Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vers l'AMGOT ?

Nous sommes au bord du précipice dans tous les domaines, comme nous l'étions en 1940 dans le domaine militaire. Mais cette faillite militaire était aussi le symptôme de la faillite politique d'un pays qui n'arrivait pas à se reconstituer après le traumatisme de la Grande Guerre. La France aujourd'hui n'a même pas cette excuse puisque sa dernière grosse secousse globale a été la grande fête de 1968. Chacun sent bien qu'un jour ou l'autre il va y avoir un affrontement dans notre pays et ce ne sera pas simplement pour reprendre un territoire toujours confisqué par les zadistes de Notre-Dame-des-Landes malgré plus de cent cinquante décisions de justice. Il faudra alors choisir entre la casse et la capitulation. Ces perspectives, encore aggravées par les attentats terroristes, ne sont pas réjouissantes et on comprend que la plupart préfère ne pas y penser... (Maître Soulez Larivière pour le Huffington Post en cliquant ici¹)

La République d'Autruche vit ses dernières années. Elle navigue de capitulation en capitulation. A la moindre émeute, elle passe sous la table et négocie, sauf dans la révolte des poussettes de la Manif pour tous où il fut jugé sans danger par le Chef de la Police d'affronter avec toute la brutalité d'usage les familles et les vieux qui étaient venus marcher à Paris contre le pouvoir gay. Mais à Strasbourg contre l'OTAN, à Nantes contre l'aéroport du Grand Ouest, à Sivens contre l'étang, à Rennes contre Vinci et les banques, à Calais contre les No Borders, on enfume juste un peu et finalement on attrape trois boiteux faciles à agripper quand ce n'est pas un général en retraite au porte-voix, paumé au sein d'une manifestation statique à 150 pèlerins.
Comme le suggère Me Soulez Larivière, chacun voit bien que la montée des périls en tout genre va déclencher une réaction populaire à défaut d'intervention définitive de l'Etat. De fait, on va passer de la colère rampante à la colère bruyante puis à l'ouverture du feu. C'est ainsi que meurent les régimes foireux, par les fourches et les faux jadis, par l'artillerie de chasse aujourd'hui. Revenons aux périls :
- le premier est l'affaissement continu de l'école publique. Le seuil que les lycéens doivent franchir entre la sortie du secondaire et l'entrée à l'université ou aux grandes écoles est de plus en plus haut. Les dirigeants se gargarisent d'éléments de langage et de pédagogie tordue sous la direction aujourd'hui d'une jolie moukhère échappée du bled, qui succède à des agrégés sinon de grands professeurs ou chercheurs, parce qu'un prince républicain obsédé de "nouveauté" en a décidé ainsi. Voir ses enfants échouer sur les plages du chômage de masse ne va pas diminuer le ressentiment populaire quand on nous explique qu'il faut les mettre maintenant en formation après qu'ils aient passé une douzaine d'années à l'école !

- le deuxième est la constitution de fiefs communautaires qui prospèrent au vu et au su de l'Etat sans réaction. Des territoires entiers de la république sont stérilisés des valeurs françaises et il n'est pas loin le jour où la règle démocratique les détachera juste avant que les étrangers n'y instaure leur loi. Si les pouvoirs s'en accommoderont probablement, les citoyens cernés ou en bordure pourraient bien se bunkériser et former des chaînes de résistance pour protéger simplement leurs biens et leurs ressources. Tuera-t-on un jour pour son potager ? Il nous faudrait un Jules Moch², nous avons monsieur Cazeneuve et son petit téléphone.
- le troisième est la Dette abyssale de la République dont le service est à la merci d'une remontée des taux internationaux de prise en pension des bons du Trésor. Déjà premier poste budgétaire, ce service augmenté depuis l'étranger peut bouffer littéralement toutes les prestations sociales nécessaires comme les pensions de retraite (voir la Grèce, l'Espagne...). La faillite conduira le pouvoir, confronté à sa propre banqueroute, à séquestrer l'argent des ménages par la confiscation de l'assurance-vie, des livrets, et plus s'il en faut encore. Alors ce sera l'insurrection fiscale que promettait Raymond Barre sans l'avoir connue, et les petits épargnants en colère chercheront à qui la faute.
S'il y a de nombreux motifs d'endettement dont le clientélisme démocratique latin, la faute décisive gît sur les députés qui ont voté les déficits budgétaires demandés par le gouvernement, année après année, pour régler le fonctionnement courant du pays. Dans une démocratie représentative, le souverain maître de la République est le législateur, le parlementaire. Il en a les honneurs... ET les responsabilités. Ceux qui auront tout perdu par leur faute risquent bien de les brancher en nombre !
-le quatrième péril n'en est peut-être pas un s'il finit par consumer le déclin : c'est la perte complète de souveraineté de ce pays. L'affaissement économique et mental de la nation ne peut soutenir longtemps une souveraineté artificielle. La moitié des lois proviennent de Bruxelles et Strasbourg, la grande majorité des normes aussi, la monnaie est partie, nos armées ramenées au format d'un défilé ne sont plus autonomes en logistique et munitions, notre diplomatie est de l'eau tiède faute de gaz sous la marmite, notre économie est impactée en profondeur par les groupes mondiaux qui gèrent à leur profit les marchés de denrées et matières. Et pour couronner le tout, nos avis ne sont écoutés par personne, si encore on prend la peine de mettre l'écouteur de traduction au Forum de Davos quand parle un ministre français.
Cette grande vulnérabilité laisse ouverte la porte d'une intervention extérieure en cas d'évolution politique non souhaitée par les enceintes décisionnaires qui comptent. L'étranger (mais un autre cette fois) viendra faire sa loi chez nous. Nouvel AMGOT³ ? Quelque soit le nom, il s'agira de curatelle internationale. Et il en sera fini du Coq de France.
Alors, saura-t-on rebâtir en neuf sur des bases assainies en tenant compte une bonne fois pour toutes de l'impasse démocratique ?
Je nous le demande.

Note (1) : le lien en clair sur le Huff est [http://www.huffingtonpost.fr/daniel-soulez-lariviere/crise-pouvoir-greve_b_9374296.html]
Par ailleurs Me Soulez Larivière a sa page dans la Wikipedia ici.

Note (2) : Jules Moch, ministre à poigne de la Quatrième République ayant réprimé les grandes grèves de 1947 et 1948.

Note (3) : Allied Military Government of Occupied Territories, gouvernement allié des territoires européens libérés de la Seconde Guerre mondiale pour y organiser le retour de la démocratie. Grâce au général De Gaulle la France en réchappa et put ainsi mettre des communistes à de nombreux postes-clés du Gouvernement provisoire et à la tête de grands groupes nationalisés comme les Charbonnages.

http://royalartillerie.blogspot.fr/

Les commentaires sont fermés.