Ces derniers temps, nous avons pu constater un certain agacement chez nos compatriotes vis-à-vis de la mention récurrente du « modèle italien » et donc de Casapound Italia. Nous pensons, à l’instar de ces esprits critiques, que le regard béat par-dessus les Alpes n’a que peu d’intérêt. Nous pensons également que ce modèle ne se transpose pas trait pour trait à notre vieille terre de France.
En revanche, cela ne signifie pas qu’il est « impossible de faire comme Casapound » et ce pour deux raisons, d’une, parce que ce qu’on appelle « faire comme Casapound » reste largement à définir, et deux, parce qu’impossible n’est pas français.
Considérer que « faire comme Casapound » n’est pas possible, sonne chez moi comme un aveu d’échec. Si « faire comme Casapound » n’est pas possible, alors qu’en est-il de la prise de pouvoir ? Casapound n’est pas (encore) un mouvement de masse mais réunit environ 6000 activistes (on peut atteindre 12000 en comptant les sympathisants). Casapound n’est pas encore un mouvement qui peut confisquer le pouvoir à l’oligarchie mondialiste. Casapound est un « gros » mouvement européen de la « droite radicale » (pour reprendre la terminologie italienne de « destra radicale », bien que ce qualificatif soit très douteux pour qualifier CPI). Il faut ramener CPI à sa juste mesure.
Considérer qu’il relève de l’impossible de réunir 6000 personnes (sur un pays comme la France qui compte 65 millions d’habitants, dont 10% votent pour un parti bien connu), de monter des clubs de sports, des locaux associatifs, des associations artistiques, des associations d’aides sociales, des bars, etc… signifie in fine qu’il est impossible de prétendre jouer un rôle quelconque dans l’histoire de notre nation et a fortiori de notre continent.
En réalité ce qui fait le « modèle italien » c’est cette énergie vitale qui irrigue le mouvement dans le sens de l’action, de la création et de l’innovation. C’est cette joie permanente d’être ce que nous sommes. C’est cette capacité à se donner corps et âmes pour un idéal, pour défendre des principes, pour défendre sa nation. Par amour, tout simplement. Pour nous, la raison centrale qui rend difficile la mise en place du « modèle italien » en France, ce n’est même pas les « gauchistes » ou les lois françaises : les militants italiens doivent affronter une violence politique supérieure à la notre (attentats, fusillades, …), et la condamnation de Zippo nous rappelle que la justice est intransigeante. N’oublions pas non plus le rôle de la mafia qui rend par exemple très complexe l’installation du mouvement dans le sud du pays. Ce qui rend difficile la transposition du « modèle italien » ce sont les français eux-mêmes.
Comme l’avait très justement noté Alain Soral, les « nationalistes » français sont, dans leur ensemble (donc pas tous…), “réactionnaires et ringards”. La réaction peut avoir deux sens, non seulement nous « réagissons » aux événements ce qui nous empêche de poser notre propre rythme, d’imposer nos propres thèmes, mais la réaction consiste aussi à s’empêcher de créer et d’innover en mythifiant systématiquement le passé. Depuis les années 60 et la mise en place des mouvements comme Occident ou Ordre Nouveau, peu de choses ont changé dans les approches et dans les symboliques. Les symboles et les codes qui ont bercé des générations de militants, y compris en Italie, ont été abandonnés progressivement par nos camarades transalpins au profits d’autres codes, comme la tortue de CPI en est un parfait exemple. Nous ne cherchons à rétablir aucun régime passé. Nous voulons construire l’avenir.
A cela nous pouvons ajouter, comme l’indiquait il y’a plusieurs années Guillaume Faye, une forte tendance au pessimisme et au défaitisme. Tendance qui peut expliquer les errements, les postures et les discours messiano-eschatologiques.
Pour « faire du Casapound », il faut donc que chacun fasse sa propre révolution. Il faut sortir du ghetto et partir à l’aventure. Les « penseurs » de Casapound ont très bien compris que nous devions être les aventuriers du IIIe millénaire. Que ce soit Gabriele Adinolfi, Adriano Scianca ou Domenico Tullio, tous s‘accordent sur cet impératif.
C’est parce que nous croyons à cette aventure qu’il nous semble possible d’être une avant-garde créatrice. La joie et l’amour doivent guider nos actions. Chacun se doit d’agir en fonction de ses compétences. Pour toutes ces raisons nous pensons qu’il est possible de « faire du Casapound en France ». C’est-à-dire être des hommes nouveaux, incarner ces hommes nouveaux et leurs principes dans nos actes et nous détacher à tout jamais des postures réactionnaires et marginales. Pour ne plus êtres les caricatures médiatiques et les mauvais garçons du monde moderne, mais la caste des prêtres et des guerriers.
Via Zentropa