Un Front national en tête, mais dans des proportions plus importantes qu’escompté par les instituts de sondage, des Républicains dont la victoire annoncée sera forcément ternie par cette poussée de l’extrême droite et des socialistes en chute libre : le premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, semble avoir confirmé, mais également amplifié les estimations réalisées par les instituts de sondage dans les derniers jours de la campagne.
Le FN en tête au niveau national, devant Les Républicains et le PS
Selon une estimation nationale réalisée par Ipsos, le FN et Les Républicains avoisineraient tous deux les 27,5 %. A gauche, le PS plafonnerait a 23,6 %, Europe Ecologie-Les Verts a 6,7 % et le Front de gauche à 3,8 %. D’après OpinionWay, le Front national se situerait plus haut encore, autour de 29,5 % des voix. Les Républicains seraient devancés, à 27 % des suffrages. Quant à la gauche, son total ne dépasserait pas les 35 % : le PS atteindrait les 23 %, EELV 6,5 %, le Front de gauche 4,1 %. Pis encore, selon l’IFOP, ce total ne dépasse pas les 33 % : 10,3 % pour le bloc Front de Gauche/EELV/Nouvelle donne, 22,7 % pour le PS et ses alliés (PRG + UDE). L’IFOP donne Les Républicains, le MoDem, l’UDI et CPNT à 27,2 %, et le Front National à 30,8 %.
Le FN largement en tête en Nord-Pas-de-Calais- Picardie et PACA
Dans les deux régions considérées comme les plus gagnables par le FN, ce dernier semble avoir fait le plein des suffrages. Selon TNS-Sofres, le parti d’extrême droite emmené par Marion Maréchal-Le Pen atteindrait 41 % en PACA, alors que Les Républicains, conduits par Christian Estrosi, plafonnent à 28 % et que les socialistes s’effondrent à 16 %.
Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le FN atteint également 41,4 %, selon TNS-Sofres, contre 24,5 % à la liste Les Républicains conduite par Xavier Bertrand, et un maigre 18 % pour la liste socialiste dirigée par Pierre de Saintignon. Selon l’IFOP, le FN atteindrait même les 43 % dans cette région, contre 24 % aux Républicains et 18 % au PS. M. Bertrand a fait une déclaration peu après 20 heures pour dire qu’il comprenait « la colère et le sentiment d’abandon des électeurs » du FN et s’est dit sûr que « le sursaut viendra de la région dans ses profondeurs » dimanche prochain. « Le visage (la région) ne sera pas celui de Marine Le Pen. L’histoire retiendra que c’est ici, dans notre région, que son ascension a été stoppée », a lancé l’ancien ministre.
Une source gouvernementale donne par ailleurs les estimations suivantes pour Auvergne-Rhône-Alpes : 32 % pour Les Républicains, 26 % pour le FN et 22 % pour le PS.
Les discussions de l’entre-deux tours commencent déjà
Le scénario tant redouté par Nicolas Sarkozy s’est donc bien produit : son parti, Les Républicains (LR), est devancé par le Front national lors du premier tour des élections régionales. Promise à une large victoire ces derniers mois, LR fait les frais de la performance du FN, qui bénéficie d’un climat porteur depuis les attentats du 13 novembre. Les dirigeants de droite se montraient sonnés à l’annonce des premières estimations. « Le FN est si haut en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Alsace que je ne vois pas comment on pourra l’empêcher de remporter ces régions au second tour », confie, dépité, un dirigeant du parti de M. Sarkozy.
Au PS, un bureau national devait se tenir à partir de 21 h 30 au siège du parti à Solférino. Le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, veut fixer une ligne à tenir dans les différentes régions. Les socialistes appellent à regarder le score sur l’ensemble de la gauche, en additionnant les voix du PS, des écologistes et du Front de gauche. Mais les mauvais scores du PS dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (18 %) et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (16 %) pourraient bousculer le programme. Le candidat socialiste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a prévu de s’exprimer de son côté dès 20 heures, sans attendre les consignes nationales. Selon nos informations, Manuel Valls ne devrait pas s’exprimer dans la soirée.
Une abstention entre 49 % et 49,8 %
Ces dernières élections intermédiaires du quinquennat de François Hollande, qui étaient les premières dans le cadre des treize régions – contre 22 précédemment – issues de la réforme territoriale, sont également les premières depuis les attentats du 13 novembre. Selon les estimations de quatre instituts de sondages (OpinionWay/B2S, Ipsos-Sopra Steria, Ifop-Fiducial et Harris interactive), l’abstention sur l’ensemble de la journée du premier tour devrait se situer entre 49 % et 49,8 %. Un taux d’abstention proche de celui enregistré en mars, à l’occasion des départementales. Lors de la dernière édition des élections régionales, en 2010, l’abstention nationale s’était élevée à 53,6 %.
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