Jean-Yves Le Gallou appelle sur Boulevard Voltaire à ne pas se tromper de sujet :
"[...] Tout se passe comme si face à la radicalisation de la réalité, la fraction philippotiste du FN avait choisi la pasteurisation de son discours. Au risque de peiner à se faire entendre. Au risque aussi de ne pas comprendre l’évolution de l’opinion : la montée des sentiments identitaires comme l’a montrée la mobilisation contre la venue du chanteur Black M pour les commémorations de Verdun ; le réveil aussi des courants de défense des valeurs traditionnelles illustré par les puissantes mobilisations populaires (les plus importante depuis 1984) contre la loi Taubira.
La situation politique est éminemment favorable à Marine Le Pen. Elle a donc vocation à rassembler beaucoup d’électeurs. Mais pour réussir pleinement, elle devra éviter le hors sujet électoral et historique. Parler de l’euro là où les électeurs attendent qu’on les protège de l’immigration. Franchement, la première priorité de la France aujourd’hui, c’est retrouver le franc ou retrouver ce qu’est être français ?
D’autant que nous ne sommes plus dans les années 1990 : le cycle de 1968 touche à sa fin, la révolte contre les déconstructionnistes (dans l’art, la culture, la culture, les commémorations) gronde. Le cycle historique des Lumières s’épuise aussi et avec lui l’idéologie des droits de l’homme hors sol qui est la matrice de l’immigration massive.
La politique n’a de sens que lorsqu’elle rencontre l’histoire."