur le Combat de Hans Talhoffer (1420-1490) est un des plus mystérieux manuscrits du Moyen-Âge au monde. Daté de 1459, il se compose de 150 feuillets en papier écrit en dialecte Souabe, et dans ses pages illustrées apparaît une collection unique d’images de combats sanglants, de personnages portant de curieux accoutrements, de duels, de machines de guerre et d’inventions insolites.
Les pages de ce manuscrit inconnu ont été ramenées à la vie grâce à la technologie actuelle de restauration, mais encore aujourd’hui, la majorité de son histoire et de son contenu reste inexpliqué.
D’après le manuscrit, la véritable histoire de l’Europe durant le Moyen-Âge se révèle être violente, secrète, spirituelle, et contient une mine de connaissances, preuve que la société médiévale était bien plus sophistiquée et étrange que nous le pensions.
Hans Talhoffer est le plus connu de tous les maîtres escrimeurs germains du sud au XVe siècle. Il est contemporain au maître d’armes Paulus Kal, avec qui les manuscrits suggèrent une rivalité professionnelle. Talhoffer enseigna selon la tradition de Johannes Liechtenauer.
Le nom de Talhoffer apparait dans les archives de Zurich, qui indiquent comment il enseigna occasionnellement près du Rathaus, le conseil municipal, en 1454. Il est l’auteur de plusieurs traités illustrés décrivant les méthodes de combat utilisant une grande variété d’armes comme la dague, l’épée longue, le bâton et le combat monté, et incluant le combat à mains nues telle la lutte.
Ainsi, il y a moins d’un siècle, entre 1890 et 1894, Gustave Hergsell traduisait et éditait successivement, en cinquante exemplaires chacun, les trois manuscrits d’escrime d’un de ces maîtres historiquement connus, Hans Talhoffer. Ces manuscrits originaux sont datés respectivement de 1459, 1443, et 1467 et ont été rédigés par maître Talhoffer en Souabe germanique. Gustave Hergsell édita en premier ce manuscrit de 1459, écrit quinze ans après celui de 1443, avant d’éditer les autres.
Au XVe siècle, il se passa donc vingt-quatre ans pour Hans Talhoffer entre le premier et le dernier manuscrit original. Le manuscrit de 1459, le premier édité, était en partie une méthode de combat tel que maître Hans Talhoffer l’a enseigné au damoiseau Leutold de Königsegg. Ce Leutold, quant à lui, était membre d’une ancienne famille catholique de Souabe.
Il devait être d’une famille princière, vu ce que l’on découvre de son équipement et de ses armoiries dans les planches relatant son combat. Ces planches montrent d’ailleurs un damoiseau aguerri au combat, ou en tout cas très bien formé.
Les manuscrits correspondent historiquement à la période précédant celle appelée de “la grande ligue de Souabe”, qui permit d’assurer par la suite l’ordre en ces régions, entre 1488 et 1533. Ces trois ouvrages sont plus des manuels d’apprentissage du combat individuel en lice fermée, que des manuels de guerre. Ils préfigurent l’émergence d’un ordre de droit.
Les écrits illustrés du maître d’armes Hans Talhoffer sont une référence en matière de combat médiéval. La contribution du fameux maître d’arme à la théorisation du combat et à la révolution de l’escrime en général est indéniable.