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Pour bien commencer l'année

En ce premier matin de l'an de grâce 2016, votre chroniqueur s'est employé à survoler les principaux sites de quotidiens européens où il glane habituellement ses éléments d'information. L'examen des messages des dirigeants de notre continent, et de leurs relais de la presse numérique, ne manque pas de surprendre.

Inutile de souligner, hélas, que le plus affligeant des gouvernants en place, le plus éloigné des réalités, est supposé parler au nom de la France. Même le très urticant Tsipras semble en mesure d'appeler à des constats plus concrets quand il dit à ses compatriotes que "sans réforme du système de retraites, d'ici 5 ans, les caisses ne pourront plus verser de prestations". En Italie, dont l'unité semble à parfaire, le président de la république dit des choses très dignes, un peu moins creuses que celles de M. Hollande, sur la question du travail et de la jeunesse, cependant que le chef de l'opposition populiste déplore que le pays soit une sorte d'hologramme aux institutions quasiment fictives.

Certes un détour par les journaux anglais les plus significatifs montre que nos voisins, outre les épouvantables inondations qui les ont frappés, sont appelés une rflexion plus sérieuse, Il faut chercher le bon vieux Times, qui, comme la nostalgie n'est plus ce qu'il était pour comprendre que David Cameron semble appelé à gouverner, et à réformer, le royaume pour des années qu'on suppose nombreuses, au moins jusqu'en 2020, et sans doute au-delà si Jérémy Corbyn persiste à enfoncer le Labour dans son idéologie d'un autre âge. Pour le Telegraph la grande nouvelle du jour reste l'incendie de l'hôtel de 63 étages à Dubaï. Pour le Guardian ce sont les mesures de sécurité à Munich dans la nuit du réveillon.

Mais c'est de Berlin que vient la plus préoccupante des communications : celle que réitère Mme Merkel. "Elle ne change pas, elle ne veut pas changer" commente die Welt. A l'entendre les immigrés sont une chance pour l'Allemagne. Elle ne démord pas de ce discours. C'est celui que tenait un Stasi – je parle ici du politicien centriste français, je ne parle pas de la police d'État est-allemande – il y a vingt ans. Aujourd'hui nous goûtons aux fruits de cette vendange. Cette chancelière a longtemps été appelée affectueusement "Mutti" par ses compatriotes : cette "grand-mère", malheureusement en manque d'enfants, a décidé d'en adopter des millions, réfugiés, déracinés, appelés aux quatre vents des pays en guerre et qu'elle se propose et nous impose de répartir arbitrairement dans 28 pays qui, pour la plupart, n'en veulent guère. Heureuse Suisse qui échappe à ce diktat, mais qui n'échappera pas à ses retombées.

Or, ce qui me frappe ce matin c'est que les gens qui nous gouvernent après s'être artificiellement gargarisés verbalement, pendant des décennies, d'une "Europe" elle-même assaisonnée à la sauce Maastricht du cuisinier Delors, n'emploient même plus le mot.

Or, toutes les macrodécisions, tout ce qui devrait faire l'objet du débat public, toutes les perspectives d'avenir pour nos sociétés, hormis notre fiscalité délirante et aggravante, dépendent de choix qui ne sont pas hexagonaux mais continentaux.

La seule observation que l'on puisse partager avec le discours de Hollande, en dehors du chômage pour laquelle sa crédibilité est passée au-dessous du zéro absolu, c'est que nous ne sommes pas sortis du terrorisme

Or, de Madrid à Copenhague, qui peut nier qu'il s'agit d'un combat européen, sur lequel d'ailleurs notre regard diffère quelque peu de celui de nos alliés américains ‑ auxquels leurs partenariats avec l'Arabie saoudite, avec la Turquie et même avec le Pakistan imposent des complaisances inquiétantes, – ce que nous avons donc le devoir de rééquilibrer. Sans une diplomatie et une coopération militaire européennes aucun espoir de corriger le tir.

J'en déduis donc deux urgences de travail pour commencer l'année 2016 : réfléchir aux deux dangers qui nous menacent le plus, l'islamo-terrorisme, dont tout le monde a évidemment conscience, mais dont "on" brouille la compréhension, et à moyen terme, les ravages mondiaux de plus en plus dommageables du régime communiste chinois, que "l'on" s'emploie à camoufler. Il faudra aussi re-situer dans le débat la question de nos institutions encore défaillantes.

Voilà pour bien commencer l'année, je vous adresse aussi mes meilleurs vœux.

JG Malliarakis

http://www.insolent.fr/

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