Virginie Calmels (LR-UDI-MODEM), Jacques Colombier (FN), Yvon Setze (DLF) et José-Manuel Boudey (Parti Fédéraliste Européen) ont répondu à l'invitation de La Manif Pour Tous et ont partagé leur vision de la famille et leurs projets pour la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes. Ils ont multiplié les engagements et propositions devant les familles réunies à l'Athénée Municipal de Bordeaux.
Alors qu'un nombre grandissant de Français ont l'impression de ne pas être, ou de ne plus être, connectés, représentés par leurs élus, La Manif Pour Tous a contribue à sa façon, et de manière totalement inédite, au débat démocratique afin de renforcer le lien indispensable entre la société civile et les politiques. Toutes les têtes de liste, quelle que soit leur couleur politique, ont été invitées et le public a manifesté un accueil chaleureux à tous ceux qui ont accepté de faire le déplacement. L'absence d'Alain Rousset (PS-PRG) n'est pas passée inaperçue.
Le succès populaire du meeting à Bordeaux est un signal important envoyé à toutes les têtes de listes qui sont invitées partout en France à répondre aux questions des familles lors des meetings organisés par La Manif Pour Tous et qui sont d'ores et déjà prévus tout au long du mois de novembre :
- Lyon (02/11),
- Lille (07/11),
- Marseille (13/11),
- Toulouse (20/11)
- Paris (28/11), Caen, Epinal, Angers...
Dans une introduction régulièrement interrompue par des applaudissements, Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous a tenu à souligner combien le mouvement social issue de l'opposition à la loi Taubira est concerné par les élections régionales.
« La famille est la cellule de base de la société. A ce titre, toute action politique l'impacte et ce, aussi bien au niveau local et national que régional. Malheureusement, nous constatons tous que, jusqu'à présent, les programmes des partis politiques n'incluaient pas la question de la famille, ou si peu... Nous devons donc chercher ensemble, par l'écoute et le dialogue, à obtenir la prise en compte systématique de ces enjeux, dans le bon sens évidemment ». « Nous avons donc, nous, citoyens français, nous électeurs, le devoir d'accompagner et d'aider les politiques, tous les politiques, et notamment celles et ceux qui vont demain présider notre région, à prendre en compte la famille et l'enfant dans toutes leurs décisions et actions. Car il s'agit bien de préparer notre avenir et celui de notre société. Et pour y parvenir avec succès, il faudra de l'audace, du travail, de la ténacité, de l'écoute et des lieux d'échanges et de débat comme nous en avons ce soir. La famille est l'articulation entre la personne et la société. C'est en défendant la famille, qui elle-même donne toute sa place à la personne humaine, que l'on remettra dans une juste perspective tous les domaines de la gestion de la Cité : économie, emploi, éducation, formation, solidarité, logement, sécurité, loisirs, etc. Comme vous le voyez, j'énumère notamment des compétences régionales... d'où notre présence ce soir".
Chaque candidat a ensuite pu répondre pendant une trentaine de minutes à une série de questions portant sur la vision de la famille et la présentation des propositions majeures de leur programme au service des famille : transports, solidarité, emploi, loisirs, culture...
Pour Virginie Calmels, « la famille est une valeur fondamentale, un socle dans notre société. » C'est pourquoi « Il faut encourager les élus qui mettent en place des politiques pour la famille ! » Pour la chef de file LR-UDI-MODEM, « La famille, c'est nos racines, notre éducation ; il est donc dangereux de s'y attaquer. » Reconnaissant que « la famille est présente dans tous les sujets, dans toutes les prérogatives de la région », elle estime qu'il faut « porter un projet pour les enfants, leur éducation. » Développant sa vision de la famille, Virginie Calmels a reconnu que « l'amour d'un père et d'une mère donne de la confiance à un enfant et lui donne la force d'avancer. » Elle entend donc mettre en place une politique audacieuse en matière d'emplois pour faciliter et accompagner la conciliation entre la vie professionnelle et la vie de famille. « Nous devons remettre sur le devant de la scène l'emploi des jeunes. Une politique de l'apprentissage et de l'orientation doit être mise en place : c'est clé pour les familles. » Toujours sur le plan économique, elle a rejoins les positions de La Manif Pour Tous en dénonçant « le matraquage fiscal des familles : il faut arrêter l'augmentation des impôts et la baisse des allocations familiales. » Interrogée sur la question sensible des subventions, Virginie Calmelssouhaite « flécher les subventions. Il faut de la transparence car nous devons rendre des comptes aux citoyens ». Selon elle, « les associations à aider sont celles qui ont un vrai projet, un rôle social. » La solidarité intergénérationnelle a également été souligné : « Les personnes âgées font aussi partie des familles : il ne faut pas les oublier. Il faut d'ailleurs promouvoir leur maintien à domicile. » Enfin, sans évoquer explicitement la GPA, Virginie Calmels a rappelé que « dans la famille, il ne faut pas oublier la femme. Nous devons les protéger ! »
Du côté d'Yvon Setze, tête de liste de DLF (Debout La France), l'accent a été mis sur la souffrance des familles dans la vie quotidienne, conséquence directe de la crise de la famille. « Les familles monoparentales souffrent aujourd'hui. Les mères de familles qui se retrouvent seules avec un enfant sont en grandes difficultés. La famille ne passe plus au premier plan dans notre société ! Il faut redonner du sens et consolider la famille père/mère/enfant » a t-il déclaré. Soulignant son profil de chef d'entreprise, il souhaite que la région « accompagne des enfants de familles défavorisées et les aide à devenir chef d'entreprise. » Yvon Setze a beaucoup insisté sur les enjeux économiques et leurs conséquences sociales : « aider les entreprises, c'est créer de l'emploi pour les familles. Beaucoup de chefs d'entreprises ne se payent pas. Ils n'ont aucun revenu, ni pour eux, ni pour leur famille. Il faut lancer un cri d'alarme ! » s'est-il indigné. Il propose d'organiser des Assises de la Famille où les associations et les citoyens pourront s'exprimer librement et formuler des propositions concrètes. « Si aujourd'hui nous semons, demain nous récolterons ! » a-t-il déclaré en conclusion.
Jacques Colombier a commencé par saluer l'action de La Manif Pour Tous et son influence croissante sur les élus et l'opinon : « Quel syndicat ou association peut réunir plus d'un million de personnes dans la rue ? » Pour le candidat tête de liste du FN, « la famille père/mère/enfant est la cellule de base de notre société. » Il a développé sa vision de la famille en soulignant que « l'enfant a besoin de l'altérité sexuelle. » Interrogé sur les questions économiques, il a déploré que « la politique familiale n'était plus un pivot de nos politiques aujourd'hui » avant de proposer de « réduire le train de vie des élus en baissant les indemnités de 10%. » Il estime qu'il faut « revaloriser et indexer les allocations familiales sur le coût de la vie. » C'est pourquoi il entend « redonner du pouvoir d'achat aux familles en réduisant la fiscalité régionale », préférant investir « dans la formation, les lycées et les TER. » Jacques Colombier s'est fait le défenseur de la ruralité expliquant que « les cantines des lycées doivent se fournir chez les agriculteurs de la région. » Sur le plan économique, il a insisté sur l'importance de « la formation professionnelle qui n'est pas en adéquation avec les besoins des entreprises. » Il souhaite que la région puisse « former les mères de familles si elle se sont arrêtées de travailler pendant quelques années. »
Candidat du Parti Fédéraliste Européen, José-Manuel Boudey a plaidé pour un renforcement de la solidarité entre les générations, « l'apprentissage pour les jeunes oui, mais avec les seniors : l'intergénérationel est important » déplorant que « nous ne renouons plus avec nos aînés, nos grands-parents. » Reconnaissant que « les familles sont confrontées à de vrais bouleversements », il propose « la création de centres d'écoute pour les parents, démunis parfois devant leurs enfants. » Sur le plan économique, il a souligné, comme tous les candidats présents ce soir, « l'importance des allocations familiales », qui ont pourtant été mises sous conditions de ressources depuis le 1er juillet dernier. « L'aide aux familles est un principe bafoué actuellement » a-il ainsi regretté. Il propose de « remettre les citoyens et les familles au cœur des décisions » en créant notamment « des comités d'attribution des subventions aux associations. » « Il y a un certain espoir car les jeunes sont de plus en plus attirés par le mariage »a néanmoins souligné José-Manuel Boudey.