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Vance aux Européens : la guerre d’Ukraine, c’est votre affaire, pas celle des Américains

JD Vance avait tout dit quelques jours avant le sommet d’Anchorage en annonçant que les États-Unis mettaient fin au financement direct des opérations militaires en Ukraine, précisant que si les Européens souhaitaient continuer à acheter des armes américaines pour soutenir l’Ukraine, les États-Unis ne s’y opposeraient pas, mais qu’ils ne financeraient plus eux-mêmes ces livraisons. « Nous en avons fini avec cette  guerre » avait-il asséné on ne peut plus clairement.

Au cas où les Européens ne l’auraient pas bien compris, le vice-président vient d’en rajouter une couche. Jeudi dernier, il a déclaré sur Fox News : « Les Européens vont devoir prendre la plus grande part du fardeau. C’est leur continent, leur sécurité. Je ne crois pas que nous devrions porter ce fardeau. »

« Je pense que nous devons aider si c’est nécessaire pour arrêter la guerre et les tueries mais je crois que nous devrions attendre, et le président attend certainement que l’Europe joue le premier rôle », a insisté JD Vance.

Le vice-président américain a par ailleurs tenté de résumer l’enjeu pour arriver à un accord de paix. « L’Ukraine veut être sûre qu’elle ne sera pas envahie de nouveau par la Russie », a expliqué JD Vance, « les Russes veulent certaines parties du territoire, la plupart d’entre elles qu’elles occupent, mais d’autres non », a-t-il avancé. Vance a tout compris…

Depuis juin 2025, les Européens ont globalement apporté une aide plus importante à l’Ukraine que les Américains, tant sur le plan financier que militaire : au 30 juin 2025, l’Europe a fourni 167,4 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine (tous types confondus : militaire, humanitaire, financier), contre 114,6 milliards d’euros pour les États-Unis.

Pour la première fois depuis juin 2022, l’aide militaire européenne a dépassé celle des États-Unis au premier semestre 2025, avec une avance de 4,4 milliards d’euros.

Cette inversion s’explique en partie par la réduction de l’aide américaine depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025, tandis que l’Europe a accru ses engagements, notamment via des fonds dédiés et une production industrielle accrue d’armements.

Même si les Européens ont réussi – à quel prix – à « rattraper » les États-Unis, on n’imagine pas qu’ils puissent en totalité se substituer à eux. D’autant que l’Ukraine court un risque élevé de défaut souverain à partir de 2026, selon plusieurs analyses récentes. L’Europe devra alors porter le pays à bout de bras.

La Russie a pour sa part averti mercredi que toute discussion sur les garanties de sécurité que les Occidentaux envisagent de donner à l’Ukraine qui ne prendrait pas en compte la position de Moscou ne mènerait « nulle part ».

Moscou a aussi une nouvelle fois calmé les ardeurs concernant un potentiel sommet entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, arguant qu’une telle rencontre devrait être « préparée avec le plus grand soin ».

Pour sa part, JD Vance s’est voulu philosophe : « Parfois, une rencontre en face-à-face entre dirigeants peut permettre de débloquer une situation que leurs équipes n’ont pas nécessairement pu résoudre », a dit le vice-président. Un lieu commun.

Du côté du président Trump, c’est semble-t-il la lassitude qui semble l’emporter.

Le président a déclaré ce 22 août que « rien ne [me] rend heureux dans cette guerre », exprimant son mécontentement face à la poursuite du conflit et aux frappes russes, notamment après qu’une usine américaine en Ukraine a été touchée.

Trump a également affirmé que réunir Poutine et Zelensky autour d’une même table équivaut à mélanger « de l’huile et du vinaigre », soulignant la difficulté de faire dialoguer les deux parties. Il a ajouté que, dans les deux prochaines semaines, il sera possible de savoir si des perspectives de paix existent réellement, faute de quoi « une approche différente » devra être envisagée, sans préciser laquelle.

Manifestement, Trump fait retour vers son état d’esprit d’avril dernier, où, déjà excédé par l’impossibilité d’imposer son point de vue, il avait menacé de quitter la table des négociations :

Le président américain réalise, dépité, que tout le falbala du sommet d’Anchorage n’aura pas fait reculer Poutine d’un seul pouce. Lui qui a en vue le prix Nobel de la paix devra sans doute attendre un peu. Le président se consolera en pensant que, grâce à lui, des entreprises américaines vont pouvoir bientôt exploiter le juteux sous-sol ukrainien :

Henri Dubost

https://ripostelaique.com/vance-aux-europeens-la-guerre-dukraine-cest-votre-affaire-pas-celle-des-americains.html

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