L’union, faux débat
Les élections régionales 2015 seront évidemment des élections biaisées : les assassinats du 13 novembre et leurs exploitation médiatique et politique vont bien sûr influencer le vote des électeurs, l’appel à l’union nationale pouvant se confondre avec la tentation de soutenir le parti au pouvoir – ou de présenter les autres partis comme des ennemis de la nation.
Outre qu’un régime de partis est par essence un régime de désunion nationale, le parti au pouvoir a profondément contribué à discréditer l’idée de nation, d’une part, et à opposer les Français entre eux, d’autre part, autant par son action antérieure, systématiquement communautariste, que par les lois qu’il a promues depuis 2012, qui, sous prétexte d’égalité, ne cessent d’opposer pauvres et riches, hommes et femmes, Français et étrangers, agriculteurs et industriels, travailleurs et patronat, au point que l’abstention aux élections est devenue la règle en république française, dont la démocratie ne signifie que le gouvernement des élites, par les élites, pour les élites.
Les régions, véritable enjeu
C’est d’ailleurs dans une double logique électoraliste et européenne que François Hollande a procédé à un “découpage” aberrant, sur la base de la carte actuelle des départements (autrement dit, la France de 1790…), pour accoucher de pseudo-Landër allemands, ces “régions” ne renvoyant à aucune réalité sociale. Mais la France a vraiment besoin d’un échelon régional, parce que les Français ont besoin d’un pouvoir de proximité, qui ne soit ni le bras armé d’un pouvoir centralisateur, ni le reflet des perceptions parisiennes. Parce qu’il existe des réalités géographiques et historiques. Parce que les “petites patries”, comme disait Maurras, sont le lieu de l’enracinement, du temps long, de la vie. Les “pays” doivent être des réalités vivantes, fonction de leur histoire et de leur démographie, des réseaux de transport et d’énergie, des pôles de compétence, du tissu industriel et des ressources agricoles. Surtout, les régions doivent avoir de vrais pouvoirs (là où la réforme ne leur accorde rien qui soit certain ni rien qui soit fondamental) : autorité en haut, libertés en bas, les régions avec leurs parlements régionaux (représentant les métiers, les corps intermédiaires, les communautés) devraient pouvoir maîtriser leur stratégie économique et sociale, leur éducation scolaire, universitaire et professionnelle, leurs banques d’investissement régional, leur politique de santé, etc.
Le vote, une nécessité
Mais, dans un contexte brouillon et hystérique, ces élections ne proposent aux Français qu’un entassement de compétences dont certaines ne sont pas même encore définies, les élus et l’État promettant de miraculeuses économies pour demain mais alourdissant déjà les endettements publics. En l’état actuel de la réforme territoriale et du débat politique, les treize régions françaises n’offrent pas la possibilité d’une vie réellement meilleure, d’une réelle prise en compte des cultures locales, des flux économiques locaux. François Hollande, là comme ailleurs, a manqué le rendez-vous avec les besoins des Français et les nécessités du bien commun. L’Action française appelle néanmoins les Français à voter car la nationalisation des élections amène d’autres enjeux : faire arriver aux pouvoirs des équipes réellement animées par l’esprit du bien commun et non pas par les ambitions électoralistes, même si le cadre actuel ne leur permettra d’accomplir pleinement leur mission ; manifester l’existence d’un vote qui, au-delà des partis et des institutions, affirme la nécessité d’avoir d’abord, encore et toujours le souci de la France et des Français.
Action française
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-de-presse-REGIONALES