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« Expulsez les criminels étrangers » : à Epping, les Anglais crient leur ras-le-bol

Capture d’écran X @EssexPR
Capture d’écran X @EssexPR
Depuis le 17 juillet, la petite ville d’Epping (Essex, au nord-est de Londres) est la proie de manifestations populaires. Les autorités et la presse déplorent une violence d’« extrême droite ». A l’origine du problème, les demandeurs d'asile.
 

« Expulsez les criminels étrangers »« Les De Souche d’abord »« Stoppez les bateaux »… Les slogans indiquent clairement le ras-le-bol d’une partie des habitants contre les demandeurs d’asile accueillis au Bell Hotel. L’élément déclencheur ? Une agression sexuelle sur une adolescente de 14 ans, impliquant un demandeur d’asile éthiopien de 38 ans (il nie les faits). Les manifestations de la semaine dernière en Espagne contre les migrants n’avaient pas d’autre cause : l'acte déclencheur, l’agression présumée d’un retraité par trois Maghrébins. Celles d’il y a un mois, en Irlande, non plus : à l'origine des troubles, l’agression sexuelle présumée d’une adolescente par deux Roumains de 14 ans.

Un pleutre chef de la police

Comme en Irlande, comme en Espagne, les victimes toutes désignées de la répression policière sont les « de souche ». Trois personnes arrêtées à Epping jeudi, six dimanche. Le chef de la police locale, Simon Anslow n’a pas de mots assez durs contre les manifestants : « Nous en avons assez de votre criminalité. Mais nos cellules, qui se sont remplies tout au long de la soirée, sont prêtes à vous accueillir, alors soyez certain que c'est ici que vous dormirez. » Jamais Simon Anslow ni aucun chef de la police ne parlerait sur ce ton à des illégaux.

Les soulèvement populaires qui avaient suivi le meurtre de trois fillettes par un Anglais d’origine rwandaise, il y a un an, avaient provoqué la même vindicte policière, la même accusation médiatique : tout cela, c’est « l’extrême droite », les « fascistes ». Pas plus qu’en Espagne et en Irlande, cette rhétorique bien huilée ne correspond à la réalité, comme l’a montré en une vidéo Nick Buckley, ancien du parti de Nigel Farage, Reform UK. En fait de fascistes, on voit des pères et mères de familles qui « protestent pour un pays plus sûr ». Et Nick Buckley de commenter : « on ne peut les réduire au silence. Les Anglais en ont assez de ces conneries. Ça suffit. »

Clandestins en milieu rural

La population d’Epping et ses environs (Epping Forest) change, notait le recensement de 2021. Une évolution qui est celle du pays entier. « De nombreux facteurs peuvent contribuer à l'évolution de la composition ethnique de l'Angleterre et du Pays de Galles »dit le document officiel, qui les détaille : « vieillissement, fécondité, mortalité et migration ». Comme si cela ne suffisait pas, la dispersion irraisonnée de clandestins ajoute à la pression migratoire. Epping est à une cinquantaine de kilomètres de Wethersfield, village où, depuis quelques mois, sont accueillis autant de demandeurs d’asile que d’habitants.

Sentant le mécontentement populaire monter, le Epping Forest District Council avait demandé le 11 juillet la fermeture de deux hôtels réquisitionnés pour les clandestins, le Bell Hotel et le Phoenix Hotel. Dans une pétition adressée au gouvernement, l’instance officielle locale signalait que deux « incidents » (l’agression sexuelle citée supra, mais aussi un incendie volontaire) « ont provoqué une peur, une colère et une détresse compréhensibles dans notre communauté ». Il faut « cesser de placer les demandeurs d'asile dans des hôtels inadaptés dans les petites villes et les zones rurales ». La France connaît exactement le même problème.

Pour ne pas être accusée de racisme, la pétition officielle se devait de s’en prendre à… l’extrême droite. Celle-ci serait historiquement implantée à Epping et « l'inaction du gouvernement risque d'alimenter les divisions et de saper la cohésion communautaire », comme si la présence des clandestins n’était qu’une donnée parmi d’autres. Une pancarte brandie par une femme à Epping le dit en toute simplicité : « Je ne suis pas d’extrême droite. Je m’inquiète pour mes enfants ». Un langage que ni les gouvernements, ni les médias, ni les associations immigrationnistes ne sont prêts à entendre.

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