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Hollande à 7% : les 7 raisons d'un désastre

Sa cote confiance n'a cessé de se réduire et sa popularité est particulièrement basse, mais François Hollande est encore là. Le roi est non seulement nu, mais il n'a plus de royaume. II n'y a plus que 7% de Français à souhaiter que François Hollande se représente. La gauche est affaiblie comme jamais à un an d'une présidentielle qui risque d'être la décapitation du prince. Retour sur un désaveu cinglant.

1- L’élection de François Hollande en 2012 : un choix par défaut

La première raison est cruelle. François Hollande n'a pas été élu sur la volonté de donner une nouvelle impulsion au pays pour l'ancrer, à nouveau, à gauche. L'élection présidentielle de 2012 s'est faite tout simplement par défaut, sur fond de rejet de Nicolas Sarkozy. Le tort de François Hollande a été de croire qu'il a été choisi pour ce qu'il est. À la différence des élections de 2007,de 1995 ou même de 1981,voire de 2002, 2012 est la première élection présidentielle à se comprendre exclusivement par le rejet du sortant, sans véritable autre considération. Les Français se sont simplement payés un zapping démocratique dans les urnes. La lassitude envers Sarkozy était telle que le vote Hollande apparaissait comme le seul choix réaliste.

2- La perte de l'électorat populaire

Cela fait plus de 15 ans que l'on constate que la gauche socialiste ne cesse de perdre son électoral populaire. Elle a beau conserver les grandes villes et les centres urbains, elle continue à perdre le petit peuple, qui reste majoritaire dans le pays et dans les suffrages. Quant à l'électorat d'origine étrangère, il ne constitue pas un véritable électorat de substitution. On l'a bien vu s'abstenir lors des municipales de 2014. Pourtant, au PS, certains font comme si de rien n'était.

3- Socialisme : un terme vide de sens

Pourquoi s'appeler socialiste alors que l'on est clairement sur les pentes du social-libéralisme, voire du libéralisme tout court ? La gauche de gouvernement s'est convertie à l'économie de marché. Mais elle épouse aussi la société de marché, comme on Ta vu avec le mariage pour tous. Valls, Macron ou El Khomri sont ouvertement pour le travail le dimanche ou la réforme du marché du travail. On peut se demander si la gauche, dans la lutte des classes, n'a pas préféré être du côté du gagnant. Tout simplement. Plus rien à voir avec le socialisme originel de Jaurès, de Blum, voire de Mitterrand. Dans un anglais châtié , Valls avait même déclaré : « my government is pro business ». Un slogan que n'aurait pas renié Tony Blair, l'homme du New Labour.

4- Une absence de ligne claire

Si on devait résumer le hollandisme, c'est une campagne présidentielle creuse, molle et démagogique suivie et trahie par des réformes qui n'étaient pas annoncées. L'homme qui se voulait l'ennemi du monde de la finance en 2012 a accepté une loi Macron, qui libéralise davantage l'économie. Le grand patronat est ostensiblement dragué. De même, la loi El Khomri, adoptée de manière autoritaire à coup de 49-3 ne figurait pas dans le « package » de 2012. À la différence de bien des gouvernants européens, François Hollande n'a nullement préparé l'opinion publique à des réformes qui ne figuraient d'ailleurs pas dans un programme électoral de pure circonstance. Il en paye cruellement le prix.

5- Le mirage sociétal

L'ouverture du mariage aux personnes de même sexe devait être une mesure-phare. C'est le seul domaine où Hollande n'a pas cédé. Quitte à s'affaiblir durablement. En brusquant les manifestants de 2013, il a frayé la voie aux vagues bleues de 2014 et de 2015. Le sociétal, c'est ce qui reste en politique quand on a tout essayé... Cependant, c'est un pur mirage qui donne l'illusion politique d'agir. En Europe, le sociétal n'a pas empêché certains gouvernements de gauche d'être balayés. Ainsi, en Espagne, Zapatero a pu être battu et le PSOE est aujourd'hui talonné par la gauche radicale de Podemos. Dans le meilleur des cas, les « victoires » sociétales n'apportent aucun gain politique. Dans le pire des cas, elles accélèrent la défaite de l'équipe au pouvoir. Les supposés bénéficiaires ne sont guère reconnaissants et votent comme tout le monde. Ainsi, aux régionales de décembre 2015, on s'est aperçu que des homosexuels fraîchement mariés votaient FN.

6- Politique étrangère : une absence de crédibilité

François Hollande paye aussi son manque de crédibilité en matière de politique internationale. Valls fustige Bachar el-Assad, qu'il qualifie de « boucher », mais la France n'a jamais été aussi proche des monarchies pétrolières du Golfe qui n'ont, justement, rien de démocratiques... En août 2013, Hollande était même prêt à bombarder la Syrie avant de subir le cinglant désaveu d'Obama. Deux ans plus tard, la France est obligée de remiser sa demande de départ du PrésK dent syrien en se concentrant sur Daesh. La France n'arrive plus à avoir d'initiative en politique étrangère et semble à la traîne. Dernière illustration ; dans la crise du Brexit, Hollande voulait aller plus vite dans la séparation avec le Royaume-Uni, mais il a été freiné pas Merkel.

7-Des événements sans lendemain

Hollande aurait pu avoir de la chance avec les attentats de 2015. Charlie hebdo ou le Bataclan ont donné, sur un très court instant, l'illusion que François Hollande pouvait apparaître comme le chef de guerre incontesté. Certes, il a proclamé l'état d'urgence et bombardé Daesh. Mais les postures n'ont rien changé. La révision constitutionnelle qui devait faciliter la déchéance de nationalité des terroristes a coulé à cause d'une divergence avec un Sénat majoritairement à droite. Quant à l'état d'urgence, proclamé le 14 novembre 2015 et reconduit plusieurs fois, il a été tourné en ridicule par les manifestations et les casseurs de 2016... Et par l'horrible drame de Nice, le 14 juillet. François Hollande venait de déclarer à la télévision qu'on allait lever l'état d'urgence. Quel visionnaire !

François Hoffman monde&vie  22 juillet 2016

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